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| [2,87] Λεύκιος δὲ Σκιπίων, ὁ κηδεστὴς τοῦ Πομπηίου, καὶ ὅσοι ἄλλοι 
τῶν ἐπιφανῶν ἐκ τοῦ κατὰ Φάρσαλον ἔργου διεπεφεύγεσαν, ἐπὶ 
Κερκύρας ἠπείγοντο πρὸς Κάτωνα, ἑτέρου στρατοῦ καὶ τριακοσίων 
τριήρων ἄρχειν ὑπολελειμμένον, εὐβουλότερον οἵδε τοῦ Πομπηίου. 
Καὶ αὐτῶν οἱ περιφανέστατοι νειμάμενοι τὸ ναυτικόν, Κάσσιος μὲν 
ἐς τὸν Πόντον ἔπλει πρὸς Φαρνάκην ὡς ἀναστήσων αὐτὸν ἐπὶ 
Καίσαρα, Σκιπίων δὲ καὶ Κάτων ἐς Λιβύην ἔπλεον, Οὐάρῳ τε 
πίσυνοι καὶ τῷ μετὰ Οὐάρου στρατῷ καὶ Ἰόβᾳ Νομάδων βασιλεῖ 
συμμαχοῦντι. Πομπήιος δ', ὁ τοῦ Πομπηίου πρεσβύτερος υἱός, καὶ 
Λαβιηνὸς σὺν αὐτῷ καὶ Σκάπλας τὸ μέρος ἔχοντες ἠπείγοντο ἐς 
Ἰβηρίαν καὶ αὐτὴν ἀποστήσαντες ἀπὸ τοῦ Καίσαρος στρατὸν 
ἄλλον ἐξ αὐτῶν Ἰβήρων τε καὶ Κελτιβήρων καὶ θεραπόντων 
συνέλεγον ἔν τε παρασκευῇ μείζονι ἐγίγνοντο. Τηλικαῦται 
δυνάμεις τῆς Πομπηίου παρασκευῆς ἦσαν ὑπόλοιποι, καὶ αὐτῶν 
ὑπὸ θεοβλαβείας ὑπεριδὼν ὁ Πομπήιος ἔφυγε. Τῶν δ' ἐν Λιβύῃ 
Κάτωνα σφῶν στρατηγεῖν αἱρουμένων, ὁ Κάτων οὐχ ὑπέστη 
παρόντων ἀνδρῶν ὑπάτων, οἳ κατ' ἀξίωσιν ἐπρέσβευον αὐτοῦ 
μόνην ἀρχὴν ἄρξαντος ἐν Ῥώμῃ τὴν στρατηγίδα. Γίγνεται μὲν δὴ 
Λεύκιος Σκιπίων αὐτοκράτωρ, καὶ στρατὸς κἀνταῦθα πολὺς 
ἠθροίζετο καὶ ἐγυμνάζετο. Καὶ δύο αἵδε μάλιστα ἀξιόλογοι 
παρασκευαί, περὶ Λιβύην καὶ Ἰβηρίαν, ἐπὶ Καίσαρα συνεκροτοῦντο. 
 | [2,87] Lucius Scipion, le beau-père de Pompée, et tous les 
autres aristocrates qui avaient pu s'enfuir de la bataille 
de Pharsale, s'étaient précipités à Corfou rejoindre 
Caton, qui y avait été laissé à la tête d'une autre armée 
et de trois cents trirèmes — et ils agissaient ainsi bien 
plus sagement que Pompée. Les plus notables d'entre 
eux se partagèrent la flotte : Cassius prit la mer à 
destination du Pont, pour dresser Pharnace contre César ; 
Scipion et Caton embarquèrent pour l'Afrique, comptant 
sur Varus, sur son armée et sur leur allié Juba, roi de 
Numidie ; le fils aîné de Pompée, en compagnie de 
Labienus et de Scapula, chacun avec un détachement, 
se précipitèrent en Espagne, détachèrent cette province 
de César, recrutèrent une nouvelle armée d'Ibères 
proprement dits, de Celtibères et d'esclaves, et ils se 
trouvaient en possession de plus de matériel que 
nécessaire, si grandes étaient les ressources restantes 
dont disposait Pompée, et qu'égaré par un dieu, il 
dédaigna pour fuir. Ceux qui se trouvaient en Afrique 
choisirent Caton pour diriger les opérations, mais il 
n'accepta pas, parce que des hommes de rang 
consulaire se trouvaient là, qui le surpassaient en 
dignité, vu qu'à Rome lui-même n'avait exercé que la 
préture. Le commandement revint donc à Lucius Scipion, 
et, là aussi, une armée importante fut constituée et 
entraînée. Et ainsi deux forces tout à fait considérables 
étaient forgées, en Afrique et en Espagne, pour contrer César.
