HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLUTARQUE, Oeuvres morales, Sur Isis et Osiris

Chapitre 13-14

  Chapitre 13-14

[13] Βασιλεύοντα δ´ Ὄσιριν Αἰγυπτίους μὲν εὐθὺς ἀπόρου βίου καὶ θηριώδους ἀπαλλάξαι καρπούς τε δείξαντα καὶ νόμους θέμενον αὐτοῖς καὶ θεοὺς διδάξαντα τιμᾶν· ὕστερον δὲ γῆν πᾶσαν ἡμερούμενον ἐπελθεῖν ἐλάχιστα μὲν ὅπλων δεηθέντα, πειθοῖ δὲ τοὺς πλείστους καὶ λόγῳ μετ´ ᾠδῆς πάσης καὶ μουσικῆς θελγομένους προσαγόμενον· ὅθεν Ἕλλησι δόξαι Διονύσῳ τὸν αὐτὸν εἶναι. Τυφῶνα δ´ ἀπόντος μὲν οὐθὲν νεωτερίζειν διὰ τὸ τὴν Ἶσιν εὖ μάλα φυλάττεσθαι καὶ προσέχειν ἐγκρατῶς ἔχουσαν, ἐπανελθόντι δὲ δόλον μηχανᾶσθαι συνωμότας ἄνδρας ἑβδομήκοντα καὶ δύο πεποιημένον καὶ συνεργὸν ἔχοντα βασίλισσαν ἐξ Αἰθιοπίας παροῦσαν, ἣν ὀνομάζουσιν Ἀσώ· τοῦ δ´ Ὀσίριδος ἐκμετρησάμενον λάθρα τὸ σῶμα καὶ κατασκευάσαντα πρὸς τὸ μέγεθος λάρνακα καλὴν καὶ κεκοσμημένην περιττῶς εἰσενεγκεῖν εἰς τὸ συμπόσιον. ἡσθέντων δὲ τῇ ὄψει καὶ θαυμασάντων ὑποσχέσθαι τὸν Τυφῶνα μετὰ παιδιᾶς, ὃς ἂν ἐγκατακλιθεὶς ἐξισωθῇ, διδόναι δῶρον αὐτῷ τὴν λάρνακα. πειρωμένων δὲ πάντων καθ´ ἕκαστον, ὡς οὐδεὶς ἐνήρμοττεν, ἐμβάντα τὸν Ὄσιριν κατακλιθῆναι· τοὺς δὲ συνωμότας ἐπιδραμόντας ἐπιρράξαι τὸ πῶμα καὶ τὰ μὲν γόμφοις καταλαβόντας ἔξωθεν, τῶν δὲ θερμὸν μόλιβδον καταχεαμένους ἐπὶ τὸν ποταμὸν ἐξενεγκεῖν καὶ μεθεῖναι διὰ τοῦ Τανιτικοῦ στόματος εἰς τὴν θάλασσαν, διὰ τοῦτο μισητὸν ἔτι νῦν καὶ κατάπτυστον νομίζειν Αἰγυπτίους. ταῦτα δὲ πραχθῆναι λέγουσιν ἑβδόμῃ ἐπὶ δέκα μηνὸς Ἀθύρ, ἐν τὸν σκορπίον ἥλιος διέξεισιν, ὄγδοον ἔτος καὶ εἰκοστὸν ἐκεῖνο βασιλεύοντος Ὀσίριδος. ἔνιοι δὲ βεβιωκέναι φασὶν αὐτόν, οὐ βεβασιλευκέναι χρόνον τοσοῦτον. [13] En montant sur le trône Osiris fit renoncer aussitôt les Egyptiens à leur existence de privations et de bêtes sauvages. Il leur montra comment on se procure les fruits; il leur donna des lois, et leur apprit à honorer des dieux. Plus tard il parcourut l'univers entier, y portant les bienfaits de la civilisation. Il n'eut que très rarement besoin de recourir aux armes : ce fut par la persuasion, le plus souvent, et par la raison, en y joignant l'attrait des chants et de toute sorte d'harmonie, qu'il attirait les hommes. C'est pour cela que les Grecs croient qu'il est le même que Bacchus. Typhon, en l'absence d'Osiris, n'avait rien innové, parce qu'Isis exerçait une active surveillance et maintenait vigoureusement toutes choses en leur état. Mais au retour d'Osiris, il tendit à celui-ci des embûches pour lesquelles il s'adjoignit soixante-douze complices. Il fut secondé en outre par une reine d'Éthiopie, nommée Aso, qui se rendit en Égypte. Typhon avait pris en secret la mesure du corps d'Osiris, et d'après cette grandeur il avait fait construire un coffre très beau et orné très richement. Le meuble, apporté dans la salle du festin, excita des transports de joie et d'admiration. Typhon promit, en plaisantant, qu'il en ferait cadeau à celui qui le remplirait exactement en s'y couchant. Tous essayèrent le coffre les uns après les autres; et il ne se trouvait à la taille de personne.- Osiris y entra à son tour, et s'y étendit. A l'instant tous ceux qui étaient là s'élancèrent, et fermèrent précipitamment le couvercle. Les uns l'assujettissent au dehors par des clous, les autres le scellent avec du plomb fondu. On le porte ensuite au fleuve, et on le fait descendre jusque dans la mer par l'embouchure Tanaïtique, laquelle, à cause de cela, est exécrée encore aujourd'hui des Égyptiens et appelée Maudite. Ces événements se passèrent, dit-on, le dix-sept du mois Athyr, qui est celui où le Soleil passe par le signe du Scorpion, et la vingt-huitième année du règne d'Osiris. D'autres veulent que ce nombre d'années soit celui de son existence et non pas de son règne.
