HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre IV

Page 434

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[434] Καὶ ταύτῃ ἄρα πῃ τοῦ οἰκείου τε καὶ ἑαυτοῦ ἕξις τε καὶ (434a) πρᾶξις δικαιοσύνη ἂν ὁμολογοῖτο. ῎Εστι ταῦτα. ᾿Ιδὲ δὴ ἐὰν σοὶ ὅπερ ἐμοὶ συνδοκῇ. τέκτων σκυτοτόμου ἐπιχειρῶν ἔργα ἐργάζεσθαι σκυτοτόμος τέκτονος, τὰ ὄργανα μεταλαμβάνοντες τἀλλήλων τιμάς, καὶ αὐτὸς ἐπιχειρῶν ἀμφότερα πράττειν, πάντα τἆλλα μεταλλαττόμενα, ἆρά σοι ἄν τι δοκεῖ μέγα βλάψαι πόλιν; Οὐ πάνυ, ἔφη. ᾿Αλλὅταν γε οἶμαι δημιουργὸς ὢν τις ἄλλος χρηματιστὴς (434b) φύσει, ἔπειτα ἐπαιρόμενος πλούτῳ πλήθει ἰσχύι ἄλλῳ τῳ τοιούτῳ εἰς τὸ τοῦ πολεμικοῦ εἶδος ἐπιχειρῇ ἰέναι, τῶν πολεμικῶν τις εἰς τὸ τοῦ βουλευτικοῦ καὶ φύλακος ἀνάξιος ὤν, καὶ τὰ ἀλλήλων οὗτοι ὄργανα μεταλαμβάνωσι καὶ τὰς τιμάς, ὅταν αὐτὸς πάντα ταῦτα ἅμα ἐπιχειρῇ πράττειν, τότε οἶμαι καὶ σοὶ δοκεῖν ταύτην τὴν τούτων μεταβολὴν καὶ πολυπραγμοσύνην ὄλεθρον εἶναι τῇ πόλει. Παντάπασι μὲν οὖν. ῾Η τριῶν ἄρα ὄντων γενῶν πολυπραγμοσύνη καὶ μεταβολὴ (434c) εἰς ἄλληλα μεγίστη τε βλάβη τῇ πόλει καὶ ὀρθότατἂν προσαγορεύοιτο μάλιστα κακουργία. Κομιδῇ μὲν οὖν. Κακουργίαν δὲ τὴν μεγίστην τῆς ἑαυτοῦ πόλεως οὐκ ἀδικίαν φήσεις εἶναι; Πῶς δοὔ; Τοῦτο μὲν ἄρα ἀδικία. πάλιν δὲ ὧδε λέγωμεν· χρηματιστικοῦ, ἐπικουρικοῦ, φυλακικοῦ γένους οἰκειοπραγία, ἑκάστου τούτων τὸ αὑτοῦ πράττοντος ἐν πόλει, τοὐναντίον ἐκείνου δικαιοσύνη τἂν εἴη καὶ τὴν πόλιν δικαίαν παρέχοι; (434d) Οὐκ ἄλλῃ ἔμοιγε δοκεῖ, δὅς, ἔχειν ταύτῃ. Μηδέν, ἦν δἐγώ, πω πάνυ παγίως αὐτὸ λέγωμεν, ἀλλἐὰν μὲν ἡμῖν καὶ εἰς ἕνα ἕκαστον τῶν ἀνθρώπων ἰὸν τὸ εἶδος τοῦτο ὁμολογῆται καὶ ἐκεῖ δικαιοσύνη εἶναι, συγχωρησόμεθα ἤδητί γὰρ καὶ ἐροῦμεν; —εἰ δὲ μή, τότε ἄλλο τι σκεψόμεθα. νῦν δἐκτελέσωμεν τὴν σκέψιν ἣν ᾠήθημεν, εἰ ἐν μείζονί τινι τῶν ἐχόντων δικαιοσύνην πρότερον <> ἐκεῖ ἐπιχειρήσαιμεν θεάσασθαι, ῥᾷον ἂν ἐν ἑνὶ ἀνθρώπῳ κατιδεῖν οἷόν ἐστιν. καὶ (434e) ἔδοξε δὴ ἡμῖν τοῦτο εἶναι πόλις, καὶ οὕτω ᾠκίζομεν ὡς ἐδυνάμεθα ἀρίστην, εὖ εἰδότες ὅτι ἔν γε τῇ ἀγαθῇ ἂν εἴη. οὖν ἡμῖν ἐκεῖ ἐφάνη, ἐπαναφέρωμεν εἰς τὸν ἕνα, κἂν μὲν ὁμολογῆται, καλῶς ἕξει· ἐὰν δέ τι ἄλλο ἐν τῷ ἑνὶ ἐμφαίνηται, πάλιν ἐπανιόντες ἐπὶ τὴν πόλιν βασανιοῦμεν, [434] (434a) Et par là on reconnaîtra que la justice consiste à ne détenir que les biens qui nous appartiennent en propre et à n'exercer que notre propre fonction. C'est cela. Dès lors, vois si tu penses comme moi. Qu'un charpentier entreprenne d'exercer le métier de cordonnier, ou un cordonnier celui de charpentier, et qu'ils fassent échange de leurs outils ou de leurs salaires respectifs - ou bien qu'un même homme tente d'exercer