HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Marius

Chapitre 40

  Chapitre 40

[40] Τοιαύτῃ προθυμίᾳ ταχὺ πάντων συμπορισθέντων, καὶ Βηλαίου τινὸς ναῦν τῷ Μαρίῳ παρασχόντος, ὃς ὕστερον πίνακα τῶν πράξεων ἐκείνων γραψάμενος ἀνέθηκεν εἰς τὸ ἱερὸν ὅθεν ἐμβὰς Μάριος ἀνήχθη, τῷ φέροντι χρώμενος ἐφέρετό (δὲ) πως κατὰ τύχην πρὸς Αἰναρίαν τὴν νῆσον, ὅπου τὸν Γράνιον καὶ τοὺς ἄλλους (2) φίλους εὑρών, ἔπλει μετ' αὐτῶν ἐπὶ Λιβύης. ὕδατος δ' ἐπιλιπόντος αὐτούς, ἀναγκαίως Σικελίᾳ κατὰ τὴν Ἐρυκίνην προσέσχον. ἔτυχε δὲ περὶ τοὺς τόπους ἐκείνους Ῥωμαίων ταμίας παραφυλάσσων, καὶ μικροῦ μὲν αὐτὸν ἀποβάντα τὸν Μάριον εἷλεν, ἀπέκτεινε δὲ περὶ ἑκκαίδεκα (4) τῶν ὑδρευομένων. Μάριος δὲ κατὰ σπουδὴν ἀναχθεὶς καὶ διαπεράσας τὸ πέλαγος πρὸς Μήνιγγα τὴν νῆσον, ἐνταῦθα διαπυνθάνεται πρῶτον, ὡς παῖς αὐτοῦ διασέσῳσται μετὰ Κεθήγου καὶ πορεύονται πρὸς τὸν βασιλέα τῶν (5) Νομάδων Ἰάμψαν, δεησόμενοι βοηθεῖν. ἐφ' οἷς μικρὸν ἀναπνεύσας, ἐθάρρησεν ἀπὸ τῆς νήσου πρὸς τὴν Καρχηδονίαν προσβαλεῖν. ἐστρατήγει δὲ τῆς Λιβύης τότε Σεξτίλιος, ἀνὴρ Ῥωμαῖος οὔτε φαῦλον οὐθὲν οὔτε χρηστὸν ἐκ Μαρίου προειληφώς, ἀλλ' ὅσον ἀπ' οἴκτου τι προσδοκώμενος ὠφελήσειν. ἄρτι δ' αὐτοῦ μετ' ὀλίγων ἀποβεβηκότος, ὑπηρέτης ἀπαντήσας καὶ καταστὰς ἐναντίον εἶπεν· "ἀπαγορεύει σοι Σεξτίλιος στρατηγὸς Μάριε Λιβύης ἐπιβαίνειν· εἰ δὲ μή, φησὶν ἀμυνεῖν τοῖς τῆς βουλῆς (8) δόγμασιν, ὡς Ῥωμαίων πολεμίῳ χρώμενος." ταῦτ' ἀκούσαντα τὸν Μάριον ὑπὸ λύπης καὶ βαρυθυμίας ἀπορία λόγων ἔσχε, καὶ πολὺν χρόνον ἡσυχίαν ἦγε, δεινὸν εἰς (9) τὸν ὑπηρέτην ἀποβλέπων. ἐρομένου δ' ἐκείνου τί φράζῃ καὶ τί λέγῃ πρὸς τὸν στρατηγόν, ἀπεκρίνατο μέγα στενάξας· "ἄγγελλε τοίνυν ὅτι Γάιον Μάριον ἐν τοῖς Καρχηδόνος ἐρειπίοις φυγάδα καθεζόμενον εἶδες", οὐ κακῶς ἅμα τήν τε τῆς πόλεως ἐκείνης τύχην καὶ τὴν ἑαυτοῦ μεταβολὴν ἐν παραδείγματος λόγῳ θέμενος. (10) Ἐν τούτῳ δ' Ἰάμψας βασιλεὺς τῶν Νομάδων ἐπαμφοτερίζων τοῖς λογισμοῖς, ἐν τιμῇ μὲν ἦγε τοὺς περὶ τὸν νέον Μάριον, ἀπιέναι δὲ βουλομένους ἔκ τινος ἀεὶ προφάσεως κατεῖχε, καὶ δῆλος ἦν ἐπ' οὐδενὶ χρηστῷ ποιούμενος (11) τὴν ἀναβολήν. οὐ μὴν ἀλλὰ συμβαίνει τι τῶν <ἀπ>εικότων αὐτοῖς πρὸς σωτηρίαν. γὰρ νέος Μάριος εὐπρεπὴς ὢν τὴν ὄψιν ἠνία τινὰ τῶν παλλακίδων τοῦ βασιλέως παρ' ἀξίαν πράττων· δ' οἶκτος οὗτος ἀρχὴ καὶ πρόφασις ἦν (12) ἔρωτος. τὸ μὲν οὖν πρῶτον ἀπετρίβετο τὴν ἄνθρωπον· ὡς δ' οὔτε φυγῆς ἑτέραν ὁδὸν ἑώρα, καὶ τὰ παρ' ἐκείνης σπουδαιότερον πρὸς ἡδονὴν ἀκόλαστον διεπράττετο, δεξάμενος τὴν φιλοφροσύνην καὶ συνεκπεμφθεὶς ὑπ' αὐτῆς ἀπέδρα μετὰ τῶν φίλων καὶ διέφυγε πρὸς τὸν (13) Μάριον. ἐπεὶ δ' ἀλλήλους ἠσπάσαντο, πορευόμενοι παρὰ τὴν θάλασσαν ἐντυγχάνουσι σκορπίοις μαχομένοις· καὶ (14) τὸ σημεῖον ἐφάνη τῷ Μαρίῳ πονηρόν. εὐθὺς οὖν ἁλιάδος ἐπιβάντες εἰς Κέρκιναν διεπέρων νῆσον, ἀπέχουσαν οὐ πολὺ τῆς ἠπείρου· καὶ τοσοῦτον ἔφθασαν, ὅσον ἀνηγμένων αὐτῶν ἱππεῖς ὁρᾶσθαι παρὰ τοῦ βασιλέως ἐλαύνοντας ἐπὶ τὸν τόπον ὅθεν ἀνήχθησαν. τοῦτον οὐδενὸς ἐλάττονα <τὸν> κίνδυνον ἔδοξεν ἐκφυγεῖν Μάριος. [40] On lui fournit avec le même zèle et la même promptitude tout ce qui lui était nécessaire; et un certain Béléus lui donna un vaisseau pour faire son voyage. Dans la suite, il fit représenter toute cette histoire sur un grand tableau qu'il consacra dans le temple de Marica, d'où il s'était embarqué par un vent favorable. XLIII. II fut heureusement porté à l'île d'Enaria, où