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[2,91] Τοσάδε μὲν δὴ Καῖσαρ ἐργασάμενος ἐν Ἀλεξανδρεία διὰ Συρίας
ἐπὶ Φαρνάκην ἠπείγετο. Ὁ δὲ ἤδη μὲν εἴργαστο πολλὰ καὶ
περιεσπάκει τινὰ Ῥωμαίων χωρία καὶ Δομιτίῳ Καίσαρος στρατηγῷ
συνενεχθεὶς ἐς μάχην ἐνενικήκει πάνυ λαμπρῶς, καὶ τῷδε μάλιστα
ἐπαρθεὶς Ἀμισὸν πόλιν ἐν τῷ Πόντῳ ῥωμαΐζουσαν ἐξηνδραπόδιστο
καὶ τοὺς παῖδας αὐτῶν τομίας ἐπεποίητο πάντας· προσιόντος δὲ
τοῦ Καίσαρος ἐταράσσετο καὶ μετεγίγνωσκε καὶ ἀπὸ σταδίων
διακοσίων γενομένῳ πρέσβεις ἔπεμπεν ὑπὲρ εἰρήνης, στέφανόν τε
χρύσειον αὐτῷ φέροντας καὶ ἐς γάμον ὑπ' ἀνοίας ἐγγυῶντας
Καίσαρι τὴν Φαρνάκους θυγατέρα. Ὁ δ' αἰσθόμενος ὧν φέρουσι,
προῆλθε μετὰ τοῦ στρατοῦ καὶ ἐς τὸ πρόσθεν ἐβάδιζε λεσχηνεύων
τοῖς πρέσβεσι, μέχρι προσπελάσας τῷ χάρακι τοῦ Φαρνάκους καὶ
τοσόνδε εἰπών· « Οὐ γὰρ αὐτίκα δώσει δίκην ὁ πατροκτόνος; » Ἐπὶ
τὸν ἵππον ἀνεπήδησε καὶ εὐθὺς ἐκ πρώτης βοῆς τρέπεταί τε τὸν
Φαρνάκην καὶ πολλοὺς ἔκτεινε, σὺν χιλίοις που μάλιστα ὢν
ἱππεῦσιν τοῖς πρώτοις αὐτῷ συνδραμοῦσιν· ὅτε καί φασιν αὐτὸν
εἰπεῖν· « Ὦ μακάριε Πομπήιε, τοιούτοις ἄρα κατὰ Μιθριδάτην τὸν
τοῦδε πατέρα πολεμῶν ἀνδράσι μέγας τε ἐνομίσθης καὶ μέγας
ἐπεκλήθης. » Ἐς δὲ Ῥώμην περὶ τῆσδε τῆς μάχης ἐπέστελλεν· « Ἐγὼ
δὲ ἦλθον, εἶδον, ἐνίκησα. »
| [2,91] Après avoir donc réglé ces affaires à Alexandrie,
César se hâta de traverser la Syrie pour attaquer
Pharnace. Celui-ci avait déployé une grande activité,
dépouillé des places fortes romaines, engagé le combat
avec Domitius, un général de César, et remporté une
victoire tout à fait éclatante ; dans l'exaltation de ce
succès il s'en était pris, dans le Pont, à la ville d'Amisos,
qui soutenait les Romains, avait réduit sa population en
esclavage et fait des eunuques de tous les enfants. Mais
devant l'arrivée de César, il devint inquiet, se mit à
éprouver des regrets, et quand celui-ci fut à deux cents
stades, il lui envoya, pour négocier une paix, des
ambassadeurs lui apportant une couronne d'or et
proposant absurdement en mariage à César la fille de
Pharnace. Mais quand César eut appris ce qu'ils
apportaient, il continua d'avancer avec son armée et de
marcher tout en bavardant avec les ambassadeurs,
jusqu'à ce qu'il se trouvât tout près du camp de
Pharnace ; il dit alors : « Ce parricide va-t-il attendre
pour payer ses crimes ? » et sauta sur son cheval:
au premier cri il provoqua sans délai la fuite de Pharnace,
puis il tua beaucoup d'ennemis, opérant tout au plus
avec mille cavaliers, les premiers à s'être lancés à ses
côtés. À ce moment, raconte-t-on, il déclara :
« Bienheureux Pompée ! Voilà donc quels guerriers tu as
combattus du temps de Mithridate, le père de cet homme,
et qui t'ont fait croire grand et surnommer le Grand ! »
Puis il expédia à Rome un message concernant cette bataille :
« Je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu. »
| [2,92] Μετὰ δὲ τοῦτο Φαρνάκης μὲν ἀγαπῶν ἐς τὴν ἀρχὴν Βοσπόρου,
τὴν δεδομένην οἱ παρὰ Πομπηίου, συνέφυγεν· ὁ δὲ Καῖσαρ, οὐ
σχολὴν ἄγων περὶ μικρὰ τρίβεσθαι τοσῶνδε πολέμων αὐτὸν
περιμενόντων, ἐς τὴν Ἀσίαν μετῆλθε καὶ παροδεύων αὐτὴν
ἐχρημάτιζε ταῖς πόλεσιν ἐνοχλουμέναις ὑπὸ τῶν μισθουμένων
τοὺς φόρους, ὥς μοι κατὰ τὴν Ἀσιανὴν συγγραφὴν δεδήλωται.
