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Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Marius

Chapitre 42

  Chapitre 42

[42] XLII. Ἀσπασάμενος δὲ τὸν Κίνναν καὶ τοῖς στρατιώταις ἐντυχών, εὐθὺς εἴχετο τοῦ ἔργου καὶ μεγάλην μεταβολὴν (2) τῶν πραγμάτων ἐποίησε. πρῶτον μὲν γὰρ ταῖς ναυσὶ τὰ σιτηγὰ περικόπτων καὶ τοὺς ἐμπόρους ληιζόμενος, ἐκράτησε τῆς ἀγορᾶς, ἔπειτα τὰς παραλίους πόλεις (3) ἐπιπλέων ᾕρει. τέλος δὲ τὴν Ὠστίαν αὐτὴν λαβὼν ἐκ προδοσίας, τά τε χρήματα διήρπασε καὶ τῶν ἀνθρώπων τοὺς πολλοὺς ἀπέκτεινε, καὶ γεφυρώσας τὸν ποταμὸν ἀπέκοψε κομιδῇ τὰς ἐκ θαλάσσης εὐπορίας τῶν πολεμίων. (4) ἄρας δὲ τῷ στρατῷ πρὸς τὴν πόλιν ἐχώρει καὶ τὸ καλούμενον Ἰανοῦκλον ὄρος κατέσχεν, οὐ τοσοῦτον ἀπειρίᾳ τοῦ Ὀκταβίου τὰ πράγματα βλάπτοντος, ὅσον ἀκριβείᾳ τῶν δικαίων προϊεμένου τὰ χρειώδη παρὰ τὸ συμφέρον, ὅς γε πολλῶν κελευόντων αὐτὸν ἐπ' ἐλευθερίᾳ καλεῖν τοὺς οἰκέτας, οὐκ ἔφη δούλοις μεταδώσειν τῆς πατρίδος, ἧς (5) Γάιον Μάριον εἴργει τοῖς νόμοις ἀμύνων. ἐπεὶ δὲ Μέτελλος, υἱὸς ὢν Μετέλλου τοῦ στρατηγήσαντος ἐν Λιβύῃ καὶ διὰ Μάριον ἐκπεσόντος, ἧκεν εἰς Ῥώμην καὶ πολὺ τοῦ Ὀκταβίου στρατηγικώτερος ἐφαίνετο, καταλιπόντες οἱ στρατιῶται τὸν Ὀκτάβιον ἧκον ὡς ἐκεῖνον, ἄρχειν δεόμενοι καὶ σῴζειν τὴν πόλιν· εὖ γὰρ ἀγωνιεῖσθαι καὶ κρατήσειν, (6) ἔμπειρον ἡγεμόνα καὶ δραστήριον λαβόντες. ἀγανακτήσαντος δὲ τοῦ Μετέλλου καὶ κελεύσαντος ἀπιέναι πρὸς τὸν ὕπατον, ᾤχοντο πρὸς τοὺς πολεμίους· ὑπεξέστη δὲ (7) καὶ Μέτελλος ἀπογνοὺς τὴν πόλιν. Ὀκτάβιον δὲ Χαλδαῖοι καὶ θύται τινὲς καὶ σιβυλλισταὶ πείσαντες ἐν Ῥώμῃ κατέσχον, ὡς εὖ γενησομένων. γὰρ ἀνὴρ οὗτος δοκεῖ, τἆλλα Ῥωμαίων εὐγνωμονέστατος γενόμενος καὶ μάλιστα δὴ τὸ πρόσχημα τῆς ὑπατείας ἀκολάκευτον ἐπὶ τῶν πατρίων ἐθῶν καὶ νόμων ὥσπερ διαγραμμάτων ἀμεταβόλων διαφυλάξας, ἀρρωστίᾳ τῇ περὶ ταῦτα χρήσασθαι, πλείονα δὲ συνὼν χρόνον ἀγύρταις καὶ μάντεσιν πολιτικοῖς καὶ πολεμικοῖς ἀνδράσιν. οὗτος μὲν οὖν, πρὶν εἰσελθεῖν τὸν Μάριον, ὑπὸ τῶν προπεμφθέντων ἀπὸ τοῦ βήματος κατασπασθεὶς ἐσφάττετο, καὶ λέγεται διάγραμμα Χαλδαϊκὸν ἐν τοῖς κόλποις αὐτοῦ φονευθέντος εὑρεθῆναι. (9) καὶ τὸ πρᾶγμα πολλὴν ἀλογίαν εἶχε, τὸ δυεῖν ἡγεμόνων ἐπιφανεστάτων Μάριον μὲν σῶσαι τὸ μὴ καταφρονῆσαι μαντικῆς, Ὀκτάβιον δ' ἀπολέσαι. [42] Dès qu'il eut salué Cinna et parlé aux troupes, il agit sans perdre de temps, et fit bientôt changer de face aux affaires. D'abord, tenant la mer avec ses vaisseaux, il s'empara des convois, pilla les marchands qui apportaient des vivres à Rome, et se rendit ainsi maître des provisions. Il prit ensuite les villes maritimes qui étaient le long de la côte; enfin, on lui livra par trahison la ville d'Ostie, qu'il mit au pillage, et dont il fit périr la plupart des habitants; il jeta un pont sur le Tibre, pour empêcher que les Romains ne pussent tirer par mer aucune provision. De là, marchant droit à Rome avec son armée, il s'empara du mont Janicule; et cela par la faute d'Octavius, qui ruinait les affaires, moins encore par son incapacité que par un attachement scrupuleux à la justice, par une obéissance servile aux lois, contre l'utilité publique. Il répondit à ceux qui lui proposaient d'appeler les esclaves à la liberté, qu'il ne donnerait pas aux esclaves le moindre droit dans une patrie dont il tenait Marius éloigné, par respect pour les lois. XLVI. Cécilius Métellus, fils de celui qui avait commandé en Afrique, et que Marius avait fait exiler, étant arrivé à Rome, tous les soldats, qui le regardaient comme un général bien supérieur à Octavius, abandonnèrent ce consul, et, se rangeant autour de Métellus, ils le prièrent de les commander et de sauver la ville, en lui promettant que lorsqu'ils auraient à leur tête un général actif et expérimenté, ils combattraient avec courage, et triompheraient de leurs ennemis. Métellus, vivement offensé de cette proposition, les renvoya au consul; mais ils allèrent se rendre aux ennemis, et Métellus lui-même se retira, désespérant du salut de la ville. Octavius, sur la foi des Chaldéens, des devins et des sibyllistes, qui lui promettaient un changement favorable, prit le parti de rester à Rome. Ce consul, doué d'un sens droit autant qu'aucun autre Romain, qui ne laissa jamais corrompre la dignité de sa charge par le poison de la flatterie, et qui se tenait fortement attaché aux coutumes et aux lois de la patrie, comme à des formules invariables, avait malheureusement le plus grand faible pour la divination, et passait beaucoup plus de temps avec des devins et des charlatans, qu'avec des militaires et des hommes d'État. Marius, avant d'entrer dans Rome, envoya des satellitees qui arrachèrent Octavius de son tribunal, et l'égorgèrent sur la place publique. On trouva, dit-on, dans son sein, après sa mort, un horoscope de sa naissance, dressé par un Chaldéen; et il parut singulier que, de ces deux généraux célèbres, la même confiance en la divination eût remis Marius sur pied, et perdu Octavius.


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Dernière mise à jour : 30/08/2007