[62] καὶ τομὸν ὀξέως τὸ προστυχὸν ἀεὶ (62a) τέμνει, λογιστέον ἀναμιμνῃσκομένοις τὴν τοῦ
σχήματος αὐτοῦ γένεσιν, ὅτι μάλιστα ἐκείνη καὶ οὐκ ἄλλη φύσις διακρίνουσα ἡμῶν κατὰ
σμικρά τε τὰ σώματα κερματίζουσα τοῦτο ὃ νῦν θερμὸν λέγομεν εἰκότως τὸ πάθημα καὶ
τοὔνομα παρέσχεν. τὸ δ᾽ ἐναντίον τούτων κατάδηλον μέν, ὅμως δὲ μηδὲν ἐπιδεὲς ἔστω
λόγου.
τὰ γὰρ δὴ τῶν περὶ τὸ σῶμα ὑγρῶν μεγαλομερέστερα εἰσιόντα, τὰ σμικρότερα
ἐξωθοῦντα, εἰς τὰς ἐκείνων οὐ δυνάμενα ἕδρας ἐνδῦναι, συνωθοῦντα ἡμῶν (62b) τὸ
νοτερόν, ἐξ ἀνωμάλου κεκινημένου τε ἀκίνητον δι᾽ ὁμαλότητα καὶ τὴν σύνωσιν
ἀπεργαζόμενα πήγνυσιν· τὸ δὲ παρὰ φύσιν συναγόμενον μάχεται κατὰ φύσιν αὐτὸ
ἑαυτὸ εἰς τοὐναντίον ἀπωθοῦν. τῇ δὴ μάχῃ καὶ τῷ σεισμῷ τούτῳ τρόμος καὶ ῥῖγος
ἐτέθη, ψυχρόν τε τὸ πάθος ἅπαν τοῦτο καὶ τὸ δρῶν αὐτὸ ἔσχεν ὄνομα. σκληρὸν δέ,
ὅσοις ἂν ἡμῶν ἡ σὰρξ ὑπείκῃ, μαλακὸν δέ, ὅσα ἂν τῇ σαρκί· πρὸς ἄλληλά τε οὕτως.
ὑπείκει δὲ ὅσον ἐπὶ σμικροῦ βαίνει· τὸ δὲ ἐκ (62c) τετραγώνων ὂν βάσεων, ἅτε βεβηκὸς
σφόδρα, ἀντιτυπώτατον εἶδος, ὅτι τε ἂν εἰς πυκνότητα συνιὸν πλείστην ἀντίτονον ᾖ
μάλιστα. βαρὺ δὲ καὶ κοῦφον μετὰ τῆς τοῦ κάτω φύσεως ἄνω τε λεγομένης
ἐξεταζόμενον ἂν δηλωθείη σαφέστατα. φύσει γὰρ δή τινας τόπους δύο εἶναι
διειληφότας διχῇ τὸ πᾶν ἐναντίους, τὸν μὲν κάτω, πρὸς ὃν φέρεται πάνθ᾽ ὅσα τινὰ
ὄγκον σώματος ἔχει, τὸν δὲ ἄνω, πρὸς ὃν ἀκουσίως ἔρχεται πᾶν, οὐκ ὀρθὸν οὐδαμῇ
νομίζειν· τοῦ γὰρ παντὸς (62d) οὐρανοῦ σφαιροειδοῦς ὄντος, ὅσα μὲν ἀφεστῶτα ἴσον
τοῦ μέσου γέγονεν ἔσχατα, ὁμοίως αὐτὰ χρὴ ἔσχατα πεφυκέναι, τὸ δὲ μέσον τὰ αὐτὰ
μέτρα τῶν ἐσχάτων ἀφεστηκὸς ἐν τῷ καταντικρὺ νομίζειν δεῖ πάντων εἶναι. τοῦ δὴ
κόσμου ταύτῃ πεφυκότος, τί τῶν εἰρημένων ἄνω τις ἢ κάτω τιθέμενος οὐκ ἐν δίκῃ
δόξει τὸ μηδὲν προσῆκον ὄνομα λέγειν; ὁ μὲν γὰρ μέσος ἐν αὐτῷ τόπος οὔτε κάτω
πεφυκὼς οὔτε ἄνω λέγεσθαι δίκαιος, ἀλλ᾽ αὐτὸ ἐν μέσῳ· ὁ δὲ πέριξ οὔτε δὴ μέσος οὔτ᾽
ἔχων διάφορον αὑτοῦ μέρος ἕτερον θατέρου μᾶλλον πρὸς τὸ μέσον ἤ τι τῶν
καταντικρύ. τοῦ δὲ ὁμοίως πάντῃ πεφυκότος ποῖά τις ἐπιφέρων ὀνόματα αὐτῷ
ἐναντία καὶ πῇ καλῶς ἂν ἡγοῖτο λέγειν;
| [62] il coupe vivement tout ce qu’il rencontre, il faut nous remémorer
comment sa figure s’est formée, et nous verrons que sa nature est plus
capable que toute autre de diviser et de réduire les corps en menus
morceaux, et que c’est elle qui a naturellement donné à ce que nous
appelons chaud son impression sensible et son nom.
L’impression contraire à celle de la chaleur est assez claire :
néanmoins nous ne laisserons pas d’en parler. Des liquides qui
