HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Timée

Page 68

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[68] αὐτάς τε τῶν ὀφθαλμῶν τὰς διεξόδους (68a) βίᾳ διωθοῦσαν καὶ τήκουσαν, πῦρ μὲν
ἁθρόον καὶ ὕδωρ, δάκρυον καλοῦμεν, ἐκεῖθεν ἐκχέουσαν, αὐτὴν δὲ οὖσαν πῦρ ἐξ ἐναντίας
ἀπαντῶσαν, καὶ τοῦ μὲν ἐκπηδῶντος πυρὸς οἷον ἀπἀστραπῆς, τοῦ δεἰσιόντος καὶ
περὶ τὸ νοτερὸν κατασβεννυμένου, παντοδαπῶν ἐν τῇ κυκήσει ταύτῃ γιγνομένων
χρωμάτων, μαρμαρυγὰς μὲν τὸ πάθος προσείπομεν, τὸ δὲ τοῦτο ἀπεργαζόμενον
λαμπρόν τε καὶ στίλβον ἐπωνομάσαμεν. (68b) τὸ δὲ τούτων αὖ μεταξὺ πυρὸς γένος,
πρὸς μὲν τὸ τῶν ὀμμάτων ὑγρὸν ἀφικνούμενον καὶ κεραννύμενον αὐτῷ, στίλβον δὲ
οὔ· τῇ δὲ διὰ τῆς νοτίδος αὐγῇ τοῦ πυρὸς μειγνυμένου χρῶμα ἔναιμον παρασχομένῃ,
τοὔνομα ἐρυθρὸν λέγομεν. λαμπρόν τε ἐρυθρῷ λευκῷ τε μειγνύμενον ξανθὸν
γέγονεν· τὸ δὲ ὅσον μέτρον ὅσοις, οὐδεἴ τις εἰδείη, νοῦν ἔχει τὸ λέγειν, ὧν μήτε τινὰ
ἀνάγκην μήτε τὸν εἰκότα λόγον καὶ μετρίως ἄν τις εἰπεῖν εἴη δυνατός. ἐρυθρὸν δὲ δὴ
(68c) μέλανι λευκῷ τε κραθὲν ἁλουργόν· ὄρφνινον δέ, ὅταν τούτοις μεμειγμένοις
καυθεῖσίν τε μᾶλλον συγκραθῇ μέλαν. πυρρὸν δὲ ξανθοῦ τε καὶ φαιοῦ κράσει
γίγνεται, φαιὸν δὲ λευκοῦ τε καὶ μέλανος, τὸ δὲ ὠχρὸν λευκοῦ ξανθῷ μειγνυμένου.
λαμπρῷ δὲ λευκὸν συνελθὸν καὶ εἰς μέλαν κατακορὲς ἐμπεσὸν κυανοῦν χρῶμα
ἀποτελεῖται, κυανοῦ δὲ λευκῷ κεραννυμένου γλαυκόν, πυρροῦ δὲ μέλανι πράσιον. τὰ
δὲ (68d) ἄλλα ἀπὸ τούτων σχεδὸν δῆλα αἷς ἂν ἀφομοιούμενα μείξεσιν διασῴζοι τὸν
εἰκότα μῦθον. εἰ δέ τις τούτων ἔργῳ σκοπούμενος βάσανον λαμβάνοι, τὸ τῆς
ἀνθρωπίνης καὶ θείας φύσεως ἠγνοηκὼς ἂν εἴη διάφορον, ὅτι θεὸς μὲν τὰ πολλὰ εἰς
ἓν συγκεραννύναι καὶ πάλιν ἐξ ἑνὸς εἰς πολλὰ διαλύειν ἱκανῶς ἐπιστάμενος ἅμα καὶ
δυνατός, ἀνθρώπων δὲ οὐδεὶς οὐδέτερα τούτων ἱκανὸς οὔτε ἔστι νῦν οὔτε εἰς αὖθίς
ποτε ἔσται.
(68e) Ταῦτα δὴ πάντα τότε ταύτῃ πεφυκότα ἐξ ἀνάγκης τοῦ καλλίστου τε καὶ
ἀρίστου δημιουργὸς ἐν τοῖς γιγνομένοις παρελάμβανεν, ἡνίκα τὸν αὐτάρκη τε καὶ τὸν
τελεώτατον θεὸν ἐγέννα, χρώμενος μὲν ταῖς περὶ ταῦτα αἰτίαις ὑπηρετούσαις, τὸ δὲ
εὖ τεκταινόμενος ἐν πᾶσιν τοῖς γιγνομένοις αὐτός. διὸ δὴ χρὴ δύαἰτίας εἴδη
διορίζεσθαι, τὸ μὲν ἀναγκαῖον, τὸ δὲ θεῖον,
[68] dont il divise violemment et dissout les ouvertures, et en fait couler tout
d’un coup du feu et de l’eau que nous appelons larme ; lorsque ce mouvement
qui est lui-même du feu s’avance à leur rencontre, et que le feu jaillit au-dehors
comme d’un éclair, tandis que l’autre feu entre et s’éteint dans
l’humidité, alors des couleurs de toute sorte naissent dans le
mélange. Nous appelons éblouissement l’impression éprouvée et
nous donnons à ce qui la produit le nom de brillant et d’éclatant.
Il y a aussi la variété de feu intermédiaire entre ces deux-là ; elle
arrive jusqu’à l’humidité des yeux et s’y mêle, mais n’a point d’éclat.
Le rayonnement du feu au travers de l’humidité à laquelle il se mêle
produit une couleur de sang, que nous appelons rouge. Le brillant,
mêlé au rouge et au blanc, devient jaune. Quant à la proportion de ces
mélanges, la connût-on, il ne serait pas sage de la dire, puisqu’on n’en
saurait donner la raison nécessaire ni la raison probable d’une
manière satisfaisante. Le rouge mélangé au noir et au blanc produit le
pourpre, et le violet foncé, quand ces couleurs mélangées sont plus
complètement brûlées et qu’on y mêle du noir. Le roux naît du
mélange du jaune et du gris, le gris du mélange du blanc et du noir, et
l’ocre du mélange du blanc avec le jaune. Le blanc uni au jaune et
tombant dans du noir saturé donne une couleur bleu foncé ; le bleu
foncé mêlé au blanc donne le pers, et le roux mêlé au noir, le vert.
Quant aux autres couleurs, ces exemples font assez bien voir par
quels mélanges on devrait en expliquer la reproduction pour garder
la vraisemblance. Mais tenter de soumettre ces faits à l’épreuve de
l’expérience serait méconnaître la différence de la nature humaine et
de la nature divine. Et en effet Dieu seul est assez intelligent et assez
puissant pour mêler plusieurs choses en une seule et, au rebours,
dissoudre une seule chose en plusieurs, tandis qu’aucun homme n’est
capable à présent et ne le sera jamais à l’avenir de réaliser aucune de
ces deux opérations.
Toutes ces choses ainsi constituées primitivement suivant la
nécessité, l’artisan de la plus belle et de la meilleure des choses qui
naissent les a prises, quand il a créé le dieu qui se suffit à lui-même et
qui est le plus parfait. Il s’est servi des causes de cet ordre comme
d’auxiliaires, tandis que lui-même façonnait le bien dans toutes les
choses engendrées. C’est pourquoi il faut distinguer deux espèces de
causes, l’une nécessaire et l’autre divine,


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Dernière mise à jour : 4/11/2005