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| [8,55] Ὁ δὲ Λέων καὶ ὁ Διομέδων ἐν τῷ αὐτῷ χειμῶνι 
ἀφιγμένοι ἤδη ἐπὶ τὰς τῶν Ἀθηναίων ναῦς ἐπίπλουν τῇ Ῥόδῳ  ἐποιήσαντο. καὶ 
τὰς μὲν ναῦς καταλαμβάνουσιν ἀνειλκυσμένας τῶν Πελοποννησίων, ἐς δὲ τὴν 
γῆν ἀπόβασίν τινα  ποιησάμενοι καὶ τοὺς προσβοηθήσαντας Ῥοδίων νικήσαντες  
μάχῃ ἀπεχώρησαν ἐς τὴν Χάλκην, καὶ τὸν πόλεμον ἐντεῦθεν  μᾶλλον <ἢ> ἐκ τῆς 
Κῶ ἐποιοῦντο· εὐφυλακτότερα γὰρ αὐτοῖς  ἐγίγνετο, εἴ ποι ἀπαίροι τὸ τῶν 
Πελοποννησίων ναυτικόν. (8.55.2) Ἦλθε δ' ἐς τὴν Ῥόδον καὶ Ξενοφαντίδας 
Λάκων παρὰ  Πεδαρίτου ἐκ Χίου, λέγων ὅτι τὸ τεῖχος τῶν Ἀθηναίων  ἤδη 
ἐπιτετέλεσται, καὶ εἰ μὴ βοηθήσουσι πάσαις ταῖς  ναυσίν, ἀπολεῖται τὰ ἐν Χίῳ 
πράγματα. οἱ δὲ διενοοῦντο  (8.55.3) βοηθήσειν. ἐν τούτῳ δὲ ὁ Πεδάριτος αὐτός τε 
καὶ τὸ  περὶ αὑτὸν ἐπικουρικὸν ἔχων καὶ τοὺς Χίους πανστρατιᾷ  προσβαλὼν τῶν 
Ἀθηναίων τῷ περὶ τὰς ναῦς ἐρύματι αἱρεῖ  τέ τι αὐτοῦ καὶ νεῶν τινῶν 
ἀνειλκυσμένων ἐκράτησεν·  ἐπεκβοηθησάντων δὲ τῶν Ἀθηναίων καὶ 
τρεψαμένων τοὺς  Χίους πρώτους νικᾶται καὶ τὸ ἄλλο τὸ περὶ τὸν Πεδάριτον,  καὶ 
αὐτὸς ἀποθνῄσκει καὶ τῶν Χίων πολλοὶ καὶ ὅπλα  ἐλήφθη πολλά.  
 | [8,55] LV. - Le même hiver Léôn et Diomédôn rejoignirent 
la flotte athénienne, puis dirigèrent une attaque 
contre Rhodes. Ils trouvèrent les vaisseaux 
péloponnésiens tirés à sec, opérèrent une descente 
et défirent une troupe rhodienne qui était 
accourue ; ensuite ils revinrent à Khalkè, qu'ils 
prirent comme base de leurs opérations de 
préférence à Kôs. La surveillance y était plus facile 
à exercer, au cas où la flotte péloponnésienne 
lèverait l'ancre. 
Le Laconien Xénophantidas arriva à Rhodes. 
C'était Pédaritos qui de Khios l'avait envoyé. Il 
annonça que les Athéniens avaient terminé la 
muraille et que, faute d'être secourus par la flotte 
entière, les gens de Khios étaient perdus. On 
songea à les secourir. Mais, sur ces entrefaites, 
Pédaritos se mit à la tête des auxiliaires dont il 
disposait et de tous les gens de Khios disponibles 
et il attaqua le retranchement élevé par les 
Athéniens pour défendre leur flotte. Il en enleva 
une partie et prit quelques vaisseaux tirés à sec. 
Mais les Athéniens accoururent et mirent d'abord 
en fuite les Khiotes. Les autres troupes de 
Pédaritos furent vaincues à leur tour. Lui-même 
trouva la mort dans le combat avec bon nombre de 
gens de Khios. Beaucoup d'armes furent prises.
 |  | [8,56] Μετὰ δὲ ταῦτα 
οἱ μὲν Χῖοι ἔκ τε γῆς καὶ θαλάσσης ἔτι  μᾶλλον ἢ πρότερον ἐπολιορκοῦντο 
καὶ ὁ λιμὸς αὐτόθι ἦν  μέγας· οἱ δὲ περὶ τὸν Πείσανδρον Ἀθηναίων πρέσβεις  
ἀφικόμενοι ὡς τὸν Τισσαφέρνην λόγους ποιοῦνται περὶ τῆς  (8.56.2) ὁμολογίας. 
