HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Timée

Page 63

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[63] εἰ γάρ τι καὶ στερεὸν εἴη κατὰ μέσον τοῦ (63a) παντὸς ἰσοπαλές,
εἰς οὐδὲν ἄν ποτε τῶν ἐσχάτων ἐνεχθείη διὰ τὴν πάντῃ ὁμοιότητα αὐτῶν·
ἀλλεἰ καὶ περὶ αὐτὸ πορεύοιτό τις ἐν κύκλῳ, πολλάκις ἂν στὰς ἀντίπους
ταὐτὸν αὐτοῦ κάτω καὶ ἄνω προσείποι. τὸ μὲν γὰρ ὅλον, καθάπερ εἴρηται νυνδή,
σφαιροειδὲς ὄν, τόπον τινὰ κάτω, τὸν δὲ ἄνω λέγειν ἔχειν οὐκ ἔμφρονος· ὅθεν δὲ
ὠνομάσθη ταῦτα καὶ ἐν οἷς ὄντα εἰθίσμεθα διἐκεῖνα καὶ τὸν οὐρανὸν ὅλον οὕτω
διαιρούμενοι (63b) λέγειν, ταῦτα διομολογητέον ὑποθεμένοις τάδε ἡμῖν. εἴ τις ἐν τῷ
τοῦ παντὸς τόπῳ καθὃν τοῦ πυρὸς εἴληχε μάλιστα φύσις, οὗ καὶ πλεῖστον ἂν
ἠθροισμένον εἴη πρὸς φέρεται, ἐπεμβὰς ἐπἐκεῖνο καὶ δύναμιν εἰς τοῦτο ἔχων, μέρη
τοῦ πυρὸς ἀφαιρῶν ἱσταίη τιθεὶς εἰς πλάστιγγας, αἴρων τὸν ζυγὸν καὶ τὸ πῦρ ἕλκων
εἰς ἀνόμοιον ἀέρα βιαζόμενος (63c) δῆλον ὡς τοὔλαττόν που τοῦ μείζονος ῥᾷον
βιᾶται· ῥώμῃ γὰρ μιᾷ δυοῖν ἅμα μετεωριζομένοιν τὸ μὲν ἔλαττον μᾶλλον, τὸ δὲ πλέον
ἧττον ἀνάγκη που κατατεινόμενον συνέπεσθαι τῇ βίᾳ, καὶ τὸ μὲν πολὺ βαρὺ καὶ κάτω
φερόμενον κληθῆναι, τὸ δὲ σμικρὸν ἐλαφρὸν καὶ ἄνω. ταὐτὸν δὴ τοῦτο δεῖ φωρᾶσαι
δρῶντας ἡμᾶς περὶ τόνδε τὸν τόπον. ἐπὶ γὰρ γῆς βεβῶτες γεώδη γένη διιστάμενοι, καὶ
γῆν ἐνίοτε αὐτήν, ἕλκομεν εἰς ἀνόμοιον ἀέρα βίᾳ καὶ παρὰ φύσιν, ἀμφότερα τοῦ (63d)
συγγενοῦς ἀντεχόμενα, τὸ δὲ σμικρότερον ῥᾷον τοῦ μείζονος βιαζομένοις εἰς τὸ
ἀνόμοιον πρότερον συνέπεται· κοῦφον οὖν αὐτὸ προσειρήκαμεν, καὶ τὸν τόπον εἰς ὃν
βιαζόμεθα, ἄνω, τὸ δἐναντίον τούτοις πάθος βαρὺ καὶ κάτω. ταῦτοὖν δὴ διαφόρως
ἔχειν αὐτὰ πρὸς αὑτὰ ἀνάγκη διὰ τὸ τὰ πλήθη τῶν γενῶν τόπον ἐναντίον ἄλλα
ἄλλοις κατέχειντὸ γὰρ ἐν ἑτέρῳ κοῦφον ὂν τόπῳ τῷ κατὰ τὸν ἐναντίον τόπον
ἐλαφρῷ (63e) καὶ τῷ βαρεῖ τὸ βαρὺ τῷ τε κάτω τὸ κάτω καὶ τὸ ἄνω τῷ ἄνω πάντ
ἐναντία καὶ πλάγια καὶ πάντως διάφορα πρὸς ἄλληλα ἀνευρεθήσεται γιγνόμενα καὶ
ὄντατόδε γε μὴν ἕν τι διανοητέον περὶ πάντων αὐτῶν, ὡς μὲν πρὸς τὸ συγγενὲς
ὁδὸς ἑκάστοις οὖσα βαρὺ μὲν τὸ φερόμενον ποιεῖ, τὸν δὲ τόπον εἰς ὃν τὸ τοιοῦτον
φέρεται, κάτω, τὰ δὲ τούτοις ἔχοντα ὡς ἑτέρως θάτερα. περὶ δὴ τούτων αὖ τῶν
παθημάτων ταῦτα αἴτια εἰρήσθω. λείου δαὖ καὶ τραχέος παθήματος αἰτίαν πᾶς που
κατιδὼν καὶ ἑτέρῳ δυνατὸς ἂν εἴη λέγειν· σκληρότης γὰρ ἀνωμαλότητι μειχθεῖσα,
[63] Supposons, en effet, qu’il y ait un corps solide en équilibre au centre
de l’univers : il ne se porterait jamais à aucune des extrémités à cause de
leur parfaite similitude. Supposons encore que quelqu’un fasse le tour de
ce corps il se trouverait souvent antipode de lui-même et il
appellerait bas et haut le même point de ce corps. Puisque, comme
nous venons de le dire, le tout est sphérique, il n’y a pas de raison
d’appeler tel endroit bas, tel autre haut.
