HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Théétète

Page 181

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[181] καὶ ἂν μή (181a) πῃ ἀμυνόμενοι διαφύγωμεν, δίκην δώσομεν ὥσπερ οἱ ἐν ταῖς παλαίστραις διὰ γραμμῆς παίζοντες, ὅταν ὑπ´ ἀμφοτέρων ληφθέντες ἕλκωνται εἰς τἀναντία. δοκεῖ οὖν μοι τοὺς ἑτέρους πρότερον σκεπτέον, ἐφ´ οὕσπερ ὡρμήσαμεν, τοὺς ῥέοντας, καὶ ἐὰν μέν τι φαίνωνται λέγοντες, συνέλξομεν μετ´ αὐτῶν ἡμᾶς αὐτούς, τοὺς ἑτέρους ἐκφυγεῖν πειρώμενοι· ἐὰν δὲ οἱ τοῦ ὅλου στασιῶται ἀληθέστερα λέγειν δοκῶσι, φευξόμεθα παρ´ (181b) αὐτοὺς ἀπ´ αὖ τῶν τὰ ἀκίνητα κινούντων. ἀμφότεροι δ´ ἂν φανῶσι μηδὲν μέτριον λέγοντες, γελοῖοι ἐσόμεθα ἡγούμενοι ἡμᾶς μὲν τὶ λέγειν φαύλους ὄντας, παμπαλαίους δὲ καὶ πασσόφους ἄνδρας ἀποδεδοκιμακότες. ὅρα οὖν, Θεόδωρε, εἰ λυσιτελεῖ εἰς τοσοῦτον προϊέναι κίνδυνον. (ΘΕΟ.) Οὐδὲν μὲν οὖν ἀνεκτόν, Σώκρατες, μὴ οὐ διασκέψασθαι τί λέγουσιν ἑκάτεροι τῶν ἀνδρῶν. (ΣΩ.) Σκεπτέον ἂν εἴη σοῦ γε οὕτω προθυμουμένου. δοκεῖ (181c) οὖν μοι ἀρχὴ εἶναι τῆς σκέψεως κινήσεως πέρι, ποῖόν τί ποτε ἄρα λέγοντές φασι τὰ πάντα κινεῖσθαι. βούλομαι δὲ λέγειν τὸ τοιόνδε· πότερον ἕν τι εἶδος αὐτῆς λέγουσιν , ὥσπερ ἐμοὶ φαίνεται, δύο; μὴ μέντοι μόνον ἐμοὶ δοκείτω, ἀλλὰ συμμέτεχε καὶ σύ, ἵνα κοινῇ πάσχωμεν ἄν τι καὶ δέῃ. καί μοι λέγε· ἆρα κινεῖσθαι καλεῖς ὅταν τι χώραν ἐκ χώρας μεταβάλλῃ καὶ ἐν τῷ αὐτῷ στρέφηται; (ΘΕΟ.) Ἔγωγε. (ΣΩ.) Τοῦτο μὲν τοίνυν ἓν ἔστω εἶδος. ὅταν δὲ μὲν ἐν (181d) τῷ αὐτῷ, γηράσκῃ δέ, μέλαν ἐκ λευκοῦ σκληρὸν ἐκ μαλακοῦ γίγνηται, τινα ἄλλην ἀλλοίωσιν ἀλλοιῶται, ἆρα οὐκ ἄξιον ἕτερον εἶδος φάναι κινήσεως; (ΘΕΟ.) {Ἔμοιγε δοκεῖ} ἀναγκαῖον μὲν οὖν. (ΣΩ.) Δύο δὴ λέγω τούτω εἴδει κινήσεως, ἀλλοίωσιν, τὴν δὲ φοράν. (ΘΕΟ.) Ὀρθῶς γε λέγων. (ΣΩ.) Τοῦτο τοίνυν οὕτω διελόμενοι διαλεγώμεθα ἤδη τοῖς τὰ πάντα φάσκουσιν κινεῖσθαι καὶ ἐρωτῶμεν· Πότερον πᾶν (181e) φατε ἀμφοτέρως κινεῖσθαι, φερόμενόν τε καὶ ἀλλοιούμενον, τὸ μέν τι ἀμφοτέρως, τὸ δ´ ἑτέρως; (ΘΕΟ.) Ἀλλὰ μὰ Δί´ ἔγωγε οὐκ ἔχω εἰπεῖν· οἶμαι δ´ ἂν φάναι ἀμφοτέρως. (ΣΩ.) Εἰ δέ γε μή, ἑταῖρε, κινούμενά τε αὐτοῖς καὶ ἑστῶτα φανεῖται, καὶ οὐδὲν μᾶλλον ὀρθῶς ἕξει εἰπεῖν ὅτι κινεῖται τὰ πάντα ὅτι ἕστηκεν. (ΘΕΟ.) Ἀληθέστατα λέγεις. (ΣΩ.) Οὐκοῦν ἐπειδὴ κινεῖσθαι αὐτὰ δεῖ, [181] et, si nous ne trouvons pas le moyen de nous défendre et de nous
échapper, nous en porterons la peine, comme ceux qui jouent aux barres dans les
palestres, quand, pris par les deux partis, ils sont tiraillés des deux côtés à
la fois. Il faut donc, à mon avis, examiner d’abord les premiers, ceux par qui
nous avons commencé, les partisans du flux. Si leur doctrine nous paraît solide,