Ἀλκιβιάδης δέ (οὐ γὰρ αὐτῷ πάνυ τὰ ἀπὸ  Τισσαφέρνους βέβαια ἦν, φοβουμένου 
τοὺς Πελοποννησίους μᾶλλον καὶ ἔτι βουλομένου, καθάπερ καὶ ὑπ' ἐκείνου  
ἐδιδάσκετο, τρίβειν ἀμφοτέρους) τρέπεται ἐπὶ τοιόνδε εἶδος  ὥστε τὸν 
Τισσαφέρνην ὡς μέγιστα αἰτοῦντα παρὰ τῶν  (8.56.3) Ἀθηναίων μὴ ξυμβῆναι. 
δοκεῖ δέ μοι καὶ ὁ Τισσαφέρνης  τὸ αὐτὸ βουληθῆναι, αὐτὸς μὲν διὰ τὸ δέος, ὁ δὲ 
Ἀλκιβιάδης, ἐπειδὴ ἑώρα ἐκεῖνον καὶ ὣς οὐ ξυμβησείοντα, δοκεῖν  τοῖς Ἀθηναίοις 
ἐβούλετο μὴ ἀδύνατος εἶναι πεῖσαι, ἀλλ'  ὡς πεπεισμένῳ Τισσαφέρνει καὶ 
βουλομένῳ προσχωρῆσαι  (8.56.4) τοὺς Ἀθηναίους μὴ ἱκανὰ διδόναι. ᾔτει γὰρ 
τοσαῦτα  ὑπερβάλλων ὁ Ἀλκιβιάδης, λέγων αὐτὸς ὑπὲρ παρόντος  τοῦ 
Τισσαφέρνους, ὥστε τὸ τῶν Ἀθηναίων, καίπερ ἐπὶ  πολὺ ὅτι αἰτοίη 
ξυγχωρούντων, ὅμως αἴτιον γενέσθαι· Ἰωνίαν τε γὰρ πᾶσαν ἠξίου δίδοσθαι καὶ 
αὖθις νήσους τε  τὰς ἐπικειμένας καὶ ἄλλα, οἷς οὐκ ἐναντιουμένων τῶν 
Ἀθηναίων τέλος ἐν τῇ τρίτῃ ἤδη ξυνόδῳ, δείσας μὴ πάνυ  φωραθῇ ἀδύνατος ὤν, 
ναῦς ἠξίου ἐᾶν βασιλέα ποιεῖσθαι  καὶ παραπλεῖν τὴν ἑαυτοῦ γῆν ὅπῃ ἂν καὶ 
ὅσαις ἂν βούληται. ἐνταῦθα δὴ οὐκέτι - - - ἀλλ' ἄπορα νομίσαντες οἱ  Ἀθηναῖοι καὶ 
ὑπὸ τοῦ Ἀλκιβιάδου ἐξηπατῆσθαι, δι' ὀργῆς  ἀπελθόντες κομίζονται ἐς τὴν Σάμον.  
 | [8,56] LVI. - Là-dessus, sur terre et sur mer, 
l'investissement de Khios se resserra si bien que la 
famine y était cruelle. Les députés athéniens, qui 
accompagnaient Peisandros, arrivés auprès de 
Tissaphernés, commencèrent à échanger des vues 
pour conclure un accord. Alcibiade n'était pas tout 
à fait sûr du satrape, qui redoutait les 
Péloponnésiens plus que les Athéniens et désirait 
les affaiblir les uns par les autres, selon les propres 
conseils d'Alcibiade. Voici la tactique à laquelle il 
eut recours. Elle consistait à faire élever par 
Tissaphernès des prétentions telles que les 
Athéniens n'y pussent souscrire. Je crois bien que 
Tissaphernés avait la même intention, mais dictée 
par la crainte. Alcibiade, lui, qui voyait le satrape 
peu disposé à conclure un arrangement à quelque 
condition que ce fût, voulait laisser croire aux 
Athéniens qu'il ne manquait pas de crédit, mais 
que c'étaient leurs offres qui étaient insuinsantes 
aux yeux de Tissaphernès bien décidé par lui à 
embrasser leur parti. Au nom de Tissaphernès et 
en sa présence, il renchérissait sur les exigences 
du satrape, au pont que les Athéniens, si 
importantes que fussent leurs concessions, 
refusèrent de rien conclure. Tous deux réclamaient 
la cession de l'Ionie tout entière, des îles adjacentes 
et d'autres avantages. A ces demandes les 
Athéniens ne faisaient pas d'opposition. 
Finalement, à la troisième conférence, Alcibiade, 
craignant de laisser voir sa propre impuissance, 
réclama pour le Roi le droit de construire des 
vaisseaux de guerre et toute latitude de naviguer le 
long des côtes avec autant de bâtiments qu'il 
voudrait. A ce coup, les Athéniens se cabrèrent, ces 
propositions leur parurent inacceptables et, se 
croyant joués par Alcibiade, ils se retirèrent furieux 
et regagnèrent Samos. 
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