 |  | [2,88] XIII. Αὐτὸς δ' ἐπὶ τῇ νίκῃ δύο μὲν ἡμέρας ἐν Φαρσάλῳ διέτριψε 
θύων καὶ τὸν στρατὸν ἐκ τῆς μάχης ἀναλαμβάνων· ἔνθα καὶ 
Θεσσαλοὺς ἐλευθέρους ἠφίει συμμαχήσαντάς οἱ καὶ Ἀθηναίοις 
αἰτήσασι συγγνώμην ἐπεδίδου καὶ ἐπεῖπε· « Ποσάκις ὑμᾶς ὑπὸ 
σφῶν αὐτῶν ἀπολλυμένους ἡ δόξα τῶν προγόνων περισώσει; » Τῇ 
τρίτῃ δ' ἐξήλαυνεν ἐπὶ τὴν ἕω κατὰ πύστιν τῆς Πομπηίου φυγῆς καὶ 
τὸν Ἑλλήσποντον ἀπορίᾳ τριήρων σκάφεσιν ἐπεραιοῦτο μικροῖς. 
Κάσσιος δὲ σὺν τῷ μέρει τῶν τριήρων ἐπιφαίνεται μεσοποροῦντι, 
πρὸς Φαρνάκην ἐπειγόμενος. Καὶ δυνηθεὶς ἂν πολλαῖς τριήρεσι 
κατὰ σκαφῶν μικρῶν, ὑπὸ δέους τῆς Καίσαρος εὐτυχίας 
περιπύστου δὴ καὶ ἐπιφόβου τότε οὔσης ἐξεπλάγη καὶ νομίσας οἱ 
τὸν Καίσαρα ἐπίτηδες ἐπιπλεῖν τὰς χεῖρας ὤρεγεν ἐς αὐτόν, ἀπὸ 
τριήρων ἐς σκάφη, καὶ συγγνώμην ᾖτει καὶ τὰς τριήρεις παρεδίδου. 
Τοσοῦτον ἴσχυεν ἡ δόξα τῆς Καίσαρος εὐπραγίας· οὐ γὰρ ἔγωγε 
αἰτίαν ἑτέραν ὁρῶ οὐδὲ ἔργον ἕτερον ἡγοῦμαι τύχης ἐν ἀπόρῳ 
καιρῷ γενέσθαι μᾶλλον ἢ Κάσσιον τὸν πολεμικώτατον ἐπὶ τριήρων 
ἑβδομήκοντα ἀπαρασκεύῳ Καίσαρι συντυχόντα μηδ' ἐς χεῖρας 
ἐλθεῖν ὑποστῆναι. Ὁ δ' οὕτως ἑαυτὸν αἰσχρῶς ὑπὸ φόβου μόνου 
παραπλέοντι παραδοὺς ὕστερον ἐν Ῥώμῃ δυναστεύοντα ἤδη 
κατέκανεν· ᾧ καὶ αὐτῷ δῆλόν ἐστι τὸν ἕτερον τῷ Κασσίῳ φόβον 
ὑπὸ τύχης ἐγγενέσθαι τὸν Καίσαρα ἐπαιρούσης. 
 | [2,88] César, après sa victoire, passa deux jours à sacrifier 
et à laisser son armée se remettre de la bataille. Ensuite, 
il donna congé aux Thessaliens qui avaient combattu à 
ses côtés, et accorda son pardon aux Athéniens venus 
le lui demander, en disant : « Combien de fois, après 
avoir causé votre propre perte, aurez-vous été sauvés 
par la gloire de vos ancêtres ! » Mais, le troisième jour, il 
s'élança vers l'Orient, en suivant des informations 
concernant la fuite de Pompée, et, faute de trirèmes, il 
entreprit de traverser l'Hellespont sur de petites 
embarcations. Or tandis qu'il était au milieu de sa 
traversée, Cassius, qui filait trouver Pharnace, apparut, 
avec une partie de ses trirèmes ; et alors qu'avec ses 
nombreuses trirèmes il aurait pu s'emparer de petites 
embarcations, sa crainte de la bonne fortune de César, 
évidemment bien connue et alors objet de terreur, le 
paralysa ; croyant que César naviguait exprès en travers 
de sa route, il tendit les mains vers lui — du haut de 
trirèmes vers des barques ! — lui demanda son pardon 
et lui livra ses trirèmes, si forte était la renommée de 
réussite de César : je ne vois personnellement pas 
d'autre explication, et je ne pense pas qu'aucune autre 
action de la fortune ait été plus propice que lorsque 
Cassius, un homme de guerre des plus remarquables, 
disposant de soixante-dix trirèmes, rencontrant César au 
dépourvu, renonça même à engager le combat. 
L'homme qui, sous le coup de la seule frayeur, se livra si 
honteusement à César naviguant dans les parages, 
devait plus tard, quand celui-ci serait maître à Rome, 
l'assassiner. Ce qui montre bien que la panique fut alors 
insufflée à Cassius par la bonne fortune qui voulait 
l'élévation de César.
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