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| [2,39] Αὐτὸς δ' ὁ Πομπήιος τῶν ἀμφ' αὑτὸν ἤδη τελῶν τὰ μὲν ἔδωκε 
τοῖς ὑπάτοις προαπάγειν ἐς Ἤπειρον ἐκ Βρεντεσίου, καὶ 
διέπλευσαν οἵδε αὐτίκα ἀσφαλῶς ἐς Δυρράχιον· ἣν Ἐπίδαμνόν 
τινες εἶναι νομίζουσι διὰ τοιάνδε ἄγνοιαν. Βασιλεὺς τῶν τῇδε 
βαρβάρων, Ἐπίδαμνος, πόλιν ᾤκισεν ἐπὶ θαλάσσης καὶ ἀφ' ἑαυτοῦ 
προσεῖπεν Ἐπίδαμνον. Τούτου θυγατριδοῦς Δύρραχος, νομιζόμενος 
εἶναι Ποσειδῶνος, ἐπίνειον ᾤκισε τῇ πόλει καὶ Δυρράχιον ὠνόμασε. 
Πολεμουμένῳ δ' ὑπὸ τῶν ἀδελφῶν τῷδε τῷ Δυρράχῳ συνεμάχησεν 
ὁ Ἡρακλῆς ἐπὶ μέρει τῆς γῆς, ἐξ Ἐρυθείας ἐπανιών· ὅθεν οἱ 
Δυρράχιοι τὸν Ἡρακλέα, ὡς μερίτην τῆς γῆς, οἰκιστὴν σφῶν 
τίθενται, οὐκ ἀρνούμενοι μὲν οὐδὲ τὸν Δύρραχον, φιλοτιμούμενοι δ' 
ὑπὲρ σφῶν ἐς τὸν Ἡρακλέα μᾶλλον ὡς ἐς θεόν. Φασὶ δ' ἐν τῇ μάχῃ 
τῇδε Δυρράχου παῖδα Ἰόνιον ὑφ' Ἡρακλέους ἐξ ἀγνοίας ἀποθανεῖν 
καὶ τὸν Ἡρακλέα τὸ σῶμα θάψαντα ἐμβαλεῖν ἐς τὸ πέλαγος, ἵνα 
ἐπώνυμον αὐτοῦ γένοιτο. Χρόνῳ δὲ τῆς τε χώρας καὶ πόλεως 
κατασχεῖν Βρίγας ἐκ Φρυγῶν ἐπανελθόντας καὶ Ταυλαντίους ἐπ' 
ἐκείνοις, Ἰλλυρικὸν ἔθνος, ἐπὶ δὲ τοῖς Ταυλαντίοις ἕτερον γένος 
Ἱλλυριῶν Λιβυρνούς, οἳ τὰ περίοικα νηυσὶ ταχείαις ἐληίζοντο· καὶ 
Λιβυρνίδας ἐντεῦθεν ἡγοῦνται Ῥωμαῖοι τὰς ναῦς τὰς ταχείας, ὧν 
ἄρα πρώτων ἐς πεῖραν ἦλθον. Οἱ δ' ἐκ τῶν Λιβυρνῶν ἐξελαθέντες 
ἀπὸ τοῦ Δυρραχίου Κερκυραίους ἐπαγόμενοι θαλασσοκρατοῦντας 
ἐξέβαλον τοὺς Λιβυρνούς· καὶ αὐτοῖς οἱ Κερκυραῖοι σφετέρους 
ἐγκατέμιξαν οἰκήτορας, ὄθεν Ἑλληνικὸν εἶναι δοκεῖ τὸ ἐπίνειον. 
