HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Timée

Page 87

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[87] ἐντὸς δὲ εἱλλόμενοι (87a) τὴν ἀφαὑτῶν ἀτμίδα τῇ τῆς ψυχῆς φορᾷ συμμείξαντες
ἀνακερασθῶσι, παντοδαπὰ νοσήματα ψυχῆς ἐμποιοῦσι μᾶλλον καὶ ἧττον καὶ ἐλάττω καὶ
πλείω, πρός τε τοὺς τρεῖς τόπους ἐνεχθέντα τῆς ψυχῆς, πρὸς ὃν ἂν ἕκασταὐτῶν προσπίπτῃ,
ποικίλλει μὲν εἴδη δυσκολίας καὶ δυσθυμίας παντοδαπά, ποικίλλει δὲ θρασύτητός τε καὶ δειλίας,
ἔτι δὲ λήθης ἅμα καὶ δυσμαθίας. πρὸς δὲ τούτοις, ὅταν οὕτως (87b) κακῶς παγέντων
πολιτεῖαι κακαὶ καὶ λόγοι κατὰ πόλεις ἰδίᾳ τε καὶ δημοσίᾳ λεχθῶσιν, ἔτι δὲ μαθήματα
μηδαμῇ τούτων ἰατικὰ ἐκ νέων μανθάνηται, ταύτῃ κακοὶ πάντες οἱ κακοὶ διὰ δύο
ἀκουσιώτατα γιγνόμεθα· ὧν αἰτιατέον μὲν τοὺς φυτεύοντας ἀεὶ τῶν φυτευομένων
μᾶλλον καὶ τοὺς τρέφοντας τῶν τρεφομένων, προθυμητέον μήν, ὅπῃ τις δύναται, καὶ
διὰ τροφῆς καὶ διἐπιτηδευμάτων μαθημάτων τε φυγεῖν μὲν κακίαν, τοὐναντίον δὲ
ἑλεῖν. ταῦτα μὲν οὖν δὴ τρόπος ἄλλος λόγων.
(87c) Τὸ δὲ τούτων ἀντίστροφον αὖ, τὸ περὶ τὰς τῶν σωμάτων καὶ διανοήσεων
θεραπείας αἷς αἰτίαις σῴζεται, πάλιν εἰκὸς καὶ πρέπον ἀνταποδοῦναι· δικαιότερον
γὰρ τῶν ἀγαθῶν πέρι μᾶλλον τῶν κακῶν ἴσχειν λόγον. πᾶν δὴ τὸ ἀγαθὸν καλόν, τὸ
δὲ καλὸν οὐκ ἄμετρον· καὶ ζῷον οὖν τὸ τοιοῦτον ἐσόμενον σύμμετρον θετέον.
συμμετριῶν δὲ τὰ μὲν σμικρὰ διαισθανόμενοι συλλογιζόμεθα, τὰ δὲ κυριώτατα καὶ
μέγιστα (87d) ἀλογίστως ἔχομεν. πρὸς γὰρ ὑγιείας καὶ νόσους ἀρετάς τε καὶ κακίας
οὐδεμία συμμετρία καὶ ἀμετρία μείζων ψυχῆς αὐτῆς πρὸς σῶμα αὐτό· ὧν οὐδὲν
σκοποῦμεν οὐδἐννοοῦμεν, ὅτι ψυχὴν ἰσχυρὰν καὶ πάντῃ μεγάλην ἀσθενέστερον καὶ
ἔλαττον εἶδος ὅταν ὀχῇ, καὶ ὅταν αὖ τοὐναντίον συμπαγῆτον τούτω, οὐ καλὸν ὅλον τὸ
ζῷονἀσύμμετρον γὰρ ταῖς μεγίσταις συμμετρίαιςτὸ δὲ ἐναντίως ἔχον πάντων
θεαμάτων τῷ δυναμένῳ καθορᾶν κάλλιστον καὶ ἐρασμιώτατον. (87e) οἷον οὖν
ὑπερσκελὲς καί τινα ἑτέραν ὑπέρεξιν ἄμετρον ἑαυτῷ τι σῶμα ὂν ἅμα μὲν αἰσχρόν,
ἅμα δἐν τῇ κοινωνίᾳ τῶν πόνων πολλοὺς μὲν κόπους, πολλὰ δὲ σπάσματα καὶ διὰ
τὴν παραφορότητα πτώματα παρέχον μυρίων κακῶν αἴτιον ἑαυτῷ, ταὐτὸν δὴ
διανοητέον καὶ περὶ τοῦ συναμφοτέρου, ζῷον καλοῦμεν,
[87] et que, parquées au-dedans, elles mêlent leur vapeur aux
mouvements de l’âme et se confondent avec eux, elles produisent
dans l’âme des maladies de toute sorte, plus ou moins graves et plus
ou moins nombreuses ; et se frayant un chemin vers les trois sièges
de l’âme, elles engendrent, suivant celui qu’elles envahissent, toutes
les variétés de la morosité et de l’abattement, de l’audace et de la
lâcheté, enfin de l’oubli et de la paresse intellectuelle. En outre,
lorsque ces vices du tempérament sont renforcés par de mauvaises
institutions et par des discours qu’on entend dans les villes, soit en
particulier, soit en public, et qu’on n’a pas dès le jeune âge reçu de leçons qui
puissent guérir le mal, c’est ainsi que tous ceux de nous qui sont méchants le
deviennent par deux causes tout à fait indépendantes de leur volonté, et il
faut toujours en accuser les pères plutôt que les enfants, les instituteurs plutôt
que les élèves. Mais il faut s’appliquer de toutes ses forces, et par l’éducation
et par les moeurs et par l’étude, à fuir le vice et à atteindre la vertu,
son contraire. Toutefois, c’est là un sujet d’un autre ordre.
En regard de ces considérations, il est naturel, il est à propos
d’exposer par quels moyens on soigne et conserve les corps et les
esprits ; car mieux vaut insister sur le bien que sur le mal. Or tout ce
qui est bon est beau et le beau n’est jamais disproportionné. Il faut
donc poser en principe qu’un animal, pour être beau, doit avoir de
justes proportions. Mais ces proportions, nous ne les percevons et
n’en tenons compte que dans les petites choses ; dans les plus
importantes et les plus considérables, nous ne nous en avisons pas.
Par exemple, en ce qui concerne la santé et les maladies, la vertu et le
vice, il n’y a pas de proportion ou de disproportion qui importe plus
que celles qui s’établissent particulièrement entre l’âme et le corps.
Cependant nous n’y faisons pas attention et nous ne réfléchissons pas
que, quand une âme forte et grande à tous égards a pour véhicule un
corps trop faible et trop chétif, ou que les deux sont assortis dans le
rapport inverse, l’animal tout entier manque de beauté, puisqu’il est
mal proportionné, alors que la proportion est de première
importance, tandis que l’état contraire est pour celui qui sait le
discerner le plus beau et le plus aimable de tous les spectacles. Par
exemple, si un corps a les jambes trop longues ou quelque autre
membre disproportionné, non seulement il est disgracieux, mais
encore, si ce membre prend part avec d’autres à quelque travail, il
éprouve beaucoup de fatigues, beaucoup de mouvements convulsifs ;
il va de travers et tombe et se cause à lui-même mille souffrances.
Concevons bien qu’il en est de même de cet être double
que nous appelons animal.


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Dernière mise à jour : 4/11/2005