[1,3,17] Πολλῶν δὲ συναγωγὰς ποιησαμένων τοιαύτας, ἀρκέσει τὰ ὑπὸ
τοῦ Σκηψίου Δημητρίου συνηγμένα οἰκείως παρατεθέντα. Μνησθεὶς
γὰρ τῶν ἐπῶν τούτων,
Κρουνὼ δ' ἵκανον καλλιρρόω, ἔνθα τε πηγαὶ
δοιαὶ ἀναίίσσουσι Σκαμάνδρου δινήεντος.
Ἡ μὲν γάρ θ' ὕδατι λιαρῷ,
ἡ δ' ἑτέρη θέρειι προρέει εἰκυῖα χαλάζῃ,
οὐκ ἐᾷ θαυμάζειν, εἰ νῦν ἡ μὲν τοῦ ψυχροῦ ὕδατος μένει πηγή, ἡ δὲ
τοῦ θερμοῦ οὐχ ὁρᾶται. δεῖν γάρ φησιν αἰτιᾶσθαι τὴν ἔκλειψιν τοῦ
θερμοῦ ὕδατος. μιμνήσκεται δὲ πρὸς ταῦτα τῶν ὑπὸ Δημοκλέους
λεγομένων, σεισμούς τινας μεγάλους τοὺς μὲν πάλαι περὶ Λυδίαν
γενομένους καὶ Ἰωνίαν μέχρι τῆς Τρωάδος ἱστοροῦντος, ὑφ' ὧν καὶ
κῶμαι κατεπόθησαν καὶ Σίπυλος κατεστράφη κατὰ τὴν Ταντάλου
βασιλείαν καὶ ἐξ ἑλῶν λίμναι ἐγένοντο, - - - τὴν δὲ Τροίαν ἐπέκλυσε
κῦμα. Ἡ δὲ Φάρος ἡ κατ' Αἴγυπτον ἦν ποτε πελαγία, νῦν δὲ τρόπον
τινὰ χερρόνησος γέγονεν· ὡς δ' αὕτως καὶ Τύρος καὶ Κλαζομεναί.
Ἡμῶν δ' ἐπιδημούντων ἐν Ἀλεξανδρείᾳ τῇ πρὸς Αἰγύπτῳ, περὶ
Πηλούσιον καὶ τὸ Κάσιον ὄρος μετεωρισθὲν τὸ πέλαγος ἐπέκλυσε τὴν
γῆν καὶ νῆσον ἐποίησε τὸ ὄρος, ὥστε πλωτὴν γενέσθαι τὴν παρὰ τὸ
Κάσιον ὁδὸν τὴν ἐς Φοινίκην. Οὐδὲν οὖν θαυμαστὸν οὐδ' εἴ ποτε
διαστὰς ὁ ἰσθμὸς ἢ ἵζημα λα βὼν ὁ διείργων τὸ Αἰγύπτιον πέλαγος
ἀπὸ τῆς Ἐρυθρᾶς θαλάττης ἀποφανεῖ πορθμὸν καὶ σύρρουν ποιήσει
τὴν ἐκτὸς θάλατταν τῇ ἐντός, καθάπερ ἐπὶ τοῦ κατὰ τὰς Ἡρακλέους
στήλας πορθμοῦ συνέβη. εἴρηται δὲ περὶ τῶν τοιούτων τινὰ καὶ ἐν
ἀρχαῖς τῆς πραγματείας, ἃ δεῖ συμφέρειν εἰς ἓν καὶ τὴν πίστιν
ἰσχυρὰν κατασκευάζειν τῶν τε τῆς φύσεως ἔργων καὶ τῶν ἄλλως
γινομένων μεταβολῶν.
| [1,3,17] 17. Il existe plus d'un recueil de faits de ce genre ; mais celui de
Démétrius de Scepsis nous suffira amplement, pour peu que nous
sachions y puiser avec discernement. Or, à propos de ces vers d'Homère :
«Ils atteignirent tous deux les limpides fontaines d'où s'échappe par une
double source l'impétueux Scamandre : des deux sources, l'une est
chaude, l'autre jaillit, en été, aussi froide que la grêle.»
Démétrius nie qu'il y ait lieu de s'étonner si aujourd'hui, tandis que la
source d'eau froide subsiste encore, celle d'eau chaude a disparu. «La
cause en est, dit-il, que l'eau chaude naturellement s'épuise et se perd.»
Et, partant de là, il rappelle ce que Démoclès, dans ses Histoires, a dit
des terribles tremblements de terre ressentis anciennement en Lydie, en
Ionie et jusqu'en Troade, lesquels engloutirent des villages entiers,
bouleversèrent le mont Sipyle (c'était du temps du roi Tantale)...,
convertirent de simples marécages en lacs et submergèrent Troie sous
les eaux de la mer. Par une cause analogue l'île de Pharos, la Pharos
d'Égypte, située naguère en pleine mer, n'est plus aujourd'hui à
proprement parler qu'une presqu'île, et Tyr et Clazomène pareillement.
Nous-même enfin, lors de notre voyage à Alexandrie, en Egypte, nous
avons vu la mer, aux environs de Péluse et du mont Casius, se sou-lever
tout à coup, inonder ses rivages et faire de la montagne une île, si bien
qu'on allait en bateau sur la route qui passe au pied du Casius et mène
en Phénicie. Il n'y au-rait donc rien d'étonnant, qu'un jour l'isthme, qui
sépare la mer d'Égypte de la mer Érythrée, vint, en se rompant ou en
s'affaissant, à se changer en détroit et à mettre ainsi en communication
directe les deux mers intérieure et extérieure, comme il est arrivé pour le
détroit des Colonnes d'Hercule. Nous avons bien déjà, au début de notre
livre, touché quelques mots des phénomènes de ce genre, mais il
convient de réunir le tout ensemble pour que les esprits fortifiés ainsi
contre le doute croient dorénavant à certaines oeuvres de la nature et aux
changements de toute sorte que celle-ci opère à la surface du globe.
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