HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre I

Chapitre 3

  par. 16

[1,3,16] Πρὸς δὲ τὴν ἀθαυμαστίαν τῶν τοιούτων μεταβολῶν, οἵας ἔφαμεν αἰτίας εἶναι τῶν ἐπικλύσεων καὶ τῶν τοιούτων παθῶν, οἷα εἴρηται τὰ κατὰ τὴν Σικελίαν καὶ τὰς αἰόλου νήσους καὶ Πιθηκούσσας, ἄξιον παραθεῖναι καὶ ἄλλα πλείω τῶν ἐν ἑτέροις τόποις ὄντων γενομένων ὁμοίων τούτοις. Ἀθρόα γὰρ τὰ τοιαῦτα παραδείγματα πρὸ ὀφθαλμῶν τεθέντα παύσει τὴν ἔκπληξιν. νυνὶ δὲ τὸ ἄηθες ταράττει τὴν αἴσθησιν καὶ δείκνυσιν ἀπειρίαν τῶν φύσει συμβαινόντων καὶ τοῦ βίου παντός, οἷον εἴ τις λέγοι τὰ περὶ Θήραν καὶ Θηρασίαν νήσους ἱδρυμένας ἐν τῷ μεταξὺ πόρῳ Κρήτης καὶ τῆς Κυρηναίας, ὧν Θήρα μητρόπολίς ἐστι τῆς Κυρήνης, καὶ τὴν αἴγυπτον καὶ πολλὰ μέρη τοιαῦτα τῆς Ἑλλάδος. ἀνὰ μέσον γὰρ Θήρας καὶ Θηρασίας ἐκπεσοῦσαι φλόγες ἐκ τοῦ πελάγους ἐφ' ἡμέρας τέτταρας, ὥστε πᾶσαν ζεῖν καὶ φλέγεσθαι τὴν θάλατταν, ἀνεφύσησαν κατ' ὀλίγον ἐξαιρομένην ὡς ἂν ὀργανικῶς συντιθεμένην ἐκ μύδρων νῆσον ἐπέχουσαν δώδεκα σταδίων τὴν περίμετρον. Μετὰ δὲ τὴν παῦλαν τοῦ πάθους ἐθάρρησαν πρῶτοι Ῥόδιοι θαλαττοκρατοῦντες ἐπιπροσπλεῦσαι τῷ τόπῳ καὶ Ποσειδῶνος Ἀσφαλίου ἱερὸν ἱδρύσασθαι κατὰ τὴν νῆσον. Ἐν δὲ τῇ Φοινίκῃ φησὶ Ποσειδώνιος γενομένου σεισμοῦ καταποθῆναι πόλιν ἱδρυμένην ὑπὲρ Σιδῶνος, καὶ αὐτῆς δὲ Σιδῶνος σχεδόν τι τὰ δύο μέρη πεσεῖν, ἀλλ' οὐκ ἀθρόως, ὥστε μὴ πολὺν φθόρον ἀνθρώπων γενέσθαι. τὸ δ' αὐτὸ πάθος καὶ ἐπὶ τὴν Συρίαν ὅλην διέτεινε, μετρίως δέ πως. Διέβη δὲ καὶ ἐπί τινας νήσους τάς τε Κυκλάδας καὶ τὴν εὔβοιαν, ὥστε τῆς Ἀρεθούσης ἔστι δ' ἐν Χαλκίδι κρήνη τὰς πηγὰς ἀποτυφλωθῆναι, συχναῖς δ' ἡμέραις ὕστερον ἀναβλύσαι κατ' ἄλλο στόμιον, μὴ παύεσθαι δὲ σειομένην τὴν νῆσον κατὰ μέρη πρὶν χάσμα γῆς ἀνοιχθὲν ἐν τῷ Ληλάντῳ πεδίῳ πηλοῦ διαπύρου ποταμὸν ἐξήμεσε. [1,3,16] 16. Du reste, pour qu'on ne s'étonne plus autant de ces sortes de changements ou de révolutions, causes, avons-nous dit, de déluges et de cataclysmes du genre de ceux dont il a été question ci-dessus pour la Sicile, les îles d'Aeole et les Pithécusses, il convient de citer encore plusieurs faits analogues qui se produisent actuellement même ou qui se sont produits anciennement en des lieux différents de ceux-là. Tant d'exemples de même nature, mis à la fois sous les yeux du public, ne peuvent manquer en effet de mettre un terme au mélange de surprise et d'effroi qu'il éprouve. Actuellement, tout fait insolite le trouble et met en évidence l'ignorance profonde où il est encore des phénomènes naturels et des conditions générales de la vie; il se troublera par exemple au récit du phénomène observé naguère dans les parages des îles Théra et Thérasia, situées toutes deux dans ce bras de mer qui sépare la Crète de la Cyrénaïque, dont le chef-lieu, Cyrène, a même l'une d'elles, Théra, pour métropole, ou de tel autre phénomène observé dans des conditions toutes pareilles soit en Égypte, soit dans mainte localité de la Grèce. Entre Théra et Thérasia on vit jaillir du sein des flots, quatre jours durant, si bien que la mer bouillait à gros bouillons et que toute sa surface en paraissait embrasée, des flammes, dont l'effort, comparable à celui d'un levier, souleva peu à peu hors de l'abîme une île toute formée de matières ignées, et qui pouvait bien mesurer douze stades de circuit. L'éruption une fois calmée, les Rhodiens (c'était le temps où leur marine dominait dans ces parages) s'aventurèrent les premiers sur cette terre nouvelle et y construisirent même un temple en l'honneur de Neptune Asphalien. En Phénicie, d'autre part, Posidonius nous signale certain tremblement de terre, à la suite duquel une des villes au-dessus de Sidon fut engloutie tout entière, tandis que Sidon elle-même avait les deux tiers de ses maisons renversées, mais heureusement pas toutes à la lois, de sorte qu'on n'eut pas une grande perde d'hommes à déplorer. Les mêmes secousses, relativement assez faibles, furent ressenties dans toute la Syrie et s'étendirent même à plusieurs des Cyclades et jusqu'en Éubée : on vit là les eaux d'Aréthuse (il s'agit d'une des fontaines de Chalcis) tarir tout à coup, puis recommencer à sourdre quelques jours après, mais par une ouverture différente, et tout ce temps-là le sol ne cessa de trembler sur un point ou sur un autre, puis il finit par s'entr'ouvrir et vomit dans la plaine de Lélante un torrent de boue enflammée.


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Dernière mise à jour : 14/12/2005