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Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, Sur l'éducation des enfants : oeuvre complète

Chapitre 18

  Chapitre 18

[18] Ταῦτα μὲν οὖν καλὰ καὶ συμφέροντα· δὲ μέλλω λέγειν, ἀνθρώπινα. οὐδὲ γὰρ αὖ πάλιν τοὺς πατέρας ἔγωγ´ ἀξιῶ τελέως τραχεῖς καὶ σκληροὺς εἶναι τὴν φύσιν, ἀλλὰ πολλαχοῦ καὶ συγχωρῆσαί τινα τῷ νεωτέρῳ τῶν ἁμαρτημάτων, καὶ ἑαυτοὺς ἀναμιμνῄσκειν ὅτι ἐγένοντο νέοι. καὶ καθάπερ ἰατροὶ τὰ πικρὰ τῶν φαρμάκων τοῖς γλυκέσι χυμοῖς καταμιγνύντες τὴν τέρψιν ἐπὶ τὸ συμφέρον πάροδον εὗρον, οὕτω δεῖ τοὺς πατέρας τὴν τῶν ἐπιτιμημάτων ἀποτομίαν τῇ πραότητι μιγνύναι, καὶ τοτὲ μὲν ταῖς ἐπιθυμίαις τῶν παίδων ἐφεῖναι καὶ χαλάσαι τὰς ἡνίας, τοτὲ δ´ αὖ πάλιν ἀντιτεῖναι, καὶ μάλιστα μὲν εὐκόλως φέρειν τὰς ἁμαρτίας, εἰ δὲ μή γε, πρὸς καιρὸν ὀργισθέντας ταχέως ἀποφλεγμῆναι. μᾶλλον γὰρ ὀξύθυμον εἶναι δεῖ τὸν πατέρα βαρύθυμον, ὡς τό γε δυσμενὲς καὶ δυσκατάλλακτον μισοτεκνίας οὐ μικρὸν τεκμήριόν ἐστι. καλὸν δὲ καὶ ἔνια τῶν ἁμαρτημάτων μηδ´ εἰδέναι δοκεῖν, ἀλλὰ τὸ τοῦ γήρως ἀμβλυῶττον καὶ δύσκωφον ἐπὶ τὰ γιγνόμενα μεταφέρειν, ὡς ἔνια τῶν πραττομένων ὁρῶντας μὴ ὁρᾶν καὶ μὴ ἀκούειν ἀκούοντας. φίλων ἁμαρτήματα φέρομεν· τί θαυμαστὸν εἰ τέκνων; δούλων πολλάκις κραιπαλώντων μέθην οὐκ ἐξηλέγξαμεν. ἐφείσω ποτέ, ἀλλὰ καὶ χορήγησον· ἠγανάκτησάς ποτε, ἀλλὰ καὶ σύγγνωθι. ἐβουκόλησέ ποτε δι´ οἰκέτου· τὴν ὀργὴν κάτασχε. ἐξ ἀγροῦ ποτε ζεῦγος ἀφείλετο, ἦλθέ ποτε χθιζῆς μέθης ἀποπνέων, ἀγνόησον· μύρων ὄζων, σίγησον. οὕτω σκιρτῶσα νεότης πωλοδαμνεῖται. [18] Ce sont là des considérations importantes et empreintes en même temps d'une belle morale. Celles qui suivent sont à la portée de l'humaine faiblesse. Je ne suis pas non plus, en effet, d'avis que les pères se montrent âpres et intraitables. Il est nécessaire que souvent ils passent à un jeune homme quelques-unes de ses fautes, se rappelant qu'eux aussi ils furent jeunes. Et, de même que les médecins mêlent aux remèdes trop amers des substances plus douces, afin que l'agréable aide à faire passer l'utile, de même les pères doivent à la sévérité des réprimandes allier l'indulgence. Quelquefois il est profitable de lâcher et d'abandonner la bride aux fantaisies des jeunes gens, comme, au contraire, il faut quelquefois la retenir. Il importe surtout de leur montrer beaucoup de sang-froid quand ils ont commis une faute, ou du moins de se calmer incontinent si l'on s'est laissé aller à la colère ; car mieux vaut l'impatience que la rancune chez un père ; et persister dans son mécontentement, dans son inflexibilité, c'est prouver d'une façon très significative qu'on n'aime pas son enfant. Il est bon de paraître ignorer certaines fautes, d'y apporter cet affaiblissement la vue et des yeux qui survient dans la vieillesse, de manière à ce que nous voyions, que nous entendions telles et telles choses sans les voir et sans les entendre. Nous tolérons bien les défauts de nos amis : y aura-t-il lieu de s'étonner que nous supportions ceux de nos enfants ? Souvent aussi, lorsque des esclaves s'étaient enivrés, nous ne leur avons pas reproché leurs turpitudes. Ainsi donc, de même que parfois vous avez resserré les cordons de la bourse, sachez en d'autres occasions fournir aux dépenses. Vous vous êtes emporté quelquefois; quelquefois pardonnez aussi. Votre fils vous a joué tel jour, de connivence avec un domestique; contenez votre colère. Tel autre jour il a enlevé dans un champ une paire de boeufs, il est rentré aujourd'hui exhalant une odeur de vin bu la veille; ignorez-le. Demain il sera tout imprégné de parfums; ne dites mot. C'est ainsi que, semblable au poulain qui bondit, la jeunesse finit par être domptée.


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Dernière mise à jour : 12/05/2005