ces deux métiers, et que tous les autres changements possibles, sauf celui que je vais dire, se produisent - crois-tu que cela puisse nuire grandement à la cité? Je ne le crois pas du tout, répondit-il. Par contre, quand un homme, que la nature destine à être artisan ou à occuper quelque autre emploi lucratif, exalté par sa richesse, le grand nombre de ses relations, (434b) sa force ou un autre avantage semblable, tente de s'élever au rang de guerrier, ou un guerrier au rang de chef et de gardien dont il est indigne; quand ce sont ceux-là qui font échange de leurs instruments et de leurs privilèges respectifs, ou quand un même homme essaie de remplir toutes ces fonctions à la fois, alors tu crois avec moi, je pense, que ce changement et cette confusion entraînent la ruine de la cité. Parfaitement. La confusion et la mutation de ces trois classes entre elles constituent donc pour la cité le dommage (434c) suprême, et c'est à très bon droit qu'on appellerait ce désordre le plus grand des méfaits. Certainement. Or, le plus grand méfait que l'on puisse commettre à l'égard de sa propre cité, ne diras-tu pas que c'est l'injustice? Comment non? C'est donc en cela que consiste l'injustice. Voici maintenant la réciproque : quand la classe des hommes d'affaires, celle des auxiliaires et celle des gardiens exercent chacune leur propre fonction, et ne s'occupent que de cette fonction, n'est-ce pas le contraire de l'injustice et ce qui rend la cité juste? Il me semble, avoua-t-il, qu'il ne peut en être autrement. (434d) Ne l'affirmons pas encore, repris-je, en toute certitude; mais si nous reconnaissons que cette conception, appliquée à chaque homme en particulier, est, là aussi, la justice, alors nous lui donnerons notre assentiment - aussi bien que dire de plus? - sinon, nous ferons porter notre examen sur autre chose. Pour le moment, parachevons cette enquête qui, pensions-nous, devait nous permettre de voir plus aisément la justice dans l'homme si nous tentions d'abord de la contempler dans l'un des (434e) sujets plus grands qui la possèdent. Or il nous a paru que ce sujet était la cité; nous en avons donc fondée une aussi parfaite que possible, sachant bien que la justice se trouverait dans la bonne cité. Ce que nous y avons découvert, transportons-le maintenant dans l'individu, et s'il est reconnu que c'est la justice, tant mieux. Mais s'il apparaît que la justice est autre chose dans l'individu, nous reviendrons à la cité pour éprouver cela.


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Dernière mise à jour : 1/03/2006