| [15a,31] Ἐν δὲ τῇ Σωπείθους καὶ τὰς τῶν κυνῶν ἀρετὰς
διηγοῦνται θαυμαστάς· λαβεῖν γοῦν τὸν Ἀλέξανδρον
παρὰ τοῦ Σωπείθους κύνας πεντήκοντα καὶ ἑκατόν·
διαπείρας δὲ χάριν λέοντι προσαφέντας δύο, κρατουμένων 
αὐτῶν, δύο ἄλλους ἐπαφεῖναι· τότε δ´ ἤδη καθεστώτων 
εἰς ἀντίπαλα τὸν μὲν Σωπείθη κελεῦσαι
τῶν κυνῶν ἕνα ἀποσπᾶν τοῦ σκέλους τινὰ λαβόμενον,
ἐὰν δὲ μὴ ὑπακούῃ ἀποτεμεῖν· τὸν Ἀλέξανδρον δὲ κατ´
ἀρχὰς μὲν οὐ συγχωρεῖν ἀποτεμεῖν φειδόμενον τοῦ
κυνός, εἰπόντος δ´ ὅτι τέτταρας ἀντιδώσω σοι, συγχωρῆσαι 
καὶ τὸν κύνα περιιδεῖν ἀποτμηθέντα τὸ σκέλος
βραδείᾳ τομῇ πρὶν ἀνεῖναι τὸ δῆγμα.
 | [15a,31] Ce même nome dit de Sopithès nourrit une race de chiens dont on conte 
également des choses merveilleuses, celle-ci entre autres : Alexandre avait 
reçu de Sopithès lui-même en présent cent cinquante de ces chiens ; pour 
éprouver leur force, il en mit deux aux prises avec un lion, et, les 
voyant faiblir, il en fit lâcher deux autres, ce qui rétablit l'équilibre. 
Alors Sopithès donna ordre qu'on retirât un des chiens de la lice en le 
prenant par une des pattes, et qu'au besoin, s'il résistait, on la lui 
coupât. Par pitié pour son chien, Alexandre d'abord ne voulut pas 
permettre qu'on allât jusqu'à le mutiler, mais, sur la promesse que lui 
fit Sopithès de lui en rendre quatre pour un, il consentit, et le chien, 
supportant la douleur d'une lente amputation, se laissa couper la patte 
avant de lâcher prise.
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