Τὴν δ' ἐπίκλησιν ὡς οὐκ αἶσιον ἐναλλάξαντες οἱ Κερκυραῖοι καὶ 
τήνδε ἀπὸ τῆς ἄνω πόλεως Ἐπίδαμνον ἐκάλουν, καὶ Θουκυδίδης 
οὕτως ὠνόμαζεν· ἐκνικᾷ δ' ὅμως τὸ ὄνομα, καὶ Δυρράχιον 
κληίζεται. 
 | [2,39] Pompée lui-même confia une partie des légions qui 
se trouvaient déjà à ses côtés aux consuls pour les 
conduire de Brindes en Épire, et les consuls leur firent 
immédiatement effectuer en sécurité la traversée jusqu'à 
Dyrrachium, que certains confondent avec Épidamne, en 
raison de l'erreur suivante : un roi des barbares de cette 
région, Épidamne, fonda une ville près de la mer, et lui 
donna son propre nom, Épidamne. Le fils de sa fille, 
Dyrrachos, supposé fils de Poséidon, fonda un port pour 
la ville, et l'appela Dyrrachium. Quand ses frères lui firent 
la guerre, Dyrrachos obtint, contre une partie du 
territoire, l'alliance d'Héraclès, qui revenait d'Erythéa : de 
là vient quel les Dyrrachiens font d'Héraclès, en tant que 
possesseur partiel de leur territoire, leur fondateur : sans 
renier pour autant Dyrrachos, ils s'enorgueillissent 
d'Héraclès plus qu'ils ne feraient d'un dieu. Ils ajoutent 
que lors de la bataille en question, le fils de Dyrrachos, 
Ionios, fut tué par erreur par Héraclès, et qu'Héraclès, 
après lui avoir rendu les honneurs funèbres, le jeta dans 
la mer, pour qu'elle porte son nom. Mais par la suite, le 
pays et la ville passèrent aux Briges, qui remontaient de 
Phrygie; et après ceux-ci, aux Taulantiens, un peuple 
d'Illyrie, et après les Taulantiens, aux Liburniens, qui 
ravageaient la zone grâce à leurs navires rapides : de là 
vient que les Romains tiennent pour « liburniens » les 
bateaux rapides, car ce furent les premiers auxquels ils 
eurent affaire. Mais ceux qui, avaient été chassés de 
Dyrrachium par les Liburniens appelèrent les 
Corcyréens, maîtres de la mer, qui expulsèrent les 
Liburniens ; et les Corcyréens mélangèrent à la 
population des colons à eux, d'où vient qu'on croit ce 
port grec. Puis, les Corcyréens, trouvant que son nom 
n'était pas propice, le changèrent, et prirent celui de la 
ville située au-dessus de lui, Épidamne, et Thucydide le 
nomme ainsi : néanmoins le nom originel l'a emporté, et 
ce port s'appelle Dyrrachium.
 |  | [2,40] Οἱ μὲν δὴ μετὰ τῶν ὑπάτων διεπεπλεύκεσαν ἐς τὸ Δυρράχιον, ὁ 
δὲ Πομπήιος τὸν ὑπόλοιπον στρατὸν ἐς τὸ Βρεντέσιον ἀγαγὼν τάς 
τε ναῦς ἀνέμενεν ἐπανελθεῖν, αἳ τοὺς ὑπάτους διέφερον, καὶ τὸν 
Καίσαρα ἐπελθόντα ἀπὸ τῶν τειχῶν ἠμύνετο τήν τε πόλιν 
διετάφρευε, μέχρι καταπλεύσαντος αὐτῷ τοῦ στόλου περὶ δείλην 
ἑσπέραν ἀπέπλευσε, τοὺς εὐτολμοτάτους ἐπὶ τῶν τειχῶν 
ὑπολιπών· οἳ καὶ αὐτοὶ νυκτὸς ἐρχομένης ἐξέπλεον οὐρίῳ 
πνεύματι.  
