[15a,54] Γυμνασίων δὲ μάλιστα τρῖψιν δοκιμάζουσι καὶ
ἄλλως καὶ διὰ σκυταλίδων ἐβενίνων λείων ἐξομαλίζονται
τὰ σώματα. λιταὶ δὲ καὶ αἱ ταφαὶ καὶ μικρὰ χώματα·
ὑπεναντίως δὲ τῇ ἄλλῃ λιτότητι κοσμοῦνται· χρυσοφοροῦσι
γὰρ καὶ διαλίθῳ κόσμῳ χρῶνται σινδόνας τε
φοροῦσιν εὐανθεῖς, καὶ σκιάδια αὐτοῖς ἕπεται· τὸ γὰρ
κάλλος τιμῶντες ἀσκοῦσιν ὅσα καλλωπίζει τὴν ὄψιν·
ἀλήθειάν τε ὁμοίως καὶ ἀρετὴν ἀποδέχονται, διόπερ
οὐδὲ τῇ ἡλικίᾳ τῶν γερόντων προνομίαν διδόασιν ἂν
μὴ καὶ τῷ φρονεῖν πλεονεκτῶσι. πολλὰς δὲ γαμοῦσιν
ὠνητὰς παρὰ τῶν γονέων, λαμβάνουσί τε ἀντιδιδόντες
ζεῦγος βοῶν, ὧν τὰς μὲν εὐπειθείας χάριν τὰς δ´ ἄλλας
ἡδονῆς καὶ πολυτεκνίας· εἰ δὲ μὴ σωφρονεῖν ἀναγκάσαιεν,
πορνεύειν ἔξεστι. θύει δὲ οὐδεὶς ἐστεφανωμένος
οὐδὲ θυμιᾷ οὐδὲ σπένδει, οὐδὲ σφάττουσι τὸ ἱερεῖον
ἀλλὰ πνίγουσιν, ἵνα μὴ λελωβημένον ἀλλ´ ὁλόκληρον
διδῶται τῷ θεῷ· ψευδομαρτυρίας δ´ ὁ ἁλοὺς ἀκρωτηριάζεται,
ὅ τε πηρώσας οὐ τὰ αὐτὰ μόνον ἀντιπάσχει
ἀλλὰ καὶ χειροκοπεῖται· ἐὰν δὲ καὶ τεχνίτου χεῖρα ἢ
ὀφθαλμὸν ἀφέληται, θανατοῦται. δούλοις δὲ οὗτος
μέν φησι μηδένα Ἰνδῶν χρῆσθαι, Ὀνησίκριτος δὲ τῶν
ἐν τῇ Μουσικανοῦ τοῦτ´ ἴδιον ἀποφαίνει καὶ ὡς κατόρθωμά γε·
καθάπερ καὶ ἄλλα πολλὰ λέγει τῆς χώρας
ταύτης κατορθώματα ὡς εὐνομωτάτης.
| [15a,54] En fait d'exercices gymnastiques, les Indiens prisent surtout la
friction. Il y en a de plusieurs sortes, mais celle qu'ils préfèrent est
la friction faite à l'aide d'étrilles d'ébène soigneusement polies,
lesquelles rendent la peau du corps lisse et unie. Leurs sépultures sont
sans apprêt et consistent en tumulus fort peu élevés. Quelque chose
cependant jure avec cette simplicité qu'ils apportent dans tout le reste,
c'est leur goût pour la parure. Leurs vêtements sont couverts d'or ou
garnis de pierres précieuses et faits de fines étoffes brodées de
différentes couleurs. Ajoutons qu'ils se font suivre toujours de parasols.
Ayant le culte de la beauté, ils ne négligent rien naturellement de ce qui
peut rehausser l'éclat du visage. D'autre part il y a deux choses qu'ils
honorent également la vérité et la vertu, et c'est pour cela qu'ils
n'accordent à la vieillesse aucune prérogative qui ne soit méritée en même
temps par la supériorité de la sagesse et de la raison. Chaque Indien a
plusieurs femmes achetées par lui à leurs parents et reçues en échange
d'un attelage de boeufs : des unes il attend docilité et obéissance, des
autres, plaisir et fécondité. Mais toutes celles qui n'ont pas reçu de
leur mari l'ordre exprès de demeurer chastes sont libres de se prostituer.
On ne voit personne se ceindre la tête d'une couronne pour offrir aux
dieux un sacrifice, de l'encens ou une libation. La victime n'est pas
égorgée, elle expire étouffée, l'homme ne devant consacrer à la divinité
rien de mutilé, rien qui ne soit parfaitement entier. Quiconque est pris
en flagrant délit de faux témoignage se voit condamner à avoir les pieds
et les mains coupés. Quiconque estropie un de ses semblables, non
seulement subit le même traitement, mais est condamné en outre à avoir une
main coupée, et, si c'est un artisan qu'il a fait perdre par sa faute soit
un oeil, soit un bras, il n'encourt rien moins que la peine capitale.
Mégasthène prétend encore qu'aucun Indien n'a d'esclaves, mais Onésicrite
attribue cette horreur de l'esclavage aux seuls habitants du nome de
Musicân, et il la leur impute à grand honneur, comme une preuve de plus de
la supériorité de leur constitution, si fort prônée par lui.
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