HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Timée

Page 50

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[50] (50a) μόνον ἐκεῖνο αὖ προσαγορεύειν τῷ τε τοῦτο καὶ τῷ τόδε
προσχρωμένους ὀνόματι, τὸ δὲ ὁποιονοῦν τι, θερμὸν λευκὸν καὶ ὁτιοῦν τῶν
ἐναντίων, καὶ πάνθὅσα ἐκ τούτων, μηδὲν ἐκεῖνο αὖ τούτων καλεῖν. ἔτι δὲ
σαφέστερον αὐτοῦ πέρι προθυμητέον αὖθις εἰπεῖν. εἰ γὰρ πάντα τις σχήματα πλάσας
ἐκ χρυσοῦ μηδὲν μεταπλάττων παύοιτο ἕκαστα εἰς ἅπαντα, δεικνύντος δή τινος
αὐτῶν ἓν καὶ ἐρομένου (50b) τί ποτἐστί, μακρῷ πρὸς ἀλήθειαν ἀσφαλέστατον εἰπεῖν
ὅτι χρυσός, τὸ δὲ τρίγωνον ὅσα τε ἄλλα σχήματα ἐνεγίγνετο, μηδέποτε λέγειν ταῦτα
ὡς ὄντα, γε μεταξὺ τιθεμένου μεταπίπτει, ἀλλἐὰν ἄρα καὶ τὸ τοιοῦτον μετ
ἀσφαλείας ἐθέλῃ δέχεσθαί τινος, ἀγαπᾶν. αὐτὸς δὴ λόγος καὶ περὶ τῆς τὰ πάντα
δεχομένης σώματα φύσεως. ταὐτὸν αὐτὴν ἀεὶ προσρητέον· ἐκ γὰρ τῆς ἑαυτῆς τὸ
παράπαν οὐκ ἐξίσταται δυνάμεωςδέχεταί τε γὰρ ἀεὶ τὰ πάντα, καὶ (50c) μορφὴν
οὐδεμίαν ποτὲ οὐδενὶ τῶν εἰσιόντων ὁμοίαν εἴληφεν οὐδαμῇ οὐδαμῶς· ἐκμαγεῖον γὰρ
φύσει παντὶ κεῖται, κινούμενόν τε καὶ διασχηματιζόμενον ὑπὸ τῶν εἰσιόντων,
φαίνεται δὲ διἐκεῖνα ἄλλοτε ἀλλοῖοντὰ δὲ εἰσιόντα καὶ ἐξιόντα τῶν ὄντων ἀεὶ
μιμήματα, τυπωθέντα ἀπαὐτῶν τρόπον τινὰ δύσφραστον καὶ θαυμαστόν, ὃν εἰς
αὖθις μέτιμεν. ἐν δοὖν τῷ παρόντι χρὴ γένη διανοηθῆναι τριττά, τὸ μὲν (50d)
γιγνόμενον, τὸ δἐν γίγνεται, τὸ δὅθεν ἀφομοιούμενον φύεται τὸ γιγνόμενον. καὶ
δὴ καὶ προσεικάσαι πρέπει τὸ μὲν δεχόμενον μητρί, τὸ δὅθεν πατρί, τὴν δὲ μεταξὺ
τούτων φύσιν ἐκγόνῳ, νοῆσαί τε ὡς οὐκ ἂν ἄλλως, ἐκτυπώματος ἔσεσθαι μέλλοντος
ἰδεῖν ποικίλου πάσας ποικιλίας, τοῦταὐτὸ ἐν ἐκτυπούμενον ἐνίσταται γένοιτἂν
παρεσκευασμένον εὖ, πλὴν ἄμορφον ὂν ἐκείνων ἁπασῶν τῶν ἰδεῶν ὅσας (50e) μέλλοι
δέχεσθαί ποθεν. ὅμοιον γὰρ ὂν τῶν ἐπεισιόντων τινὶ τὰ τῆς ἐναντίας τά τε τῆς τὸ
παράπαν ἄλλης φύσεως ὁπότἔλθοι δεχόμενον κακῶς ἂν ἀφομοιοῖ, τὴν αὑτοῦ
παρεμφαῖνον ὄψιν. διὸ καὶ πάντων ἐκτὸς εἰδῶν εἶναι χρεὼν τὸ τὰ πάντα ἐκδεξόμενον
ἐν αὑτῷ γένη, καθάπερ περὶ τὰ ἀλείμματα ὁπόσα εὐώδη τέχνῃ μηχανῶνται πρῶτον
τοῦταὐτὸ ὑπάρχον, ποιοῦσιν ὅτι μάλιστα ἀώδη τὰ δεξόμενα ὑγρὰ τὰς ὀσμάς· ὅσοι τε
ἔν τισιν τῶν μαλακῶν σχήματα ἀπομάττειν ἐπιχειροῦσι, τὸ παράπαν σχῆμα οὐδὲν
ἔνδηλον ὑπάρχειν ἐῶσι, προομαλύναντες δὲ ὅτι λειότατον ἀπεργάζονται.
[50] cela seul peut être désigné par les expressions cela et ceci. Au contraire,
ce qui est de telle ou telle qualité, chaud, blanc, ou de toute autre qualité
contraire, et tout ce qui en est dérivé, ne sera jamais désigné par le terme cela.
Tâchons de mettre encore plus de clarté dans notre exposition.
Supposons qu’un artiste modèle avec de l’or des figures de toute