Καὶ Πομπήιος μὲν ὧδε μετὰ τοῦ στρατοῦ παντὸς ἐς Ἤπειρον 
ἐκλιπὼν τὴν Ἰταλίαν διεπέρα· ὁ δὲ Καῖσαρ ἠπόρει μέν, ὅπῃ τραπείη 
καὶ ὅθεν ἄρξαιτο τοῦ πολέμου, τὴν ὁρμὴν πανταχόθεν οὖσαν ἐς 
τὸν Πομπήιον ὁρῶν, δείσας δὲ τοῦ Πομπηίου τὸν ἐν Ἰβηρίᾳ 
στρατόν, πολύν τε ὄντα καὶ χρόνῳ γεγυμνασμένον, μή οἱ διώκοντι 
τὸν Πομπήιον κατόπιν ἐπιγένοιτο, τόνδε μὲν αὐτὸς ἔγνω 
προκαθελεῖν ἐς Ἰβηρίαν ἐλάσας, τὴν δὲ δύναμιν ἐς πέντ' ἐπιδιῄρει. 
Καὶ τοὺς μὲν ἐν τῷ Βρεντεσίῳ, τοὺς δ' ἐν Ὑδροῦντι κατέλιπε, τοὺς δ' 
ἐν Τάραντι, φύλακας εἶναι τῆς Ἰταλίας. Ἑτέρους δ' ἔπεμπεν ἅμα 
Κοΐντῳ Οὐαλερίῳ, Σαρδὼ τὴν νῆσον καταλαβεῖν πυροφοροῦσαν· 
καὶ κατέλαβον. Ἀσίνιός τε Πολλίων ἐς Σικελίαν πεμφθείς, ἧς 
ἡγεῖτο Κάτων, πυνθανομένῳ τῷ Κάτωνι, πότερα τῆς βουλῆς ἢ τοῦ 
δήμου δόγμα φέρων ἐς ἀλλοτρίαν ἀρχὴν ἐμβάλλοι, ὧδε 
ἀπεκρίνατο·  « Ὁ τῆς Ἰταλίας κρατῶν ἐπὶ ταῦτά με ἔπεμψε. »  
 | [2,40] Ainsi donc, les soldats qu'accompagnaient les 
consuls avaient effectué la traversée pour Dyrrachium, 
tandis que Pompée amenait le reste de son armée à 
Brindes et attendait le retour des bateaux qui avaient 
transporté les consuls ; et quand César survint, il lui 
résista depuis les remparts et fit aménager un 
retranchement autour de la ville ; enfin sa flotte arriva et 
il embarqua en début de soirée, laissant ses hommes les 
plus hardis sur les remparts. Puis ceux-ci, à la nuit 
tombante, profitèrent d'un vent favorable pour prendre 
eux aussi la mer. 
Et c'est ainsi que Pompée, avec toute son armée, quitta 
l'Italie pour passer en Épire. César, lui, ne savait pas 
trop où se diriger ni par où commencer la guerre, voyant 
que, de tous les côtés, on penchait pour Pompée ; il 
craignait, par ailleurs, l'armée de Pompée en Espagne, 
nombreuse et longuement expérimentée, redoutant 
qu'elle ne surgisse sur ses arrières alors qu'il poursuivait 
Pompée, et il décida de la devancer en partant 
immédiatement pour l'Espagne, après avoir divisé ses 
troupes en cinq. Il en laissa une partie à Brindes, une 
autre à Hydrus, une autre encore à Tarente, pour garder 
l'Italie. Il envoya une autre troupe, avec Quintus Valerius, 
s'emparer de la Sardaigne, une île fertile en céréales. Et 
Asinius Pollion fut envoyé en Sicile, où Caton était 
gouverneur ; comme Caton lui demandait si c'était du 
Sénat ou du peuple qu'émanait le décret par lequel il 
venait occuper les fonctions d'un autre, il lui répliqua : 
« C'est le maître de l'Italie qui m'a envoyé faire cela. » Et 
Caton, après s'être contenté de répondre que, pour 
épargner ses subordonnés, il ne lui résisterait pas sur 
place; s'embarqua pour Corfou, et, de Corfou, alla 
rejoindre Pompée.
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