| [1,4,5] Διαμαρτὼν δὲ τοῦ πλάτους ἠνάγκασται καὶ τοῦ μήκους ἀστοχεῖν. 
Ὅτι μὲν γὰρ πλέον ἢ διπλάσιον τὸ γνώριμον μῆκός ἐστι τοῦ γνωρίμου 
πλάτους, ὁμολογοῦσι καὶ οἱ ὕστερον καὶ τῶν παλαιῶν οἱ χαριέστατοι· 
λέγω δὲ τὸ ἀπὸ τῶν ἄκρων τῆς Ἰνδικῆς ἐπὶ τὰ ἄκρα τῆς Ἰβηρίας, τοῦ 
ἀπ' Αἰθιόπων ἕως τοῦ κατὰ Ἰέρνην κύκλου. Ὁρίσας δὲ τὸ λεχθὲν 
πλάτος, τὸ ἀπὸ τῶν ἐσχάτων Αἰθιόπων μέχρι τοῦ διὰ Θούλης ἐκτείνει 
πλέον ἢ δεῖ τὸ μῆκος, ἵνα ποιήσῃ πλέον ἢ διπλάσιον τοῦ λεχθέντος 
πλάτους. Φησὶ δ' οὖν τὸ μὲν τῆς Ἰνδικῆς μέχρι τοῦ Ἰνδοῦ ποταμοῦ τὸ 
στενώτατον σταδίων μυρίων ἑξακισχιλίων τὸ γὰρ ἐπὶ τὰ ἀκρωτήρια 
τεῖνον τρισχιλίοις εἶναι μεῖζον, τὸ δὲ ἔνθεν ἐπὶ Κασπίους πύλας 
μυρίων τετρακισχιλίων, εἶτ' ἐπὶ τὸν εὐφράτην μυρίων, ἐπὶ δὲ τὸν 
Νεῖλον ἀπὸ τοῦ εὐφράτου πεντακισχιλίων, ἄλλους δὲ χιλίους καὶ 
τριακοσίους μέχρι Κανωβικοῦ στόματος, εἶτα μέχρι τῆς Καρχηδόνος 
μυρίους τρισχιλίους πεντακοσίους, εἶτα μέχρι Στηλῶν ὀκτακισχιλίους 
τοὐλάχιστον· ὑπεραίρειν δὴ τῶν ἑπτὰ  μυριάδων ὀκτακοσίους. Δεῖν δὲ 
ἔτι προσθεῖναι τὸ ἐκτὸς Ἡρακλείων στηλῶν κύρτωμα τῆς Εὐρώπης, 
ἀντικείμενον μὲν τοῖς Ἴβηρσι προπεπτωκὸς δὲ πρὸς τὴν ἑσπέραν, οὐκ 
ἔλαττον σταδίων τρισχιλίων, καὶ τὰ ἀκρωτήρια τά τε ἄλλα καὶ τὸ τῶν 
Ὠστιμίων, ὃ καλεῖται Κάβαιον, καὶ τὰς κατὰ τοῦτο νήσους, ὧν τὴν 
ἐσχάτην Οὐξισάμην φησὶ Πυθέας ἀπέχειν ἡμερῶν τριῶν πλοῦν. 
Ταῦτα δ' εἰπὼν τὰ τελευταῖα οὐδὲν πρὸς τὸ μῆκος συντείνοντα 
προσέθηκε τὰ περὶ τῶν ἀκρωτηρίων καὶ τῶν Ὠστιμίων καὶ τῆς 
Οὐξισάμης καὶ ὧν φησι νήσων· ταῦτα γὰρ πάντα προσάρκτιά ἐστι καὶ 
Κελτικά, οὐκ Ἰβηρικά, μᾶλλον δὲ Πυθέου πλάσματα. Προστίθησί {τε} 
τοῖς εἰρημένοις τοῦ μήκους διαστήμασιν ἄλλους σταδίους δισχιλίους 
μὲν πρὸς τῇ δύσει, δισχιλίους  δὲ πρὸς τῇ ἀνατολῇ, ἵνα σώσῃ τὸ {μὴ} 
πλέον ἢ διπλάσιον τὸ μῆκος τοῦ πλάτους εἶναι.  
 | [1,4,5]  Mais, s'étant trompé sur la largeur de la terre habitée, Ératosthène 
devait forcément aussi se fourvoyer dans l'estimation qu'il a faite de sa 
longueur : une longueur double au moins de la largeur pour la partie 
connue de notre terre, telles sont, en effet, les dimensions admises et par 
les géographes modernes et par les plus éclairés d'entre les géographes 
anciens. J'ajoute que ces dimensions se prennent d'ordinaire depuis 
l'extrémité de l'Inde jusqu'à celle de l'Ibérie, pour la longueur, et pour la 
largeur, depuis le parallèle de l'Éthiopie jusqu'à celui d'Ierné. Au lieu de 
cela, ayant pris la largeur en question entre l'extrémité de l'Éthiopie et le 
parallèle de Thulé, Ératosthène a dû étendre outre mesure la longueur, 
pour que cette dimension restât toujours plus grande que le double de la 
largeur marquée. Il compte déjà, rien que pour l'Inde, 16.000 stades de 
longueur jusqu'à l'Indus, et notez qu'il n'a mesuré cette contrée que dans 
sa partie la plus étroite et sans comprendre dans son calcul ces 
promontoires ou pointes extrêmes qui prolongent le continent indien et qui 
lui eussent donné 3000 stades de plus; de l'Indus maintenant aux Pyles 
Caspiennes il compte 14.000 stades; plus 10000 jusqu'à l'Euphrate; 5000 
de l'Euphrate au Nil; 1300 en plus jusqu'à la bouche Canopique; de là à 
Carthage 13.500 ; et jusqu'aux Colonnes d'Hercule, 8000 stades au 
minimum, en tout 70.800 stades. Mais à ce qui précède il croit qu'on doit 
ajouter encore toute cette courbe que décrit la côte d'Europe, passé les 
Colonnes d'Hercule, juste en face de l'Ibérie et dans la direction du 
couchant (laquelle courbe ne mesure pas moins de 3000 stades) et qui 
plus est les différents caps ou promontoires qui prolongent cette côte, et 
parmi lesquels on distingue le Cabaeum dans le pays des Ostimii, avec 
les îles circonvoisines, avec Uxisamé, notamment, qui se trouve la plus 
reculée de tout le groupe, sa distance de la côte étant, au dire de 
Pythéas, de trois journées de navigation : effectivement, il a compris dans 
son calcul les dernières terres sus-nommées, à savoir les différents caps 
de cette côte, tout le territoire des Ostimii, et l'île d'Uxisamé avec les 
autres îles du même groupe, bien qu'elles ne pussent en aucune manière 
contribuer à la longueur cherchée, puisque, situées comme elles sont 
bien plus au nord, elles dépendent de la Celtique et non de l'Ibérie, si 
même elles existent et ne sont pas plutôt à considérer comme de pures 
inventions de Pythéas. Ce n'est pas tout, aux différentes longueurs 
partielles qu'il indique il a dû ajouter encore 2000 stades du côté de 
l'ouest, et autant du côté de l'est, pour conserver la proportion admise et 
empêcher que la largeur ne surpassât la moitié de la longueur.
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