[15a,30] Καὶ τὴν Κάθαιαν δέ τινες {καὶ} τὴν Σωπείθους,
τῶν νομαρχῶν τινος, κατὰ τήνδε τὴν μεσοποταμίαν
τιθέασιν· ἄλλοι δὲ καὶ τοῦ Ἀκεσίνου πέραν καὶ τοῦ
Ὑαρώτιδος, ὅμορον τῇ Πώρου τοῦ ἑτέρου, ὃς ἦν ἀνεψιὸς τοῦ ὑπ´ Ἀλεξάνδρου ἁλόντος· καλοῦσι δὲ Γανδαρίδα τὴν ὑπὸ τούτῳ χώραν.
ἐν δὲ τῇ Καθαίᾳ καινότατον ἱστορεῖται τὸ περὶ τοῦ κάλλους ὅτι τιμᾶται διαφερόντως, ὡς ἵππων καὶ κυνῶν· βασιλέα τε γὰρ τὸν
κάλλιστον αἱρεῖσθαί φησιν Ὀνησίκριτος, γενόμενόν
τε παιδίον μετὰ δίμηνον κρίνεσθαι δημοσίᾳ πότερον
ἔχοι τὴν ἔννομον μορφὴν καὶ τοῦ ζῆν ἀξίαν ἢ οὔ, κριθέντα δ´ ὑπὸ τοῦ
ἀποδειχθέντος ἄρχοντος ζῆν ἢ θανατοῦσθαι· βάπτεσθαί τε πολλοῖς
εὐανθεστάτοις χρώμασι τοὺς πώγωνας αὐτοῦ τούτου χάριν καλλωπιζομένους· τοῦτο δὲ καὶ ἄλλους ποιεῖν ἐπιμελῶς συχνοὺς
τῶν Ἰνδῶν (καὶ γὰρ δὴ φέρειν τὴν χώραν χρόας θαυμαστάς)
καὶ θριξὶ καὶ ἐσθῆσι· τοὺς δ´ ἀνθρώπους τὰ
ἄλλα μὲν εὐτελεῖς εἶναι φιλοκόσμους δέ. ἴδιον δὲ τῶν
Καθαίων καὶ τοῦτο ἱστορεῖται τὸ αἱρεῖσθαι νυμφίον
καὶ νύμφην ἀλλήλους καὶ τὸ συγκατακαίεσθαι τεθνεῶσι τοῖς ἀνδράσι τὰς γυναῖκας κατὰ τοιαύτην αἰτίαν,
ὅτι ἐρῶσαί ποτε τῶν νέων ἀφίσταιντο τῶν ἀνδρῶν ἢ
φαρμακεύοιεν αὐτούς· νόμον οὖν θέσθαι τοῦτον ὡς
παυσομένης τῆς φαρμακείας· οὐ πιθανῶς μὲν οὖν ὁ
νόμος οὐδ´ ἡ αἰτία λέγεται. φασὶ δ´ ἐν τῇ Σωπείθους
χώρᾳ ὀρυκτῶν ἁλῶν ὄρος εἶναι ἀρκεῖν δυνάμενον ὅλῃ
τῇ Ἰνδικῇ· καὶ χρυσεῖα δὲ καὶ ἀργυρεῖα οὐ πολὺ ἄπωθεν ἐν ἄλλοις ὄρεσιν ἱστορεῖται καλά, ὡς ἐδήλωσε
Γόργος ὁ μεταλλευτής. οἱ δ´ Ἰνδοὶ μεταλλείας καὶ χωνείας ἀπείρως ἔχοντες οὐδ´ ὧν εὐποροῦσιν ἴσασιν, ἀλλ´
ἁπλούστερον μεταχειρίζονται τὸ πρᾶγμα.
| [15a,30] Quelques auteurs placent encore la Cathée et le nome de Sopithès dans
l'intervalle des deux mêmes fleuves ; mais, suivant d'autres, c'est par
delà l'Acésine et l'Hyarotis qu'il faut les placer, sur les confins du
royaume de l'autre Porus, cousin de celui qui fut prisonnier d'Alexandre :
la contrée composant ce royaume est connue sous le nom de Gandaride. La
particularité la plus curieuse que les historiens rapportent sur les
moeurs des Cathéens, c'est l'espèce de culte qu'ils professent pour la
beauté en général, qu'ils l'observent chez l'homme ou chez le cheval et le
chien. Onésicrite prétend même que c'est toujours le plus beau d'entre eux
qu'ils se choisissent pour roi. Il ajoute que tout enfant, deux mois après
sa naissance, est soumis à un jugement public, pour qu'on sache s'il a ou
non le degré de beauté prescrit par la loi et donnant le droit de vivre,
et, suivant la sentence prononcée par le président de ce tribunal,
l'enfant, paraît-il, vit ou meurt. Onésicrite nous apprend encore que les
Cathéens, toujours dans le but de s'embellir, se teignent la barbe en
couleurs différentes, mais toutes très éclatantes, et que, chez plusieurs
autres peuples, par suite des propriétés merveilleuses inhérentes aux
substances tinctoriales de l'Inde, on étend le même raffinement aux
cheveux et aux habits ; que toutes ces populations si simples, si mesurées
pour tout le reste, ont un goût excessif pour la parure.
Les historiens signalent aussi comme particulier aux Cathéens un double usage,
l'usage qui autorise jeunes gens et jeunes filles à se choisir, à se fiancer entre
eux ; et celui qui condamne la femme à se brûler sur le bûcher de son
époux sous prétexte qu'il est arrivé souvent que les femmes, s'éprenant
d'hommes plus jeunes aient abandonné leurs maris ou se soient débarrassées
d'eux en les empoisonnant : on avait espéré, en édictant une loi pareille,
mettre fin aux tentatives d'empoisonnement. Disons, nous, que l'existence
de cette loi, non plus que la cause qu'on en donne, ne semble guère
vraisemblable. - Il existe, à ce qu'on assure, dans le nome de Sopithès
une mine de sel gemme capable de suffire aux besoins de l'Inde entière ;
non loin de là aussi, mais dans d'autres montagnes, les historiens
signalent la présence de mines d'or et d'argent, dont Gorgus, métalleute
célèbre, aurait démontré la richesse. Seulement, inexpérimentés comme ils
sont dans l'extraction et la fonte des métaux, les Indiens ne connaissent
même pas le prix de ce qu'ils possèdent et traitent la chose plus à la grosse.
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