sorte, et qu’il ne cesse pas de changer chacune d’elles en toutes les
autres, et que, montrant une de ces figures, on lui demande ce que
c’est, la réponse de beaucoup la plus sûre, au point de vue de la vérité,
serait c’est de l’or. Quant au triangle et à toutes les autres figures que
cet or pourrait revêtir, il n’en faudrait pas parler comme d’êtres réels,
puisqu’elles changent au moment même où on les produit ; et s’il y a
quelque sûreté à admettre qu’elles sont « ce qui est de telle qualité »
il faut s’en contenter. Il faut dire la même chose de la nature qui
reçoit tous les corps : il faut toujours lui donner le même nom ; car
elle ne sort jamais de son propre caractère : elle reçoit toujours toutes
choses sans revêtir jamais en aucune façon une seule forme
semblable à aucune de celles qui entrent en elle. Sa nature est d’être
une matrice pour toutes choses ; elle est mise en mouvement et
découpée en figures par ce qui entre en elle, et c’est ce qui la fait
paraître tantôt sous une forme, tantôt sous un autre. Quant aux choses qui
entrent en elle et en sortent, ce sont des copies des êtres éternels,
façonnés sur eux d’une manière merveilleuse et difficile à exprimer ;
nous en reparlerons une autre fois.
Quoi qu’il en soit, il faut, pour le moment, se mettre dans l’esprit trois
genres, ce qui devient, ce en quoi il devient et le modèle sur lequel ce
qui devient est produit. En outre, on peut justement assimiler le
réceptacle à une mère, le modèle à un père et la nature intermédiaire
entre les deux à un enfant. Il faut observer encore que, si l’empreinte
doit présenter toutes les variétés qu’il est possible de voir, le
réceptacle où se forme cette empreinte serait malpropre à ce but, s’il
n’était dépourvu de toutes les formes qu’il doit recevoir d’ailleurs. Si,
en effet, il avait de la ressemblance aux choses qui entrent en lui,
quand les choses de nature opposée ou totalement différentes
viendraient s’imprimer en lui, il les reproduirait mal, parce que ses
propres traits paraîtraient au travers. Il faut donc que ce qui doit
recevoir en lui toutes les espèces soit en dehors de toutes les formes.
Il en est ici comme dans la fabrication des onguents odorants, où le
premier soin de l’artisan est justement de rendre aussi inodore que
possible l’excipient humide destiné à recevoir les parfums. C’est ainsi
encore que, pour imprimer des figures dans quelque substance molle,
on n’y laisse subsister absolument aucune figure visible et qu’au
contraire on l’aplanit et la rend aussi lisse que possible.


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Dernière mise à jour : 4/11/2005