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[2,89] Διασωθεὶς δ' οὕτω παραδόξως ὁ Καῖσαρ καὶ τὸν Ἑλλήσποντον
περαιωθεὶς Ἴωσι μὲν καὶ Αἰολεῦσι καὶ ὅσα ἄλλα ἔθνη τὴν μεγάλην
χερρόνησον οἰκοῦσι ικαὶ καλοῦσιν αὐτὰ ἑνὶ ὀνόματι Ἀσίαν τὴν
κάτὠ, συνεγίγνωσκε πρεσβευομένοις ἐς αὐτὸν καὶ παρακαλοῦσι,
πυθόμενος δὲ Πομπήιον ἐπ' Αἰγύπτου φέρεσθαι διέπλευσεν ἐς
Ῥόδον. Καὶ οὐδ' ἐνταῦθα τὸν στρατὸν αὑτοῦ κατὰ μέρη προσιόντα
περιμείνας ἐς τὰς Κασσίου καὶ Ῥοδίων τριήρεις ἐνέβη σὺν τοῖς
παροῦσιν· οὐδενί τε ἐκφήνας, ὅπῃ τὸν πλοῦν ποιήσεται, περὶ
ἑσπέραν ἀνήγετο, ἐπαγγείλας τοῖς λοιποῖς κυβερνήταις πρὸς τὸν
λαμπτῆρα τῆς ἑαυτοῦ νεὼς καὶ μεθ' ἡμέραν πρὸς τὸ σημεῖον
εὐθύνειν· τῷ δ' αὑτοῦ κυβερνήτῃ, πολὺ τῆς γῆς ἀποσχών,
προσέταξεν ἐς Ἀλεξάνδρειαν φέρεσθαι. Καὶ ὁ μὲν τρισὶν ἡμέραις
πελάγιος ἀμφὶ τὴν Ἀλεξάνδρειαν ἦν· ἐσδέχονται δ' αὐτὸν οἱ τοῦ
βασιλέως ἐπιτροπεύοντες, ἔτι τοῦ βασιλέως ἀμφὶ τὸ Κάσσιον ὄντος.
Καὶ πρῶτα μὲν ἀπραγμοσύνην τινὰ διὰ τὴν ὀλιγότητα τῶν
συνόντων ὑπεκρίνετο φιλοφρόνως τε τοὺς ἐντυγχάνοντας
ἐξεδέχετο καὶ τὴν πόλιν περιιὼν τοῦ κάλλους ἐθαύμαζε καὶ τῶν
φιλοσόφων μετὰ τοῦ πλήθους ἑστὼς ἠκροᾶτο· ὅθεν αὐτῷ χάρις τε
καὶ δόξα ἀγαθὴ ὡς ἀπράγμονι παρὰ τοῖς Ἀλεξανδρεῦσιν ἐφύετο.
| [2,89] Après s'en être tiré de façon aussi inattendue et avoir
traversé l'Hellespont, il accorda son pardon aux Ioniens,
aux Éoliens et à tous les autres peuples qui habitent la
grande péninsule que l'on appelle communément l'Asie
Mineure, quand ils lui envoyèrent des ambassades pour
l'en supplier, et, ayant appris que Pompée était en route
pour l'Égypte, il s'embarqua pour Rhodes. Là, sans
attendre son armée qui s'y dirigeait par détachements, il
monta sur les trirèmes de Cassius et des Rhodiens avec
les soldats présents. Puis, sans révéler à personne la
direction qu'ils allaient suivre, il prit la mer dans la soirée,
donna pour instruction aux autres pilotes de se diriger en
suivant, la nuit, la lumière de son bateau, et, le jour, son
pavillon. Et à son pilote, il enjoignit, après s'être
beaucoup éloigné de la terre, de mettre le cap sur
Alexandrie. Après trois jours de pleine mer, il était à
Alexandrie, où il fut reçu par les tuteurs du roi, puisque
ce dernier se trouvait encore aux environs du Casium.
Tout d'abord, vu le petit nombre de ses compagnons,
César fit l'homme venu prendre du bon temps, recevant
amicalement le premier venu, parcourant la ville pour en
admirer les beautés, restant avec la foule pour écouter
les philosophes : ce qui lui valut la sympathie des
Alexandrins et la réputation, flatteuse auprès d'eux, d'un
homme aimant prendre du bon temps.
| [2,90] Ἐπεὶ δ' ὁ στρατὸς αὐτῷ κατέπλευσε, Ποθεινὸν μὲν καὶ Ἀχιλλᾶν
ἐκόλασε θανάτῳ τῆς ἐς τὸν Πομπήιον παρανομίας, Θεόδοτον δὲ
διαδράντα Κάσσιος ὕστερον ἐκρέμασεν, εὑρὼν ἐν Ἀσίᾳ.