il trouva Granius et quelques autres amis, avec qui il fit voile vers l'Afrique. Mais l'eau leur ayant manqué, ils furent obligés de relâcher en Sicile, près de la ville d'Eryx. Il y avait là un questeur romain, chargé de garder cette côte, qui pensa se saisir de Marius, et tua seize de ceux qui étaient allés faire de l'eau. Marius s'étant rembarqué précipitamment, traversa la mer, et s'arrêta à l'île de Meninge, où il eut pour première nouvelle que son fils s'était sauvé de Rome avec Céthégus, et qu'ils étaient allés à la cour d'Hiempsal, roi de Numidie, pour implorer son secours. Encouragé par cette nouvelle favorable, il osa partir de Meninge pour aller à Carthage. L'Afrique avait alors un gouverneur romain, nommé Sextilius. Marius, qui ne lui avait jamais fait ni bien ni mal, espérait que la compassion seule lui en ferait obtenir quelques secours. Mais à peine il fut descendu avec un petit nombre des siens, qu'un licteur de Sextilius vint à sa rencontre, et s'arrêtant devant lui : « Marius, lui dit-il, Sextilius vous fait dire de ne pas mettre le pied en Afrique, si vous ne voulez pas qu'il exécute contre vous les détrots du sénat, et qu'il vous traite en ennemi de Rome. » Cette défense accabla Marius d'une tristesse et d'une douleur si profondes, qu'il n'eut pas la force de répondre, et qu'il garda longtemps le silence, en jetant sur l'officier des regards terribles. Le licteur lui ayant enfin demandé ce qu'il le chargeait de dire au gouverneur : « Dis-lui, répondit Marius en poussant un profond soupir, que tu as vu Marius assis sur les ruines de Carthage : » paroles d'un grand sens, qui mettaient sous les yeux de Sextilius la fortune de cette ville et la sienne, comme deux grands exemples des vicissitudes humaines. XLIV. Cependant Hiempsal, roi des Numides, porté tour à tour par ses réflexions à des résolutions contraires, traitait avec honneur le fils de Marius; mais lorsque ce jeune homme voulait s'en aller, le roi trouvait toujours quelque prétexte pour le retenir; et l'on voyait clairement que dans tous ces délais, il n'avait rien moins que des intentions favorables; mais Marius dut son salut à une circonstance assez ordinaire. Sa beauté intéressa à ses malheurs une des concubines d'Hiempsal; et cette compassion fut le commencement et le prétexte de l'amour qu'il lui inspira. Il repoussa d'abord l'aveu qu'elle lui en fit; mais ensuite voyant que c'était le seul chemin qu'il pût s'ouvrir pour la fuite, et que l'amour de cette femme avait pour motif un désir honnête de le servir plutôt qu'une passion honteuse, il reçut les témoignages de sa tendresse; et ayant eu par elle les moyens de se sauver avec ses amis, il alla retrouver son père. Après s'être embrassés, ils se mirent en route : en marchant le long du rivage, ils virent deux scorpions qui se battaient, ce qui parut à Marius un mauvais présage. Ils se pressèrent donc de monter sur un bateau de pêcheur, pour passer dans l'île de Cercina, qui est à peu de distance du continent. Ils avaient à peine levé l'ancre, qu'ils virent des cavaliers arriver à l'endroit même qu'ils venaient de quitter. Marius avoua qu'il n'avait pas encore échappé à de péril plus pressant.


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Dernière mise à jour : 30/08/2007