nous seconderons leurs efforts pour nous tirer à eux et nous tâcherons
d’échapper aux autres. Mais si ceux qui immobilisent le tout semblent dire plus
vrai, nous fuirons chez eux pour échapper à ceux qui meuvent ce qui est
immuable. Enfin, si nous trouvons que ni les uns ni les autres ne disent rien de
raisonnable, nous nous donnerons le ridicule de croire qu’en dépit de notre
médiocrité, nous pensons juste, après avoir désapprouvé des hommes vénérables
par leur antiquité et leur sagesse.
Vois donc, Théodore, s’il est à propos de courir un tel risque.
(THÉODORE)
Il serait inadmissible, Socrate, de renoncer à examiner les doctrines de ces
deux écoles.
(SOCRATE)
XXVIII. — Il faut les examiner, puisque tu en as un si vif désir. A mon avis,
notre enquête sur le mouvement doit commencer par cette question : que
peuvent-ils bien vouloir dire en affirmant que tout se meut ? Ce que je demande,
le voici : entendent-ils qu’il n’y a qu’une espèce de mouvement, ou, comme il me
paraît à moi, qu’il y en a deux ? Mais je ne dois pas être seul de mon opinion ;
prends ta part du risque, toi aussi, afin que, quelle qu’en soit la conséquence,
nous la supportions en commun. Dis-moi donc : quand une chose passe d’un lieu à
un autre ou qu’elle tourne sur place, n’appelles-tu pas cela mouvement ?
(THÉODORE)
Si.
(SOCRATE)
Voilà donc une première espèce de mouvement. Mais quand elle reste en place et
vieillit, ou que de blanche elle devient noire, ou de dure, molle, ou qu’elle
subit quelque autre altération, n’est-il pas juste de dire que c’est là une
deuxième espèce de mouvement ?
(THÉODORE)
Il me le semble.
(SOCRATE)
C’est en effet incontestable. Je compte donc deux espèces de mouvement :
l’altération et la translation.
(THÉODORE)
En quoi tu as raison.
(SOCRATE)
Cette distinction faite, adressons-nous maintenant à ceux qui prétendent que
tout se meut et faisons-leur cette question : dites-vous que tout se meut des
deux façons à la fois, par translation et par altération, ou que relie partie se
meut des deux façons, telle autre de l’une des deux ?
(THÉODORE)
Par Zeus, je ne sais, moi, que dire ; mais je pense qu’ils répondraient : des
deux façons.
(SOCRATE)
S’ils ne le disaient pas, camarade, ils seraient obligés de reconnaître que les
choses sont à la fois en mouvement et en repos et qu’il n’est pas plus juste de
dire que tout se meut que de dire que tout est en repos.
(THÉODORE)
Rien de plus vrai que ce que tu dis.
(SOCRATE)
Donc, puisqu’il faut que tout se meuve,


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Dernière mise à jour : 19/05/2006