[17] Ταῦτ' ἀκούων ὁ Μάριος ἥδετο, καὶ κατεπράυνεν αὐτούς,
ὡς οὐκ ἐκείνοις ἀπιστῶν, ἀλλ' ἔκ τινων λογίων (2) τὸν τῆς νίκης
ἅμα καιρὸν καὶ τόπον ἐκδεχόμενος. καὶ γάρ τινα Σύραν
γυναῖκα, Μάρθαν ὄνομα, μαντεύεσθαι λεγομένην ἐν φορείῳ
κατακειμένην σεμνῶς περιήγετο, καὶ (3) θυσίας ἔθυεν ἐκείνης
κελευούσης. ἣν πρότερον μὲν ἀπήλασεν ἡ σύγκλητος, ἐντυχεῖν
ὑπὲρ τούτων βουλομένην καὶ τὰ μέλλοντα προθεσπίζουσαν,
ἐπεὶ δὲ πρὸς τὰς γυναῖκας εἰσιοῦσα διάπειραν ἐδίδου, καὶ
μάλιστα τῇ Μαρίου παρακαθίζουσα παρὰ τοὺς ἀγῶνας τῶν
μονομάχων ἐπιτυχῶς προηγόρευε τὸν μέλλοντα νικᾶν,
ἀναπεμφθεῖσα (4) πρὸς Μάριον ὑπ' ἐκείνης ἐθαυμάζετο. καὶ τὰ
πολλὰ μὲν ἐν φορείῳ παρεκομίζετο, πρὸς δὲ τὰς θυσίας κατῄει
φοινικίδα διπλῆν ἐμπεπορπημένη καὶ λόγχην ἀναδεδεμένην (5)
ταινίαις καὶ στεφανώμασι φέρουσα. τοῦτο μὲν οὖν τὸ δρᾶμα
πολλοῖς ἀμφισβήτησιν παρεῖχεν, εἴτε πεπεισμένος ὡς ἀληθῶς
εἴτε πλαττόμενος καὶ συνυποκρινόμενος ἐπιδείκνυται τὴν
ἄνθρωπον. τὸ δὲ περὶ τοὺς γῦπας θαύματος ἄξιον Ἀλέξανδρος
ὁ Μύνδιος ἱστόρηκε. δύο γὰρ ἐφαίνοντο πρὸ τῶν
κατορθωμάτων ἀεὶ περὶ τὰς στρατιὰς καὶ παρηκολούθουν,
γνωριζόμενοι χαλκοῖς περιδεραίοις· ταῦτα δ' οἱ στρατιῶται
συλλαβόντες αὐτοὺς περιῆψαν, εἶτ' ἀφῆκαν· ἐκ δὲ τούτου
γνωρίζοντες ἠσπάζοντό θ' ὡς <συ>στρατιώτας, καὶ φανέντων
ἐπὶ ταῖς ἐξόδοις ἔχαιρον ὡς ἀγαθόν τι πράξοντες.
(8) Πολλῶν δὲ σημείων προφαινομένων, τὰ μὲν ἄλλα
χαρακτῆρα κοινὸν εἶχεν, ἐκ δ' Ἀμερίας καὶ Τουδέρτου πόλεων
Ἰταλικῶν ἀπηγγέλθη νυκτὸς ὦφθαι κατὰ τὸν οὐρανὸν αἰχμάς
τε φλογοειδεῖς καὶ θυρεοὺς διαφερομένους τὸ πρῶτον, εἶτα
συμπίπτοντας ἀλλήλοις καὶ σχήματα καὶ κινήματα
λαμβάνοντας οἷα γίνεται μαχομένων ἀνδρῶν, τέλος δὲ τῶν μὲν
ἐνδιδόντων, τῶν δ' ἐπιφερομένων, πάντας ἐπὶ δυσμὰς
ῥυῆναι. περὶ τοῦτον δέ πως τὸν χρόνον ἀφίκετο καὶ Βατάκης ἐκ
Πεσσινοῦντος, ὁ τῆς Μεγάλης Μητρὸς ἱερεύς, ἀπαγγέλλων ὡς
ἡ θεὸς ἐκ τῶν ἀνακτόρων ἐφθέγξατ' αὐτῷ, νίκην καὶ κράτος
πολέμου Ῥωμαίοις (10) ὑπάρχειν. τῆς δὲ συγκλήτου
προσεμένης καὶ τῇ θεῷ ναὸν ἐπινίκιον ἱδρύσασθαι
ψηφισαμένης, τὸν Βατάκην εἰς τὸν δῆμον προελθόντα καὶ
ταὐτὰ βουλόμενον εἰπεῖν ἐκώλυσε δημαρχῶν Αὖλος Πομπήιος,
ἀγύρτην ἀποκαλῶν (11) καὶ πρὸς ὕβριν ἀπελαύνων τοῦ
βήματος. ὃ δὴ καὶ μάλιστα τῷ λόγῳ τοῦ ἀνθρώπου πίστιν
παρέσχεν· οὐ γὰρ ἔφθη τῆς ἐκκλησίας λυθείσης ὁ Αὖλος εἰς
οἶκον ἐπανελθεῖν, καὶ πυρετὸς ἐξήνθησεν αὐτῷ τοσοῦτος, ὥστε
πᾶσι καταφανῆ γενόμενον καὶ περιβόητον ἐντὸς ἑβδόμης
ἡμέρας ἀποθανεῖν.
