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Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Coriolan

Chapitre 19

  Chapitre 19

[19] (1) Τότε μὲν οὖν ἠγάπησαν οἱ πατρίκιοι τὴν διάλυσιν, καὶ τὸν Μάρκιον ἔχοντες ἀσμένως ἀπῆλθον. ἐν δὲ τῷ μεταξὺ χρόνῳ τῆς τρίτης ἀγορᾶς (ἀγορὰς δὲ ποιοῦσι Ῥωμαῖοι δι´ ἡμέρας ἐνάτης, νουνδίνας καλοῦντες) ἐλπίδας μὲν αὐτοῖς παρέσχε διακρούσεως στρατεία γενομένη πρὸς Ἀντιάτας, ὡς μῆκος ἕξουσα καὶ χρόνον ἐν χειροήθης δῆμος ἔσται, τῆς ὀργῆς ἀπομαρανθείσης παντελῶς ἐκπεσούσης δι´ ἀσχολίαν καὶ πόλεμον· (2) ἔπειτα δ´ ὡς ταχὺ διαλυσάμενοι πρὸς τοὺς Ἀντιάτας ἐπανῆλθον, ἐγίνοντο σύνοδοι τῶν πατρικίων πολλάκις, δεδιότων καὶ σκοπούντων ὅπως τόν τε Μάρκιον οὐ προήσονται, τόν τε δῆμον αὖθις οὐ παρέξουσιν ἐκταράττειν τοῖς δημαγωγοῖς. (3) Ἄππιος μὲν οὖν Κλαύδιος, αἰτίαν ἔχων ἐν τοῖς μάλιστα μισόδημος εἶναι, διεμαρτύρετο λέγων τήν τε βουλὴν αὐτοὺς ἀναιρήσειν καὶ προήσεσθαι παντάπασι τὴν πολιτείαν, εἰ κύριον τῆς ψήφου κατὰ τῶν πατρικίων ἀνέξονται γενόμενον τὸν δῆμον· οἱ δὲ πρεσβύτατοι καὶ δημοτικώτατοι τοὐναντίον ἠξίουν οὐ χαλεπὸν οὐδὲ βαρύν, ἀλλὰ πρᾷον καὶ φιλάνθρωπον ὑπὸ τῆς ἐξουσίας ἔσεσθαι τὸν δῆμον· (4) οὐ γὰρ καταφρονοῦντι τῆς βουλῆς, ἀλλ´ οἰομένῳ καταφρονεῖσθαι, τιμὴν καὶ παραμυθίαν γενήσεσθαι τὴν κρίσιν, ὥσθ´ ἅμα τὴν ψῆφον λαβόντας ἀποθήσεσθαι τὴν ὀργήν. [19] (1) Les patriciens se contentèrent alors de la trêve, et s'en furent tout joyeux, avec Marcius. Dans l'intervalle avant le troisième marché -- les Romains tiennent tous les huit jours des marchés qu'ils nomment nundines --, une expédition contre les Antiates donna aux patriciens l'espoir d'un report du jugement, pour peu que cette expédition traîne en longueur et durée: pendant ce temps, le peuple deviendrait docile, une fois sa colère atténuée ou entièrement tombée grâce aux activités de la guerre. (2) Néanmoins, on cessa bientôt de se battre contre les Antiates et on revint à Rome. Il y avait souvent des réunions de patriciens qui, remplis de crainte, examinaient comment ne pas livrer Marcius, sans pour autant donner à nouveau aux chefs populaires l'occasion d'agiter la plèbe. (3) Appius Claudius, à qui l'on reprochait singulièrement sa haine de la plèbe, jurait que le Sénat s'éliminerait lui-même et trahirait complètement la constitution s'il acceptait que le peuple devienne maître de voter contre les patriciens; toutefois les sénateurs les plus âgés et les plus proches du peuple estimaient au contraire que celui-ci ne se montrerait plus difficile ni insupportable, mais bien calme et humain, dès lors qu'il disposerait de ce pouvoir. (4) Pour le peuple -- qui ne méprise pas le Sénat, mais s'en croit méprisé--, disait Appius, le fait de juger sera un honneur et un réconfort, en sorte que, en recevant le droit de vote, il oubliera sa colère.


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Dernière mise à jour : 13/05/2005