HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre I

Chapitre 3

  par. 15

[1,3,15] Ψευδῆ δ' εἶναι φήσας τὴν ἐπὶ τοῖς δελφῖσιν ἐπιγραφὴν Κυρηναίων θεωρῶν αἰτίαν ἀποδίδωσιν οὐ πιθανήν, ὅτι μὲν τῆς Κυρήνης κτίσις ἐν χρόνοις φέρεται μνημονευομένοις, τὸ δὲ μαντεῖον οὐδεὶς μέμνηται ἐπὶ θαλάττῃ ποτὲ ὑπάρξαν. τί γάρ, εἰ μηδεὶς μὲν ἱστορεῖ, ἐκ δὲ τῶν τεκμηρίων, ἐξ ὧν εἰκάζομεν παράλιόν ποτε τὸν τόπον γενέσθαι, οἵ τε δελφῖνες ἀνετέθησαν καὶ ἐπιγραφὴ ἐγένετο ὑπὸ Κυρηναίων θεωρῶν; Ξυγχωρήσας δὲ τῷ μετεωρισμῷ τοῦ ἐδάφους συμμετεωρισθεῖσαν καὶ τὴν θάλατταν ἐπικλύσαι τοὺς μέχρι τοῦ μαντείου τόπους, πλέον () ἀπὸ θαλάττης διέχοντας τῶν τρισχιλίων σταδίων, οὐ συγχωρεῖ τὸν μέχρι τοσούτου μετεωρισμὸν ὥστε καὶ τὴν Φάρον ὅλην καλυφθῆναι καὶ τὰ πολλὰ τῆς αἰγύπτου, ὥσπερ οὐχ ἱκανοῦ ὄντος τοῦ τοσούτου ὕψους καὶ ταῦτα ἐπικλύσαι. φήσας δέ, εἴπερ ἐπεπλήρωτο ἐπὶ τοσοῦτον καθ' ἡμᾶς θάλαττα πρὶν τὸ ἔκρηγμα τὸ κατὰ Στήλας γενέσθαι, ἐφ' ὅσον εἴρηκεν Ἐρατοσθένης, χρῆναι καὶ τὴν Λιβύην πᾶσαν καὶ τῆς Εὐρώπης τὰ πολλὰ καὶ τῆς Ἀσίας κεκαλύφθαι πρότερον, τούτοις ἐπιφέρει διότι καὶ Πόντος τῷ Ἀδρίᾳ σύρρους ἂν ὑπῆρξε κατά τινας τόπους, ἅτε δὴ τοῦ Ἴστρου ἀπὸ τῶν κατὰ τὸν Πόντον τόπων σχιζομένου καὶ ῥέοντος εἰς ἑκατέραν τὴν θάλατταν διὰ τὴν θέσιν τῆς χώρας. Ἀλλ' οὔτ' ἀπὸ τῶν κατὰ τὸν Πόντον μερῶν Ἴστρος τὰς ἀρχὰς ἔχει, ἀλλὰ τἀναντία ἀπὸ τῶν ὑπὲρ τοῦ Ἀδρίου ὀρῶν· οὔτ' εἰς ἑκατέραν τὴν θάλατταν ῥεῖ, ἀλλ' εἰς τὸν Πόντον μό νον, σχίζεταί τε πρὸς αὐτοῖς μόνον τοῖς στόμασι. κοινὴν δέ τινα τῶν πρὸ αὐτοῦ τισιν ἄγνοιαν ταύτην ἠγνόηκεν, ὑπολαβοῦσιν εἶναί τινα ὁμώνυμον τῷ Ἴστρῳ ποταμὸν ἐκβάλλοντα εἰς τὸν Ἀδρίαν ἀπεσχισμένον αὐτοῦ, ἀφ' οὗ καὶ τὸ γένος Ἴστρων, δι' οὗ φέρεται, λαβεῖν τὴν προσηγορίαν, καὶ τὸν Ἰάσονα ταύτῃ ποιήσασθαι τὸν ἐκ τῶν Κόλχων ἀνάπλουν. [1,3,15] 15. Quand Hipparque, maintenant, déclare fausse l'inscription des théores cyrénéens trouvée sur ces figures de dauphins, la raison qu'il allègue ne nous semble guère convaincante : à l'entendre , bien que la fondation de Cyrène appartienne aux temps proprement historiques, nul historien n'a constaté la présence à aucune époque du temple d'Ammon sur le bord même de la mer. Qu'importe cependant qu'aucun historien n'ait mentionné le fait, si des indices certains, et, entre autres, l'érection votive de ces dauphins et l'inscription commémorative d'une théorie cyrénéenne, nous donnent lieu de conjecturer qu'il y eut un temps où le temple occupait effectivement une situation maritime. Autre chose : Hipparque admet que le fond de la mer en se soulevant a pu du même coup soulever la mer elle-même, assez pour qu'elle couvrît tout le pays intermédiaire jusqu'au temple, c'est-à-dire un espace de plus de 3000 stades; mais ailleurs il refuse d'admettre que la mer ait jamais pu s'exhausser assez pour que l'île de Pharos tout entière et une bonne partie de l'Égypte aient été cachées sous ses eaux, comme si le degré d'exhaussement {qu'il accordait tout à l'heure} n'eût pas suffi de reste pour que ces lieux-là aussi fussent complètement submergés. - «S'il était vrai, dit-il encore, que notre mer, avant l'ouverture du détroit des Colonnes d'Hercule, eût été par l'effet du tribut des fleuves aussi fort grossie que le prétend Ératosthène, il faudrait aussi qu'avant la rupture dudit détroit la Libye tout entière, avec la plus grande partie de l'Europe et de l'Asie, eussent disparu complètement sous les eaux; le Pont lui-même, ajoute-t-il, se serait par quelques points réuni à l'Adriatique, puisque l'Ister, à son point de départ dans la région du Pont, se divise en deux bras, et que, par suite d'une disposition particulière des lieux, il se déverse à la fois dans l'une et dans l'autre mers.» - Mais d'abord, l'Ister n'a pas sa source dans la région pontique, il part d'un point tout opposé situé dans les montagnes au-dessus de l'Adriatique ; en second lieu, il ne se déverse pas à la fois dans l'une et dans l'autre mers, mais seulement dans le Pont, et il ne se bifurque qu'à son embouchure même. Hipparque a donc reproduit là une erreur commune à quelques-uns de ses prédécesseurs, lesquels supposaient l'existence d'un fleuve, portant ce même nom d'Ister, qui se serait jeté dans l'Adriatique après s'être séparé de l'autre Ister, qui aurait même donné à toute cette partie de son bassin la dénomination d'Istrie et que Jason aurait descendu tout entier lors de son retour de Colchide.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Bibliotheca Classica Selecta |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 14/12/2005