[14] Πρώτων δὲ τῶν τὸν περὶ Χέμμιν οἰκούντων τόπον Πανῶν καὶ Σατύρων τὸ πάθος αἰσθομένων καὶ λόγον ἐμβαλόντων περὶ τοῦ γεγονότος τὰς μὲν αἰφνιδίους τῶν ὄχλων ταραχὰς καὶ πτοήσεις ἔτι νῦν διὰ τοῦτο πανικὰς προσαγορεύεσθαι· τὴν δ´ Ἶσιν αἰσθομένην κείρασθαι μὲν ἐνταῦθα τῶν πλοκάμων ἕνα καὶ πένθιμον στολὴν ἀναλαβεῖν, ὅπου τῇ πόλει μέχρι νῦν ὄνομα Κοπτώ. ἕτεροι δὲ τοὔνομα σημαίνειν οἴονται στέρησιν· τὸ γὰρ ἀποστερεῖνκόπτεινλέγουσι. πλανωμένην δὲ πάντῃ καὶ ἀποροῦσαν οὐδένα παρελθεῖν ἀπροσαύδητον, ἀλλὰ καὶ παιδαρίοις συντυχοῦσαν ἐρωτᾶν περὶ τῆς λάρνακος· τὰ δὲ τυχεῖν ἑωρακότα καὶ φράσαι τὸ στόμα, δι´ οὗ τὸ ἀγγεῖον οἱ φίλοι τοῦ Τυφῶνος εἰς τὴν θάλασσαν ἔωσαν. ἐκ τούτου τὰ παιδάρια μαντικὴν δύναμιν ἔχειν οἴεσθαι τοὺς Αἰγυπτίους καὶ μάλιστα ταῖς τούτων ὀττεύεσθαι κληδόσι παιζόντων ἐν ἱεροῖς καὶ φθεγγομένων τι ἂν τύχωσιν. αἰσθομένην δὲ τῇ ἀδελφῇ {ἐρῶντα} συγγεγονέναι δι´ ἄγνοιαν ὡς ἑαυτῇ τὸν Ὄσιριν καὶ τεκμήριον ἰδοῦσαν τὸν μελιλώτινον στέφανον, ὃν ἐκεῖνος παρὰ τῇ Νέφθυι κατέλιπε, τὸ παιδίον ζητεῖν (ἐκθεῖναι γὰρ εὐθὺς τεκοῦσαν διὰ φόβον τοῦ Τυφῶνοςεὑρεθὲν δὲ χαλεπῶς καὶ μόγις κυνῶν ἐπαγόντων τὴν Ἶσιν ἐκτραφῆναι καὶ γενέσθαι φύλακα καὶ ὀπαδὸν αὐτῆς Ἄνουβιν προσαγορευθέντα καὶ λεγόμενον τοὺς θεοὺς φρουρεῖν, ὥσπερ οἱ κύνες τοὺς ἀνθρώπους. [14] Les premiers qui apprirent cet événement furent les Pans et les Satyres voisins de la ville de Chemmis. Ils en propagèrent la nouvelle; et de là ces troubles et ces effrois soudains de la multitude, effrois que l'on appelle encore aujourd'hui terreurs paniques. Isis, informée à son tour, se coupa, dans le lieu même où elle apprit la nouvelle, une de ses boucles de cheveux, et se couvrit d'un vêtement de deuil. C'était à l'endroit où s'élève de nos jours la ville de Coptos : nom qui signifie selon quelques-uns « privation », parce que "coptein" veut dire « priver ». Elle allait errant de tous côtés, en proie à l'inquiétude, et elle ne voyait passer personne sans multiplier ses questions. Elle vint à rencontrer des petits enfants auprès de qui elle s'informa aussi du coffre. Il se trouva qu'ils l'avaient vu, et ils lui désignèrent l'embouchure par laquelle les amis de Typhon avaient fait entrer cet objet dans la mer. De là vient qu'en Égypte on attribue aux petits enfants la faculté de divination: et des présages sont tirés particulièrement des mots qu'ils font entendre lorsqu'ils jouent dans les temples et qu'ils babillent au hasard. Elle eut occasion d'apprendre qu'Osiris, dans ses amours, avait eu par méprise commerce avec Nephthys, leur commune soeur à l'un et à l'autre, parce qu'il l'avait prise pour Isis; et elle en vit la preuve dans la couronne de mélilot qu'il avait laissée auprès de Nephthys. Elle se mit à la recherche de l'enfant, que la mère, après lui avoir donné le jour, avait exposé aussitôt par crainte de Typhon. Isis le retrouva difficilement et à grand'peine, conduite par des chiens qui la dirigeaient. Elle se chargea de le nourrir ; il devint son gardien et son suivant sous le nom d'Anubis. On le dit préposé à la garde des Dieux, comme les chiens le sont à celle des hommes.


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Dernière mise à jour : 11/01/2006