Πυθόμενος δ' ἐν Ῥώμῃ στάσιν εἶναι καὶ Ἀντώνιον τὸν ἵππαρχον
αὑτοῦ τὴν ἀγορὰν στρατιᾷ φυλάσσειν, πάντα μεθεὶς ἐς Ῥώμην
ἠπείγετο. Ὡς δ' ἦλθεν, ἡ μὲν στάσις ἡ πολιτικὴ κατεπαύετο, ἑτέρα
δ' ἐπ' αὐτὸν ἀνίστατο τοῦ στρατοῦ, ὡς οὔτε τὰ ἐπηγγελμένα σφίσιν
ἐπὶ τῷ κατὰ Φάρσαλον ἔργῳ λαβόντες οὔτε ἐννόμως ἔτι
βραδύνοντες ἐν τῇ στρατείᾳ· ἀφεθῆναί τε πάντες ἐπὶ τὰ αὑτῶν
ἠξίουν. Ὁ δ' ἐπηγγέλλετο μὲν αὐτοῖς ἀόριστά τινα ἐν Φαρσάλῳ, καὶ
ἕτερα ἀόριστα, ὅταν ὁ ἐν Λιβύῃ πόλεμος ἐκτελεσθῇ· τότε δ'
ἔπεμπεν ἄλλας ὁρίζων ἑκάστῳ χιλίας δραχμάς. Οἱ δὲ αὐτὸν οὐχ
ὑπισχνεῖσθαι μᾶλλον ἢ αὐτίκα διδόναι πάντα ἐκέλευον· καὶ περὶ
τῶνδε Σαλούστιον Κρίσπον πεμφθέντα πρὸς αὐτοὺς ὀλίγου καὶ
διέφθειραν, εἰ μὴ διέφυγε. Πυθόμενος δ' ὁ Καῖσαρ τέλος μὲν ἄλλο
στρατιωτῶν, οἳ τὴν πόλιν ἐξ Ἀντωνίου παρεφύλασσον, περιέστησε
τῇ οἰκίᾳ καὶ ταῖς τῆς πόλεως ἐξόδοις, δείσας περὶ ἁρπαγῆς· αὐτὸς
δέ, πάντων δεδιότων καὶ παραινούντων αὐτῷ τὴν ὁρμὴν τοῦ
στρατοῦ φυλάξασθαι, μάλα θρασέως αὐτοῖς ἔτι στασιάζουσιν ἐς τὸ
Ἄρειον πεδίον ἐπῆλθεν οὐ προμηνύσας καὶ ἐπὶ βήματος ὤφθη.
| [2,92] Après cette mésaventure, Pharnace eut l'heureuse
idée de se réfugier dans son royaume du Bosphore, qui
lui avait été attribué par Pompée. Et César, qui n'avait
pas de temps à perdre à des détails alors que de si
grandes guerres l'attendaient, retourna dans la province
d'Asie, et, en chemin, régla les problèmes des villes
écrasées par les fermiers du tributs, comme je l'ai
expliqué dans mon livre sur l'Asie. Mais quand il apprit
que des troubles avaient éclaté à Rome et qu'Antoine,
son maître de la cavalerie, faisait garder le Forum par la
troupe, il laissa tout cela pour gagner Rome au plus vite.
À son arrivée, les troubles civils avaient cessé, mais
d'autres avaient éclaté contre lui dans l'armée, qui se
plaignait de ne pas avoir reçu les récompenses promises
après la bataille de Pharsale et de rester en service au-delà
du temps légal ; les soldats voulaient tous qu'on les
laisse repartir chez eux. César leur avait fait des
promesses imprécises à Pharsale, et d'autres
promesses imprécises pour quand la guerre d'Afrique
serait terminée : il leur transmit alors une promesse
précise de mille drachmes de plus pour chacun. Mais ils
lui dirent de ne plus faire de promesses et de tout donner
sur-le-champ. Et Sallustius Crispus, qui leur avait été
envoyé, aurait sans doute été tué, s'il n'avait pris la fuite.
Mis au courant, César disposa une autre légion de
soldats, qu'Antoine avait prévus pour la garde de la Ville,
autour de sa maison et aux sorties de la Ville, par crainte
de pillages. Puis lui-même, alors que tout le monde
tremblait et lui conseillait de se méfier de l'impulsivité
des soldats, eut l'extraordinaire audace, alors qu'ils
étaient encore en pleine mutinerie, de se rendre au
Champ de Mars, sans s'annoncer, et de se montrer à la tribune.
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