HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Timée

Page 26

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[26] οὐ μὴν (26a) ἐβουλήθην παραχρῆμα εἰπεῖν· διὰ χρόνου γὰρ οὐχ ἱκανῶς ἐμεμνήμην.
ἐνενόησα οὖν ὅτι χρεὼν εἴη με πρὸς ἐμαυτὸν πρῶτον ἱκανῶς πάντα ἀναλαβόντα
λέγειν οὕτως. ὅθεν ταχὺ συνωμολόγησά σοι τὰ ἐπιταχθέντα χθές, ἡγούμενος, ὅπερ ἐν
ἅπασι τοῖς τοιοῖσδε μέγιστον ἔργον, λόγον τινὰ πρέποντα τοῖς βουλήμασιν
ὑποθέσθαι, τούτου μετρίως ἡμᾶς εὐπορήσειν. οὕτω δή, καθάπερ ὅδεἶπεν, χθές τε
εὐθὺς ἐνθένδε ἀπιὼν (26b) πρὸς τούσδε ἀνέφερον αὐτὰ ἀναμιμνῃσκόμενος, ἀπελθών
τε σχεδόν τι πάντα ἐπισκοπῶν τῆς νυκτὸς ἀνέλαβον. ὡς δή τοι, τὸ λεγόμενον, τὰ
παίδων μαθήματα θαυμαστὸν ἔχει τι μνημεῖον. ἐγὼ γὰρ μὲν χθὲς ἤκουσα, οὐκ ἂν
οἶδεἰ δυναίμην ἅπαντα ἐν μνήμῃ πάλιν λαβεῖν· ταῦτα δὲ πάμπολυν χρόνον
διακήκοα, παντάπασι θαυμάσαιμἂν εἴ τί με αὐτῶν διαπέφευγεν. ἦν μὲν οὖν μετὰ
πολλῆς ἡδονῆς καὶ (26c) παιδιᾶς τότε ἀκουόμενα, καὶ τοῦ πρεσβύτου προθύμως με
διδάσκοντος, ἅτἐμοῦ πολλάκις ἐπανερωτῶντος, ὥστε οἷον ἐγκαύματα ἀνεκπλύτου
γραφῆς ἔμμονά μοι γέγονεν· καὶ δὴ καὶ τοῖσδε εὐθὺς ἔλεγον ἕωθεν αὐτὰ ταῦτα, ἵνα
εὐποροῖεν λόγων μετἐμοῦ. νῦν οὖν, οὗπερ ἕνεκα πάντα ταῦτα εἴρηται, λέγειν εἰμὶ
ἕτοιμος, Σώκρατες, μὴ μόνον ἐν κεφαλαίοις ἀλλὥσπερ ἤκουσα καθἕκαστον· τοὺς
δὲ πολίτας καὶ τὴν πόλιν ἣν χθὲς ἡμῖν ὡς ἐν μύθῳ διῄεισθα σύ, νῦν μετενεγκόντες
(26d) ἐπὶ τἀληθὲς δεῦρο θήσομεν ὡς ἐκείνην τήνδε οὖσαν, καὶ τοὺς πολίτας οὓς
διενοοῦ φήσομεν ἐκείνους τοὺς ἀληθινοὺς εἶναι προγόνους ἡμῶν, οὓς ἔλεγεν ἱερεύς.
πάντως ἁρμόσουσι καὶ οὐκ ἀπᾳσόμεθα λέγοντες αὐτοὺς εἶναι τοὺς ἐν τῷ τότε ὄντας
χρόνῳ. κοινῇ δὲ διαλαμβάνοντες ἅπαντες πειρασόμεθα τὸ πρέπον εἰς δύναμιν οἷς
ἐπέταξας ἀποδοῦναι. σκοπεῖν οὖν δὴ χρή, Σώκρατες, εἰ κατὰ νοῦν λόγος ἡμῖν
(26e) οὗτος, τινα ἔτἄλλον ἀνταὐτοῦ ζητητέον.
(Σωκράτης)
Καὶ τίνἄν, Κριτία, μᾶλλον ἀντὶ τούτου μεταλάβοιμεν, ὃς τῇ τε παρούσῃ τῆς θεοῦ
θυσίᾳ διὰ τὴν οἰκειότητἂν πρέποι μάλιστα, τό τε μὴ πλασθέντα μῦθον ἀλλ
ἀληθινὸν λόγον εἶναι πάμμεγά που. πῶς γὰρ καὶ πόθεν ἄλλους ἀνευρήσομεν
ἀφέμενοι τούτων; οὐκ ἔστιν, ἀλλἀγαθῇ τύχῃ χρὴ λέγειν μὲν ὑμᾶς,
[26] Je n’ai pas voulu vous en parler sur le moment ; car, après si
longtemps, mes souvenirs n’étaient pas assez nets. J’ai pensé qu’il
fallait n’en parler qu’après les avoir tous bien ressaisis dans mon
esprit. C’est pour cela que j’ai si vite accepté la tâche que tu nous as
imposée hier, persuadé que, si la grande affaire, en des entretiens
comme le nôtre, est de prendre un thème en rapport au dessein que
l’on a, nous trouverions dans ce que je propose le thème approprié à
notre plan. C’est ainsi qu’hier, comme l’a dit Hermocrate, je ne fus
pas plus tôt sorti d’ici que, rappelant mes souvenirs, je les rapportai à
ces messieurs, et qu’après les avoir quittés, en y songeant la nuit, j’ai
à peu près tout ressaisi. Tant il est vrai, comme on dit, que ce que
nous avons appris étant enfants se conserve merveilleusement dans
notre mémoire ! Pour ma part, ce que j’ai entendu hier, je ne sais si je
pourrais me le rappeler intégralement ; mais ce que j’ai appris il y a
très longtemps, je serais bien surpris qu’il m’en fût échappé quelque chose.
J’avais alors tant de plaisir, une telle joie d enfant à entendre le vieillard, et il
me répondait de si bon coeur, tandis que je ne cessais de l’interroger,
que son récit est resté fixé en moi, aussi indélébile qu’une peinture à
l’encaustique. De plus, ce matin même, j’ai justement conté tout cela
à nos amis, pour leur fournir à eux aussi des matières pour la discussion.
Et maintenant, car c’est à cela que tendait tout ce que je viens de dire,
je suis prêt, Socrate, à rapporter cette histoire non pas
sommairement, mais en détail, comme je l’ai entendue. Les citoyens
et la cité que tu nous as représentés hier comme dans une fiction,
nous allons les transférer dans la réalité ; nous supposerons ici que
cette cité est Athènes et nous dirons que les citoyens que tu as
imaginés sont ces ancêtres réels dont le prêtre a parlé. Entre les uns
et les autres la concordance sera complète et nous ne dirons rien que
de juste en affirmant qu’ils sont bien les hommes réels de cet ancien
temps. Nous allons essayer tous, en nous partageant les rôles,
d’accomplir aussi bien que nous le pourrons la tâche que tu nous as
imposée. Reste à voir, Socrate, si ce sujet est à notre gré, ou s’il faut
en chercher un autre à sa place.
SOCRATE
Et quel autre, Critias, pourrions-nous choisir de préférence à celui-
là ? C’est celui qui convient le mieux, parce que c’est le mieux
approprié au sacrifice qu’on offre en ce jour à la déesse, et le fait qu’il
ne s’agit pas d’une fiction, mais d’une histoire vraie est d’un intérêt
capital. Comment et où trouverons-nous d’autres sujets si nous
rejetons celui-là ? Ce n’est pas possible. Parlez donc, et bonne chance
à vos discours !


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Dernière mise à jour : 4/11/2005