[86] οἷον φυγὰς ἐκ πόλεως στασιασάσης ἐκ (86a) τοῦ σώματος ἐκπίπτουσα,
διαρροίας καὶ δυσεντερίας καὶ τὰ τοιαῦτα νοσήματα πάντα παρέσχετο.
τὸ μὲν οὖν ἐκ πυρὸς ὑπερβολῆς μάλιστα νοσῆσαν σῶμα συνεχῆ καύματα
καὶ πυρετοὺς ἀπεργάζεται, τὸ δ᾽ ἐξ ἀέρος ἀμφημερινούς, τριταίους δ᾽ ὕδατος διὰ τὸ
νωθέστερον ἀέρος καὶ πυρὸς αὐτὸ εἶναι· τὸ δὲ γῆς, τετάρτως ὂν νωθέστατον τούτων,
ἐν τετραπλασίαις περιόδοις χρόνου καθαιρόμενον, τεταρταίους πυρετοὺς ποιῆσαν
ἀπαλλάττεται μόλις.
(86b) Καὶ τὰ μὲν περὶ τὸ σῶμα νοσήματα ταύτῃ συμβαίνει γιγνόμενα, τὰ δὲ περὶ
ψυχὴν διὰ σώματος ἕξιν τῇδε. νόσον μὲν δὴ ψυχῆς ἄνοιαν συγχωρητέον, δύο δ᾽ ἀνοίας
γένη, τὸ μὲν μανίαν, τὸ δὲ ἀμαθίαν. πᾶν οὖν ὅτι πάσχων τις πάθος ὁπότερον αὐτῶν
ἴσχει, νόσον προσρητέον, ἡδονὰς δὲ καὶ λύπας ὑπερβαλλούσας τῶν νόσων μεγίστας
θετέον τῇ ψυχῇ· περιχαρὴς γὰρ ἄνθρωπος ὢν ἢ καὶ τἀναντία ὑπὸ (86c) λύπης
πάσχων, σπεύδων τὸ μὲν ἑλεῖν ἀκαίρως, τὸ δὲ φυγεῖν, οὔθ᾽ ὁρᾶν οὔτε ἀκούειν ὀρθὸν
οὐδὲν δύναται, λυττᾷ δὲ καὶ λογισμοῦ μετασχεῖν ἥκιστα τότε δὴ δυνατός. τὸ δὲ
σπέρμα ὅτῳ πολὺ καὶ ῥυῶδες περὶ τὸν μυελὸν γίγνεται καὶ καθαπερεὶ δένδρον
πολυκαρπότερον τοῦ συμμέτρου πεφυκὸς ᾖ, πολλὰς μὲν καθ᾽ ἕκαστον ὠδῖνας,
πολλὰς δ᾽ ἡδονὰς κτώμενος ἐν ταῖς ἐπιθυμίαις καὶ τοῖς περὶ τὰ τοιαῦτα τόκοις,
ἐμμανὴς τὸ πλεῖστον γιγνόμενος τοῦ βίου διὰ τὰς μεγίστας ἡδονὰς (86d) καὶ λύπας,
νοσοῦσαν καὶ ἄφρονα ἴσχων ὑπὸ τοῦ σώματος τὴν ψυχήν, οὐχ ὡς νοσῶν ἀλλ᾽ ὡς
ἑκὼν κακὸς δοξάζεται· τὸ δὲ ἀληθὲς ἡ περὶ τὰ ἀφροδίσια ἀκολασία κατὰ τὸ πολὺ
μέρος διὰ τὴν ἑνὸς γένους ἕξιν ὑπὸ μανότητος ὀστῶν ἐν σώματι ῥυώδη καὶ
ὑγραίνουσαν νόσος ψυχῆς γέγονεν. καὶ σχεδὸν δὴ πάντα ὁπόσα ἡδονῶν ἀκράτεια καὶ
ὄνειδος ὡς ἑκόντων λέγεται τῶν κακῶν, οὐκ ὀρθῶς ὀνειδίζεται· κακὸς (86e) μὲν γὰρ
ἑκὼν οὐδείς, διὰ δὲ πονηρὰν ἕξιν τινὰ τοῦ σώματος καὶ ἀπαίδευτον τροφὴν ὁ κακὸς
γίγνεται κακός, παντὶ δὲ ταῦτα ἐχθρὰ καὶ ἄκοντι προσγίγνεται. καὶ πάλιν δὴ τὸ περὶ
τὰς λύπας ἡ ψυχὴ κατὰ ταὐτὰ διὰ σῶμα πολλὴν ἴσχει κακίαν. ὅτου γὰρ ἂν ἢ τῶν
ὀξέων καὶ τῶν ἁλυκῶν φλεγμάτων καὶ ὅσοι πικροὶ καὶ χολώδεις χυμοὶ κατὰ τὸ σῶμα
πλανηθέντες ἔξω μὲν μὴ λάβωσιν ἀναπνοήν,
| [86] elle quitte le corps comme un banni s’échappe d’une ville en révolution.