D’où viennent donc ces dénominations et à quoi s’appliquent-elles
dans la réalité pour que nous en ayons pris l’habitude de diviser ainsi
tout le ciel lui-même et d’en parler en ces termes ? Voilà sur quoi il
faut nous mettre d’accord en partant de la supposition suivante.
Imaginons un homme placé dans la région de l’univers spécialement
assignée au feu et où se trouve la masse principale vers laquelle il se
porte, et supposons qu’ayant pouvoir sur elle, il détache des parties
du feu et les pèse, en les mettant sur les plateaux d’une balance, puis
que, soulevant le fléau, il tire le feu de force dans l’air, élément de
nature différente, il est évident qu’une petite partie cédera plus
facilement qu’une grande à la violence. Car, lorsque deux corps sont
soulevés en même temps par la même force, nécessairement le plus
petit cède plus facilement à la contrainte, tandis que le plus grand
résiste et cède plus difficilement. On dit alors que l’un est lourd et se
porte vers le bas, et que le petit est léger et se porte vers le haut. Or il
faut constater que c’est précisément ainsi que nous agissons dans le
lieu où nous sommes. Placés à la surface de la terre, quand nous
mettons dans une balance des substances terrestres et parfois de la
terre pure, nous les tirons vers l’air, élément différent, par force et
contrairement à leur nature ; alors chacune des deux substances
pesées tend à rejoindre sa parente ; mais la plus petite cède plus
facilement que la plus grande et suit la première la force qui la jette
dans un élément étranger. Aussi l’avons-nous appelée légère, et nous
appelons haut le lieu où nous la poussons de force ;
dans le cas contraire, nous employons le nom de pesant et de bas. En
conséquence, les positions des choses diffèrent entre elles, parce que
les masses principales des espèces occupent des régions opposées
l’une à l’autre. Si en effet l’on compare ce qui est léger ou pesant, ou
haut ou bas dans une région avec ce qui est léger ou pesant, ou haut
ou bas dans la région opposée, on trouvera que tous ces objets
prennent ou ont une direction opposée, ou oblique, ou entièrement
différente les uns par rapport aux autres. La seule chose qu’il faut
retenir de tout cela, c’est que c’est la tendance de chaque chose vers
l’espèce dont elle est parente qui rend lourd un objet en mouvement,
et bas, le lieu vers lequel il se porte, tandis que les conditions
opposées produisent les résultats contraires. Telles sont les causes
que nous assignons à ces phénomènes.
Pour les impressions de lisse et de rugueux, chacun, je pense, est à
même d’en apercevoir la cause et de l’expliquer à autrui. C’est la
dureté unie à l’inégalité des parties qui produit l’un,


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Dernière mise à jour : 4/11/2005