HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre XV-1

Chapitre 42

  Chapitre 42

[15a,42] Θήρα δὲ τῶν θηρίων τούτων τοιάδε. χωρίον ψιλὸν ὅσον τεττάρων πέντε σταδίων τάφρῳ περιχαράξαντες βαθείᾳ γεφυροῦσι τὴν εἴσοδον στενωτάτῃ γεφύρᾳ· εἶτ´ εἰσαφιᾶσι θηλείας τὰς ἡμερωτάτας τρεῖς τέτταρας, αὐτοὶ δ´ ἐν καλυβίοις κρυπτοῖς ὑποκάθηνται λοχῶντες· ἡμέρας μὲν οὖν οὐ προσίασιν οἱ ἄγριοι, νύκτωρ δ´ ἐφ´ ἕνα ποιοῦνται τὴν εἴσοδον· εἰσιόντων δὲ κλείουσι τὴν εἴσοδον λάθρᾳ, εἶτα τῶν ἡμέρων ἀθλητῶν τοὺς ἀλκιμωτάτους εἰσάγοντες διαμάχονται πρὸς αὐτούς, ἅμα καὶ λιμῷ καταπονοῦντες· ἤδη δὲ καμνόντων οἱ εὐθαρσέστατοι τῶν ἡνιόχων λάθρᾳ καταβαίνοντες ὑποδύνουσιν ἕκαστος τῇ γαστρὶ τοῦ οἰκείου ὀχήματος· ὁρμώμενος δ´ ἐνθένδε ὑποδύνει τῷ ἀγρίῳ καὶ σύμποδα δεσμεῖ· γενομένου δὲ τούτου κελεύουσι τοῖς τιθασοῖς τύπτειν τοὺς συμποδισθέντας ἕως ἂν πέσωσιν εἰς τὴν γῆν, πεσόντων δ´ ὠμοβοΐνοις ἱμᾶσι προσλαμβάνονται τοὺς αὐχένας αὐτῶν πρὸς τοὺς τῶν τιθασῶν· ἵνα δὲ μὴ σειόμενοι τοὺς ἀναβαίνειν ἐπ´ αὐτοὺς ἐπιχειροῦντας ἀποσείοιντο, τοῖς τραχήλοις αὐτῶν ἐμβάλλονται κύκλῳ τομὰς καὶ κατ´ αὐτὰς τοὺς ἱμάντας περιτιθέασιν ὥσθ´ ὑπ´ ἀλγηδόνων εἴκειν τοῖς δεσμοῖς καὶ ἡσυχάζειν· τῶν δ´ ἁλόντων ἀπολέξαντες τοὺς πρεσβυτέρους νεωτέρους τῆς χρείας τοὺς λοιποὺς ἀπάγουσιν εἰς τοὺς σταθμούς, δήσαντες δὲ τοὺς μὲν πόδας πρὸς ἀλλήλους τοὺς δὲ αὐχένας πρὸς κίονα εὖ πεπηγότα, δαμάζουσι λιμῷ· ἔπειτα χλόῃ καλάμου καὶ πόας ἀναλαμβάνουσι· μετὰ δὲ ταῦτα πειθαρχεῖν διδάσκουσι, τοὺς μὲν διὰ λόγου τοὺς δὲ μελισμῷ τινι καὶ τυμπανισμῷ κηλοῦντες· σπάνιοι δ´ οἱ δυστιθάσευτοι· φύσει γὰρ διάκεινται πράως καὶ ἡμέρως, ὥστ´ ἐγγὺς εἶναι λογικῷ ζῴῳ· οἱ δὲ καὶ ἐξαίμους τοὺς ἡνιόχους ἐν τοῖς ἀγῶσι πεσόντας ἀνελόμενοι σώζουσιν ἐκ τῆς μάχης, τοὺς δὲ ὑποδύντας μεταξὺ τῶν προσθίων ποδῶν ὑπερμαχόμενοι διέσωσαν· τῶν δὲ χορτοφόρων καὶ διδασκάλων εἴ τινα παρὰ θυμὸν ἀπέκτειναν, οὕτως ἐπιποθοῦσιν ὥσθ´ ὑπ´ ἀνίας ἀπέχεσθαι τροφῆς, ἔστι δ´ ὅτε καὶ ἀποκαρτερεῖν. [15a,42] Voici comment se fait la chasse aux éléphants. On choisit un emplacement découvert de 4 à 5 stades, qu'on entoure ensuite d'un fossé profond, dont on réunit les deux bords par un pont très étroit, destiné à servir d'unique entrée. Cela fait, les chasseurs lâchent dans l'enclos trois ou quatre éléphants femelles des mieux apprivoisées, puis ils vont se cacher eux-mêmes et se tenir à l'affût dans de petites cahutes dont la vue est masquée. Tant que dure le jour, les éléphants sauvages n'approchent point ; mais, une fois la nuit venue, ils s'engagent à la file sur le pont et entrent. Les chasseurs, après les avoir vus entrer, ferment tout doucement le passage et ne le rouvrent plus que pour introduire dans l'enclos les plus forts et les plus vaillants de leurs éléphants de combat, qui doivent les aider à vaincre les éléphants sauvages, affaiblis déjà par la faim. Quand ils voient ceux-ci presque épuisés, les plus hardis d'entre les cornacs se laissent couler, sans faire de bruit, sous le ventre de leurs montures, et, s'élançant de là comme d'un fort, ils passent sous le ventre de l'éléphant sauvage et lui lient fortement les jambes. Cette opération terminée, les chasseurs font battre par leurs bêtes apprivoisées ceux des éléphants sauvages qui ont été ainsi entravés, jusqu'à ce que ceux-ci tombent par terre, et, quand ils les voient étendus tout de leur long, ils leur passent au cou des lanières de cuir de boeuf dont l'autre bout est solidement attaché au cou des éléphants apprivoisés. De plus, pour éviter que leurs soubresauts ne fassent perdre l'équilibre aux premiers cornacs qui essaieront de les monter, ils leur font de profondes incisions tout autour du cou et juste à l'endroit où doivent porter les courroies, pour que, vaincus par ces douleurs aiguës, les éléphants cèdent à la pression du lien et se tiennent tranquilles. Entre tous les éléphants qu'ils ont ainsi capturés, ils mettent à part ceux qui se trouvent être ou trop vieux ou trop jeunes pour pouvoir servir, et conduisent les autres dans de vastes écuries où ils les tiennent les jambes fortement liées ensemble et le cou attaché à une colonne ou à un poteau très solide, pour achever de les dompter par la faim. Plus tard, on les réconforte à l'aide de roseaux très tendres et d'herbes fraîches. Pour les dresser maintenant, on emploie, avec les uns la parole, avec les autres une espèce de mélopée accompagnée du tambourin, qui agit sur eux comme un charme. Ceux qu'on a de la peine à apprivoiser sont rares, car, de sa nature, l'éléphant est un animal doux et si peu farouche, que la distance qui le sépare des êtres raisonnables est à peine sensible. On en a vu, par exemple, au plus fort d'une bataille, ramasser leurs cornacs qui étaient tombés grièvement blessés, les tirer de la mêlée ou les laisser se tapir entre leurs jambes de devant, et combattre ensuite vaillamment pour les protéger. Il est arrivé aussi plus d'une fois que l'éléphant, dans un accès de fureur, tuait un des hommes chargés de lui apporter la nourriture ou de le dresser, il en ressentait alors un tel regret, qu'il s'abstenait de manger en signe de deuil, et qu'on en a vu qui s'entêtaient jusqu'à se laisser mourir de faim.


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Dernière mise à jour : 19/03/2009