Elle produit alors des diarrhées, des dysenteries et toutes les maladies
analogues.
Ainsi, quand l’excès du feu est la principale cause des maladies du
corps, il produit des inflammations et des fièvres continues, tandis
que l’excès d’air amène des fièvres quotidiennes, et l’excès d’eau, des
fièvres tierces, parce que l’eau est plus lente que l’air et que le feu.
Quant à l’excès de terre, la terre étant le plus lent des quatre
éléments, il lui faut une période de temps quadruple pour se purifier et elle
engendre des fièvres quartes dont on se débarrasse difficilement.
Voilà comment se produisent les maladies du corps. Voici comment
celles de l’âme naissent de nos dispositions corporelles. Il faut
admettre que la maladie de l’âme est la démence. Mais il y a deux
espèces de démence l’une est la folie, l’autre l’ignorance. En
conséquence, toute affection qui entraîne, soit l’une, soit l’autre, doit
être appelée maladie, et il faut reconnaître que les plaisirs et les
douleurs excessives sont pour l’âme les plus graves des maladies. Car,
lorsqu’on est joyeux ou au contraire affligé outre mesure, on
s’empresse à contretemps de saisir le plaisir ou de fuir la douleur, et
l’on est incapable de rien voir et de rien entendre avec justesse ; on
est comme un forcené et hors d’état d’exercer sa raison. Quand un
homme a dans la moelle un sperme d’une abondance débordante, qui
est comme un arbre trop chargé de fruits, ses désirs et leurs suites lui
procurent chaque fois de multiples souffrances et des plaisirs
multiples, et il est fou pendant la plus grande partie de sa vie par
suite des plaisirs et des douleurs excessives qu’il ressent, et son âme
est malade et déraisonnable par la faute de son corps, et on le
regarde, non comme un malade, mais comme un homme
volontairement vicieux. La vérité est que l’incontinence amoureuse
est une maladie de l’âme qui provient en grande partie de la propriété
d’une seule substance, qui, grâce à la porosité des os, inonde le corps
de son humidité ; et presque tous les reproches dont on charge
l’intempérance dans les plaisirs, comme si les hommes étaient
volontairement méchants, sont des reproches injustifiés ; car
personne n’est volontairement méchant. Ceux qui sont méchants le
deviennent par suite d’une mauvaise disposition du corps et d’une
éducation manquée, deux choses fâcheuses pour tout le monde et qui
nous arrivent contre notre volonté. Il en est de même en ce qui
concerne les douleurs : c’est également le corps qui est cause que
l’âme contracte de grands vices. Par exemple quand les humeurs de la
pituite aigre et salée, ou celles qui sont amères et bilieuses, après
avoir erré dans le corps d’un homme, ne trouvent pas d’issue au-dehors
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