[1,4,6] Παραμυθούμενος δ' ἐπὶ πλέον, ὅτι κατὰ φύσιν ἐστὶ τὸ ἀπὸ
ἀνατολῆς ἐπὶ δύσιν διάστημα μεῖζον λέγειν, κατὰ φύσιν φησὶν εἶναι
ἀπὸ τῆς ἕω πρὸς τὴν ἑσπέραν μακροτέραν εἶναι τὴν οἰκουμένην,
καθάπερ εἰρήκαμεν· ... ὡς οἱ μαθηματικοί φασι, κύκλον συνάπτειν,
συμβάλλουσαν αὐτὴν ἑαυτῇ, ὥστ' εἰ μὴ τὸ μέγεθος τοῦ Ἀτλαντικοῦ
πελάγους ἐκώλυε, κἂν πλεῖν ἡμᾶς ἐκ τῆς Ἰβηρίας εἰς τὴν Ἰνδικὴν διὰ
τοῦ αὐτοῦ παραλλήλου, τὸ λοιπὸν μέρος παρὰ τὸ λεχθὲν διάστημα
ὑπὲρ τὸ τρίτον μέρος ὂν τοῦ ὅλου κύκλου· εἴπερ ὁ δι' Ἀθηνῶν ἐλάττων
ἐστὶν εἴκοσι μυριάδων, ὅπου πεποιήμεθα τὸν εἰρημένον σταδιασμὸν
ἀπὸ τῆς Ἰνδικῆς εἰς τὴν Ἰβηρίαν. Οὐδὲ ταῦτα οὖν εὖ λέγει. Οὗτος γὰρ ὁ
λόγος (τὰ) περὶ μὲν τῆς εὐκράτου καὶ καθ' ἡμᾶς ζώνης λέγοιτ' ἂν κατὰ
τοὺς μαθηματικούς, ἧς μέρος ἡ οἰκουμένη ἐστί, περὶ δὲ τῆς οἰκουμένης
... καλοῦμεν γὰρ οἰκουμένην ἣν οἰκοῦμεν καὶ γνωρίζομεν· ἐνδέχεται
δὲ ἐν τῇ αὐτῇ εὐκράτῳ ζώνῃ καὶ δύο οἰκουμένας εἶναι ἢ καὶ πλείους,
καὶ μάλιστα ἐγγὺς τοῦ δι' Ἀθηνῶν κύκλου τοῦ διὰ τοῦ Ἀτλαντικοῦ
πελάγους γραφομένου. Πάλιν δὲ ἐπιμένων τῇ περὶ τοῦ σφαιροειδῆ
τὴν γῆν εἶναι ἀποδείξει τῆς αὐτῆς ἐπιτιμήσεως ἂν τυγχάνοι. ὡς δ'
αὕτως καὶ πρὸς τὸν Ὅμηρον οὐ παύεται περὶ τῶν αὐτῶν
διαφερόμενος.
| [1,4,6] 6. Ératosthène entre ensuite dans de nouveaux développements pour
nous convaincre que les lois générales de la physique veulent qu'on
fasse toujours plus grand l'intervalle entre le levant et le couchant, et il en
conclut que lesdites lois de la physique s'accordent avec ses précédents
calculs pour prouver que la plus grande dimension de notre terre habitée,
autrement dit sa longueur, doit être prise du levant au couchant. {Tel est
le cas d'ailleurs, ajoute-t-il, de notre zone elle-même, c'est aussi dans ce
sens qu'elle est le plus étendue}, et, ses deux extrémités se rejoignant,
elle forme ce que les mathématiciens appellent le cercle, si bien qu'on
pourrait aller sur mer depuis l''Ibérie jusqu'à l'Inde eu suivant toujours le
même parallèle, n'était l'immensité de l'Atlantique, qui représente le
complément de la distance indiquée ci-dessus, c'est-à-dire plus du tiers
du cercle total, le parallèle d'Athènes, sur lequel nous avons pris le
précédent stadiasme entre l'Inde et l'Ibérie, ne mesurant pas tout à fait
200 000 stades,» Mais ici encore Ératosthène s'est trompé ; car ce qui
est vrai mathématiquement parlant et de la zone tempérée tout entière,
de cette zone qui est la nôtre, et dont notre terre habitée n'est qu'une
partie, peut ne pas l'être de la terre habitée prise isolément. Qu'appelons-nous
en effet terre habitée? Uniquement cette portion de la terre que
nous habitons et qu'à ce titre nous connaissons. Or il se peut faire que
dans la même zone tempérée il y ait deux terres habitées, plus même,
surtout à proximité de ce parallèle, qui, passant par Athènes, coupe toute
la mer Atlantique. Ératosthène reprend alors sa démonstration de la
sphéricité de la terre, et, comme il insiste sur ses mêmes arguments,
nous pourrions, nous, répéter aussi nos mêmes critiques, le blâmant
surtout de ce qu'il ne cesse d'attaquer Homère sur les mêmes choses.
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