HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Marius

Chapitre 38

  Chapitre 38

[38] Χρόνου δ' οὐ πολλοῦ διαγενομένου, ψόφος αὐτῷ καὶ θόρυβος ἀπὸ τῆς καλύβης προσέπεσεν. γὰρ Γεμίνιος ἐκ Ταρρακίνης ἔπεμψε πολλοὺς ἐπὶ τὴν δίωξιν, ὧν ἔνιοι κατὰ τύχην ἐκεῖ προσελθόντες ἐξεφόβουν καὶ κατεβόων τοῦ γέροντος ὡς ὑποδεδεγμένου καὶ κατακρυβόντος (2) πολέμιον Ῥωμαίων. ἐξαναστὰς οὖν Μάριος καὶ ἀποδυσάμενος καθῆκεν ἑαυτὸν εἰς τὴν λίμνην, ὕδωρ παχὺ καὶ τελματῶδες ἔχουσαν. ὅθεν οὐ διέλαθε τοὺς ζητοῦντας, ἀλλ' ἀνασπασθεὶς βορβόρου κατάπλεως καὶ γυμνὸς εἰς (3) Μιντούρνας ἀνήχθη καὶ παρεδόθη τοῖς ἄρχουσιν. ἦν γὰρ εἰς ἅπασαν ἤδη πόλιν ἐξενηνεγμένον παράγγελμα περὶ τοῦ Μαρίου, δημοσίᾳ διώκειν καὶ κτείνειν τοὺς λαβόντας. ὅμως δὲ βουλεύσασθαι πρότερον ἐδόκει τοῖς ἄρχουσι· καὶ κατατίθενται τὸν Μάριον εἰς οἰκίαν Φαννίας, γυναικὸς οὐκ εὐμενῶς δοκούσης ἔχειν πρὸς αὐτὸν ἐξ αἰτίας παλαιᾶς. (4) ἦν γὰρ ἀνὴρ τῇ Φαννίᾳ Τιτίννιος· τούτου διαστᾶσα τὴν φερνὴν ἀπῄτει λαμπρὰν οὖσαν. δὲ μοιχείαν ἐνεκάλει· (5) καὶ γίνεται Μάριος ὑπατεύων τὸ ἕκτον δικαστής. ἐπεὶ δὲ τῆς δίκης λεγομένης ἐφαίνετο καὶ τὴν Φαννίαν ἀκόλαστον γεγονέναι, καὶ τὸν ἄνδρα τοιαύτην εἰδότα λαβεῖν καὶ συμβιῶσαι πολὺν χρόνον, ἀμφοτέρους δυσχεράνας, τὸν μὲν ἄνδρα τὴν φερνὴν ἐκέλευσεν ἀποδοῦναι, τῆς δὲ γυναικὸς ἀτιμίας ἕνεκα τῇ καταδίκῃ χαλκοῦς τέσσαρας (6) προσετίμησεν. οὐ μὴν γε Φαννία τότε πάθος γυναικὸς ἠδικημένης ἔπαθεν, ἀλλ' ὡς εἶδε τὸν Μάριον, πορρωτάτω γενομένη τοῦ μνησικακεῖν, ἐκ τῶν παρόντων ἐπεμελεῖτο (7) καὶ παρεθάρρυνεν αὐτόν. δὲ κἀκείνην ἐπῄνει καὶ θαρρεῖν ἔφασκε· σημεῖον γὰρ αὐτῷ γεγονέναι χρηστόν. ἦν δὲ τοιοῦτον. ὡς ἀγόμενος πρὸς τῇ οἰκίᾳ τῆς Φαννίας ἐγεγόνει, τῶν θυρῶν ἀνοιχθεισῶν ὄνος ἔνδοθεν ἐχώρει δρόμῳ, πιόμενος (8) ἀπὸ κρήνης ἐγγὺς ἀπορρεούσης· προσβλέψας δὲ τῷ Μαρίῳ λαμυρόν τι καὶ γεγηθός, ἔστη πρῶτον ἐναντίον, εἶτα φωνὴν ἀφῆκε λαμπρὰν καὶ παρεσκίρτησε παρ' αὐτὸν ὑπὸ γαυρότητος. ἐξ οὗ συμβαλὼν Μάριος ἔφασκεν, ὡς διὰ θαλάσσης αὐτῷ μᾶλλον διὰ γῆς ὑποδείκνυσι σωτηρίαν τὸ δαιμόνιον· τὸν γὰρ ὄνον οὐ προσέχοντα τῇ ξηρᾷ τροφῇ πρὸς τὸ ὕδωρ (10) ἀπ' αὐτοῦ τραπέσθαι. ταῦτα διαλεχθεὶς τῇ Φαννίᾳ καθ' αὑτὸν ἀνεπαύετο, τὴν θύραν τοῦ δωματίου προσθεῖναι κελεύσας. [38] Il n'y avait pas longtemps qu'il y était caché, lorsqu'il entendit un grand bruit du côté de la cabane. Géminius avait envoyé de Terracine plusieurs cavaliers à sa poursuite; quelques-uns d'eux étant venus par hasard en cet endroit, cherchèrent à effrayer le vieillard, en lui criant qu'il cachait un ennemi des Romains. Marius, qui les entendit, se leva du lieu où il était