| [17] XVIII. Marius, charmé de ces plaintes, s'étudiait cependant à les calmer,
en les assurant qu'il était bien éloigné de se défier d'eux;
mais que, pour obéir à certains oracles, il attendait le temps et le lieu qui devaient
lui donner la victoire. Il menait partout avec lui une femme de Syrie, nommée
Marthe, qui passait pour avoir l'esprit prophétique. Il la faisait porter dans une
litière, avec de grands témoignages de respect, et il n'offrait jamais de sacrifices que
par son ordre. Elle avait d'abord voulu faire connaître ses prophéties au sénat,
qui refusa de l'écouter; s'étant donc tournée du côté des femmes, elle leur donna
quelques preuves de sa connaissance de l'avenir; elle persuada surtout la femme de
Marius, un jour qu'étant assise à ses pieds à un combat de gladiateurs, elle lui
annonça fort heureusement quel serait le vainqueur. La femme de Marius l'envoya
tout de suite à son mari, qui en fut dans l'admiration, et, comme je viens de le dire, la
mena toujours à sa suite dans une litière. Quand elle allait aux sacrifices, elle était
vêtue d'une robe de la plus belle pourpre, attachée avec des agrafes, tenant à la
main une pique entourée de bandelettes et de guirlandes de fleurs. Cette comédie fit
douter à bien des gens si Marius, en produisant ainsi cette femme, était
véritablement persuadé de sa science prophétique, ou s'il faisait seulement semblant
d'y croire pour tirer parti de sa fourberie. Mais Alexandre le Myndien raconte
une histoire de vautours vraiment admirable. Il dit que deux de ces oiseaux se
montraient régulièrement dans le camp de Marius lorsqu'il devait gagner une
bataille, et qu'ils suivaient constamment son armée. On les reconnaissait à des colliers
d'airain que leur avaient mis des soldats qui les avaient pris et lâchés ensuite. Depuis
ce jour-là ils reconnurent ces soldats, et semblaient les saluer de leurs cris; les
soldats, de leur côté, étaient charmés de les voir, parce qu'ils étaient pour eux
l'augure d'un heureux succès. Il y eut alors plusieurs signes, dont la plupart
n'avaient rien d'extraordinaire. Mais on apprit d'Amérie et de Tuderte, deux
villes d'Italie, qu'il avait paru la nuit, dans le ciel, des lances de feu et des boucliers,
qui, d'abord séparés, s'étaient mêlés ensuite, et avaient figuré les dispositions et les
mouvements de deux armées qui combattent; que les uns ayant cédé, et les autres
s'étant mis à leur poursuite, ils avaient tous pris leur direction vers le couchant.
Dans le même temps on vit arriver de Pessinunte Batacès, grand-prêtre de la mère
des dieux, qui déclara que la déesse lui avait annoncé, du fond de son sanctuaire,
que la victoire et l'honneur de cette guerre demeureraient aux Romains. Le sénat,
ayant ajouté foi à ce rapport, ordonna qu'on bâtît un temple à la déesse qui leur
promettait la victoire. Batacès voulut se présenter au peuple, pour lui répéter la
même promesse; mais le tribun Aulus Pompéius l'en empêcha, le traita d'imposteur,
et le chassa ignominieusement de la tribune. Ce fut surtout cette violence qui fit
croire à la prédiction du grand-prêtre; car, au sortir de l'assemblée, le tribun, à peine
rentré chez lui, fut saisi d'une fièvre violente, dont il mourut le septième jour;
événement qui fut su et constaté dans toute la ville.
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