HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Théognis de Mégare, Élégies (première partie)

Vers 1200-1230

  Vers 1200-1230

[1,1200] ὅττι μοι εὐανθεῖς ἄλλοι ἔχουσιν ἀγρούς,
1201 οὐδέ μοι ἡμίονοι κυφὸν ἕλκουσιν ἄροτρον
1202 τῆς ἄλλης {μνηστῆς} εἵνεκα ναυτιλίης.
1203 Οὐκ εἶμ´, οὐδ´ ὑπ´ ἐμοῦ κεκλήσεται οὐδ´ ἐπὶ τύμβωι
1204 οἰμωχθεὶς ὑπὸ γῆν εἶσι τύραννος ἀνήρ.
1205 οὐδ´ ἂν ἐκεῖνος ἐμοῦ τεθνηότος οὔτ´ ἀνιῶιτο
1206 οὔτε κατὰ βλεφάρων θερμὰ βάλοι δάκρυα.
1207 Οὔτε σε κωμάζειν ἀπερύκομεν οὔτε καλοῦμεν·
1208 ἀργαλέος γὰρ ἐὼν καὶ φίλος εὖτ´ ἂν ἀπῆις.
1210 Αἴθων μὲν γένος εἰμί, πόλιν δ´ εὐτείχεα Θήβην
1211 οἰκῶ πατρώιας γῆς ἀπερυκόμενος.
1212 μή μ´ ἀφελῶς παίζουσα φίλους δένναζε τοκῆας,
1213 Ἄργυρι· σοὶ μὲν γὰρ δούλιον ἦμαρ ἔπι,
1214 ἡμῖν δ´ ἄλλα μέν ἐστι, γύναι, κακὰ πόλλ´, ἐπεὶ ἐκ γῆς
1215 φεύγομεν, ἀργαλέη δ´ οὐκ ἔπι δουλοσύνη,
1216 οὔθ´ ἡμᾶς περνᾶσι· πόλις γε μέν ἐστι καὶ ἡμῖν
1217 καλή, Ληθαίωι κεκλιμένη πεδίωι.
1217a Μήποτε πὰρ κλαίοντα καθεζόμενοι γελάσωμεν
1218 τοῖς´ αὐτῶν ἀγαθοῖς, Κύρν´, ἐπιτερπόμενοι.
1219 Ἐχθρὸν μὲν χαλεπὸν καὶ δυσμενεῖ ἐξαπατῆσαι,
1220 Κύρνε· φίλον δὲ φίλωι ῥάιδιον ἐξαπατᾶν.
1221 Πολλὰ φέρειν εἴωθε λόγος θνητοῖσι βροτοῖσιν
1222 πταίσματα τῆς γνώμης, Κύρνε, ταρασσομένης.
1223 Οὐδέν, Κύρν´, ὀργῆς ἀδικώτερον, τὸν ἔχοντα
1224 πημαίνει θυμῶι δειλὰ χαριζομένη.
1225 Οὐδέν, Κύρν´, ἀγαθῆς γλυκερώτερόν ἐστι γυναικός.
1226 μάρτυς ἐγώ, σὺ δ´ ἐμοὶ γίνου ἀληθοσύνης.
1229 Ἤδη γάρ με κέκληκε θαλάσσιος οἴκαδε νεκρός,
1230 τεθνηκὼς ζωιῶι φθεγγόμενος στόματι.
[1,1200] parce que d'autres possèdent mes champs fleuris, qu'un attelage de mules n'y traîne plus ma charrue (1197-1202). Je n'irai point; ma voix n'appellera pas les mânes, mes gémissements ne retentiront pas sur la tombe du tyran qui descend sous la terre. Si j'étais mort, me plaindrait-il? ses yeux verseraient-ils des larmes brûlantes (1203-1206)? Je ne te repousse pas de ma table; je ne t'y appelle pas non plus. Tu es fâcheux quand tu es présent, et, quand tu es absent, tu deviens mon ami (1207-1208). Je suis d'une illustre race, et, si j'habite les murs de Thèbes, c'est qu'on m'a banni de ma patrie (1209-1210). Ne te ris pas de moi, n'insulte pas à ceux qui m'ont fait naître, Argyris; car, toi, tu as vu le jour de l'esclavage. Beaucoup d'autres maux, sans doute, m'affligent, ô femme, puisque j'ai dû quitter ma patrie; mais, du moins, je ne connais pas la triste servitude, on ne m'a point vendu. Je suis, moi-même, citoyen d'une belle ville, près de la plaine de Léthé (1211-1216). Ne rions pas près de ceux qui pleurent, nous complaisant, Cyrnus, dans notre heureuse fortune (1217-1218). Tromper un ennemi est chose difficile, Cyrnus; mais c'est chose facile que de tromper un ami (1219-1220). La parole est pour les hommes l'occasion de bien des fautes, car elle trouble leur raison, Cyrnus (1221-1222). Rien, Cyrnus, de plus injuste que la colère; elle blesse le cœur qui la reçoit, en lui donnant une satisfaction mauvaise (1223-1224). Rien, Cyrnus, de plus doux qu'une bonne femme; j'en suis garant, et toi, tu peux garantir ma véracité (1225-1226). Que la vérité soit près de toi et près de moi, la vérité, la plus juste de toutes les choses (1227-1228). Un mort du maritime séjour m'a appelé dans sa maison, et, tout mort qu'il est, il fait entendre une voix vivante (1229-1230).


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Dernière mise à jour : 3/05/2007