entourent notre corps, ceux qui ont les particules les plus grandes,
pénétrant en lui, refoulent ceux qui ont les particules les plus petites ;
mais comme ils ne peuvent se glisser à leurs places, ils compriment
l’humidité qui est en nous et, d’hétérogène et mobile qu’elle était, ils
la rendent immobile en la faisant homogène, et la coagulent en la
comprimant. Mais un corps comprimé contrairement à sa nature se
défend naturellement en se poussant lui-même en sens contraire. A
cette lutte et à ces secousses on a donné le nom de tremblement et de
frisson, et l’ensemble de ces impressions et l’agent qui les produit ont
reçu celui de froid.
Dur est le terme appliqué aux objets auxquels notre chair cède, et
mou indique ceux qui cèdent à notre chair, et les mêmes termes
s’appliquent aux objets à l’égard les uns des autres. Ceux-là cèdent
qui reposent sur une petite base ; au contraire, ceux qui ont des bases
quadrangulaires et sont par là solidement assis forment l’espèce la
plus résistante, et il faut y comprendre tout ce qui, étant d’une
composition très dense, est très rigide.
Pour le lourd et le léger, c’est en les considérant en même temps que
la nature de ce qu’on appelle le haut et le bas qu’on les expliquera le
plus clairement. Qu’il y ait naturellement deux régions opposées qui
partagent l’univers en deux, l’une étant le bas, vers lequel tombe tout
ce qui a une certaine masse corporelle, et l’autre le haut, où rien ne
s’élève que par force, c’est une erreur complète de le croire. En effet,
le ciel étant complètement sphérique, tous les points qui, étant à
égale distance du centre,
sont ses extrémités sont tous pareils en tant qu’extrémités, et le centre,
distant dans la même mesure de tous les points extrêmes, doit être
conçu comme opposé à eux tous. Le monde étant ainsi disposé, quel
est celui des points en question qu’on peut mettre en haut ou en bas,
sans être justement blâmé de lui imposer un nom tout à fait
impropre ? S’agit-il du lieu qui est au milieu du monde, il n’est pas
juste de dire qu’il est naturellement bas ou haut, il en est simplement
le centre. Quant au lieu qui l’entoure, il n’est pas le centre et ne
contient aucune partie qui soit différente d’une autre et plus près du
centre que l’une quelconque des parties à l’opposite. Or comment
peut-on appliquer des noms contraires à ce qui est exactement de
même nature, et comment croire qu’alors on parle juste ?
|