Θορυβούντων δ' ἐπὶ τῷδε τῶν Ἀλεξανδρέων καὶ τῆς στρατιᾶς τῆς
βασιλικῆς ἐπ' αὐτὸν ἰούσης, ἀγῶνες αὐτῷ ποικίλοι περὶ τὸ
βασίλειον ἐγένοντο καὶ ἐν τοῖς παρ' αὐτὸ αἰγιαλοῖς, ἔνθα καὶ
φεύγων ἐς τὴν θάλατταν ἐξήλατο καὶ ἐς πολὺ ἐν τῷ βυθῷ
διενήξατο· καὶ τὴν χλαμύδα αὐτοῦ λαβόντες οἱ Ἀλεξανδρεῖς περὶ
τρόπαιον ἐκρέμασαν. Τελευταῖον δ' ἀνὰ τὸν Νεῖλον αὐτῷ γίνεται
πρὸς τὸν βασιλέα ἀγών, ᾧ δὴ καὶ μάλιστα ἐκράτει. Καὶ ἐς ταῦτα
διετρίφθησαν αὐτῷ μῆνες ἐννέα, μέχρι Κλεοπάτραν ἀντὶ τοῦ
ἀδελφοῦ βασιλεύειν ἀπέφηνεν Αἰγύπτου. Καὶ τὸν Νεῖλον ἐπὶ
τετρακοσίων νεῶν, τὴν χώραν θεώμενος, περιέπλει μετὰ τῆς
Κλεοπάτρας, καὶ τἆλλα ἡδόμενος αὐτῇ. Ἀλλὰ τάδε μὲν ἕκαστα
ὅπως ἐγένετο, ἀκριβέστερον ἡ περὶ Αἰγύπτου συγγραφὴ διέξεισι·
τὴν δὲ κεφαλὴν τοῦ Πομπηίου προσφερομένην οὐχ ὑπέστη, ἀλλὰ
προσέταξε ταφῆναι, καί τι αὐτῇ τέμενος βραχὺ πρὸ τῆς πόλεως
περιτεθὲν Νεμέσεως τέμενος ἐκαλεῖτο· ὅπερ ἐπ' ἐμοῦ κατὰ
Ῥωμαίων αὐτοκράτορα Τραϊανόν, ἐξολλύντα τὸ ἐν Αἰγύπτῳ
Ἰουδαίων γένος, ὑπὸ τῶν Ἰουδαίων ἐς τὰς τοῦ πολέμου χρείας
κατηρείφθη.
| [2,90] Mais quand son armée débarqua, il punit de mort
Achillas et Pothinos pour le crime commis contre
Pompée (Théodote lui échappa, mais plus tard Cassius
le crucifia quand il le trouva en Asie). À la suite de cela,
les Alexandrins s'agitèrent et l'armée royale marcha
contre César, qui livra plusieurs combats près du palais
royal et sur le rivage qui le borde ; là, lors d'une retraite,
César fut repoussé dans la mer et s'en tira en nageant
longtemps sous l'eau ; les Alexandrins s'emparèrent de
son manteau et le suspendirent en trophée. Finalement,
sur les bords du Nil, il livra au roi le combat qui lui assura
la victoire décisive. Et ces opérations lui prirent neuf
mois, jusqu'à ce qu'il établît Cléopâtre sur le trône
d'Égypte à la place de son frère ; puis il croisa sur le Nil
avec quatre cents bateaux et contempla le paysage avec
Cléopâtre, dont la compagnie lui procurait par ailleurs
beaucoup de plaisir. Mais le détail de ces événements
sera relaté plus précisément dans le livre consacré à l'Égypte.
Quand on apporta à César la tête de Pompée, il le prit
très mal, et ordonna de l'ensevelir dans une petite
enceinte qu'il lui destina à proximité de la ville et qu'on
appela Enceinte de Némésis. Mais elle fut, à mon
époque, quand l'empereur romain Trajan extermina les
Juifs d'Égypte, dévastée par ces derniers pour les
besoins de la guerre.
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