caché, et, s'étant dépouillé, il s' enfonça dans l'endroit où l'eau était la plus épaisse et la plus bourbeuse; et c'est ce qui le fit découvrir par ceux qui le cherchaient. XLI. Retiré de là tout nu et couvert de fange il fut conduit à Minturnes, où on le remit entre les mains des magistrats; car le décret du sénat qui ordonnait à tout Romain de le poursuivre et de le tuer, s'il était pris, avait été déjà publié dans toutes les villes. Les magistrats, avant de mettre ce décret à exécution, voulurent en délibérer; et en attendant ils déposèrent Marius dans la maison d'une femme nommée Fannia, qu'on croyait indisposée contre lui, pour une cause déjà ancienne. Fannia avait eu pour mari un homme nommé Tinnius, dont elle se sépara en redemandant une très riche dot qu'elle lui avait apportée. Tinnius, pour se dispenser de la rendre, l'accusa d'adultère, et l'affaire fut portée devant Marius, alors consul pour la sixième fois. D'après l'instruction du procès, il parut que Fannia, avant son mariage, avait mené une mauvaise vie, et que Tinnius, qui ne l'ignorait pas, n'avait pas laissé de l'épouser et de vivre longtemps avec elle. Marius, les jugeant tous deux coupables, condamna le mari à rendre la dot, et nota la femme d'infamie, en lui imposant une amende d'un sou. Fannia, dans cette occasion, ne se conduisit pas en femme offensée : dès qu'elle eut Marius entre ses mains, bien loin de lui témoigner du ressentiment, elle le secourut de tout son pouvoir, et chercha à lui redonner du courage. Marius la remercia de sa générosité, et l'assura qu'il était plein de confiance, d'après un signe favorable qu'il avait eu, et qu'il lui raconta. Lorsqu'on le menait chez elle, et qu'il était près d'entrer dans sa maison, on eut à peine ouvert la porte, qu'il vit sortir un âne, qui allait tout courant boire à une fontaine voisine. Il s'était arrêté devant Marius, l'avait regardé d'un air gai et enjoué, et dans sa joie il s'était mis à braire de toutes ses forces, et à bondir autour de lui. Marius en avait conjecturé que le dieu lui marquait par ce signe que son salut lui viendrait plutôt de la mer que de la terre, parce que l'âne, en partant d'auprès de lui, ne s'était pas arrêté à sa pâture, mais était allé tout de suite boire à la fontaine. Après avoir exposé sa conjecture à Fannia, il voulut reposer, demanda qu'on le laissât seul, et qu'on fermât la porte sur lui.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Bibliotheca Classica Selecta |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 30/08/2007