HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre IV

Page 433

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[433] (433a) ᾿Αλλ’, ἦν δἐγώ, ἄκουε εἴ τι ἄρα λέγω. γὰρ ἐξ ἀρχῆς ἐθέμεθα δεῖν ποιεῖν διὰ παντός, ὅτε τὴν πόλιν κατῳκίζομεν, τοῦτό ἐστιν, ὡς ἐμοὶ δοκεῖ, ἤτοι τούτου τι εἶδος δικαιοσύνη. ἐθέμεθα δὲ δήπου καὶ πολλάκις ἐλέγομεν, εἰ μέμνησαι, ὅτι ἕνα ἕκαστον ἓν δέοι ἐπιτηδεύειν τῶν περὶ τὴν πόλιν, εἰς αὐτοῦ φύσις ἐπιτηδειοτάτη πεφυκυῖα εἴη. ᾿Ελέγομεν γάρ. Καὶ μὴν ὅτι γε τὸ τὰ αὑτοῦ πράττειν καὶ μὴ πολυπραγμονεῖν δικαιοσύνη ἐστί, καὶ τοῦτο ἄλλων τε πολλῶν (433b) ἀκηκόαμεν καὶ αὐτοὶ πολλάκις εἰρήκαμεν. Εἰρήκαμεν γάρ. Τοῦτο τοίνυν, ἦν δἐγώ, φίλε, κινδυνεύει τρόπον τινὰ γιγνόμενον δικαιοσύνη εἶναι, τὸ τὰ αὑτοῦ πράττειν. οἶσθα ὅθεν τεκμαίρομαι; Οὐκ, ἀλλὰ λέγ’, ἔφη. Δοκεῖ μοι, ἦν δἐγώ, τὸ ὑπόλοιπον ἐν τῇ πόλει ὧν ἐσκέμμεθα, σωφροσύνης καὶ ἀνδρείας καὶ φρονήσεως, τοῦτο εἶναι, πᾶσιν ἐκείνοις τὴν δύναμιν παρέσχεν ὥστε ἐγγενέσθαι, καὶ ἐγγενομένοις γε σωτηρίαν παρέχειν, ἕωσπερ ἂν (433c) ἐνῇ. καίτοι ἔφαμεν δικαιοσύνην ἔσεσθαι τὸ ὑπολειφθὲν ἐκείνων, εἰ τὰ τρία εὕροιμεν. Καὶ γὰρ ἀνάγκη, ἔφη. ᾿Αλλὰ μέντοι, ἦν δἐγώ, εἰ δέοι γε κρῖναι τί τὴν πόλιν ἡμῖν τούτων μάλιστα ἀγαθὴν ἀπεργάσεται ἐγγενόμενον, δύσκριτον ἂν εἴη πότερον ὁμοδοξία τῶν ἀρχόντων τε καὶ ἀρχομένων, περὶ δεινῶν τε καὶ μή, ἅττα ἐστί, δόξης ἐννόμου σωτηρία ἐν τοῖς στρατιώταις ἐγγενομένη, ἐν (433d) τοῖς ἄρχουσι φρόνησίς τε καὶ φυλακὴ ἐνοῦσα, τοῦτο μάλιστα ἀγαθὴν αὐτὴν ποιεῖ ἐνὸν καὶ ἐν παιδὶ καὶ ἐν γυναικὶ καὶ δούλῳ καὶ ἐλευθέρῳ καὶ δημιουργῷ καὶ ἄρχοντι καὶ ἀρχομένῳ, ὅτι τὸ αὑτοῦ ἕκαστος εἷς ὢν ἔπραττε καὶ οὐκ ἐπολυπραγμόνει. Δύσκριτον, ἔφη· πῶς δοὔ; ᾿Ενάμιλλον ἄρα, ὡς ἔοικε, πρὸς ἀρετὴν πόλεως τῇ τε σοφίᾳ αὐτῆς καὶ τῇ σωφροσύνῃ καὶ τῇ ἀνδρείᾳ τοῦ ἕκαστον ἐν αὐτῇ τὰ αὑτοῦ πράττειν δύναμις. Καὶ μάλα, ἔφη. Οὐκοῦν δικαιοσύνην τό γε τούτοις ἐνάμιλλον ἂν εἰς ἀρετὴν (433e) πόλεως θείης; Παντάπασι μὲν οὖν. Σκόπει δὴ καὶ τῇδε εἰ οὕτω δόξει· ἆρα τοῖς ἄρχουσιν ἐν τῇ πόλει τὰς δίκας προστάξεις δικάζειν; Τί μήν; ῏Η ἄλλου οὑτινοσοῦν μᾶλλον ἐφιέμενοι δικάσουσιν τούτου, ὅπως ἂν ἕκαστοι μήτἔχωσι τἀλλότρια μήτε τῶν αὑτῶν στέρωνται; Οὔκ, ἀλλὰ τούτου. ῾Ως δικαίου ὄντος; Ναί. [433] Eh bien ! repris-je, écoute si j'ai raison. Le principe (433a) que nous avons posé au début, lorsque nous fondions la cité, comme devant toujours être observé, ce principe ou l'une de ses formes est, ce me semble, la justice. Or nous posions, et nous avons souvent répété, si tu t'en souviens, que chacun ne doit s'occuper dans la cité que d'une seule tâche, celle pour laquelle il est le mieux doué par nature. Oui, nous le disions. Mais que la justice consiste à faire son propre travail et à ne point se mêler de celui d'autrui, nous l'avons entendu dire à beaucoup d'autres, et nous-mêmes, souvent (433b), l'avons dit. Nous l'avons dit, en effet. Ainsi donc, poursuivis-je, ce principe qui ordonne à chacun de remplir sa propre fonction pourrait bien être, en quelque manière, la justice; sais-tu d'où je tire cette conjecture? Non, avoua-t-il; dis-le. Je crois que dans la cité le complément des vertus que nous avons examinées, tempérance, courage et sagesse, est cet élément qui leur a donné à toutes le pouvoir de naître, et, après leur naissance, les sauvegarde tant qu'il est présent. Or nous avons dit que la justice serait le complément des vertus cherchées, si nous trouvions les (433c) trois autres. Nécessairement. Cependant, repris-je, s'il fallait décider quelle est celle de ces vertus qui par sa présence contribue surtout à la perfection de la cité, il serait difficile de dire si c'est la conformité d'opinion entre les gouvernants et les gouvernés, la sauvegarde, chez les guerriers, de l'opinion légitime concernant les choses qui sont ou ne sont pas à craindre, la sagesse et la vigilance chez les chefs, ou (433d) bien si ce qui contribue surtout à cette perfection c'est la présence, chez l'enfant, la femme, l'esclave, l'homme libre, l'artisan, le gouvernant et le gouverné, de cette vertu par laquelle chacun s'occupe de sa propre tâche et ne se mêle point de celle d'autrui. Ce serait difficile à décider, dit-il. Et comment non? Ainsi la force qui contient chaque citoyen dans les limites de sa propre tâche, concourt, pour la vertu d'une cité, avec la sagesse, la tempérance et le courage de cette cité. Certainement. Mais ne diras-tu pas que la justice est cette force qui (433e) concourt avec les autres à la vertu d'une cité? Si, assurément. Examine maintenant la question de la façon suivante pour voir si ton avis restera le même : chargeras-tu les chefs de juger les procès? Sans doute. Et se proposeront-ils, ce faisant, une autre fin que celle-ci : empêcher que chaque partie ait les biens de l'autre ou soit privée des siens. Non, aucune autre fin. Parce que cela est juste? Oui.


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Dernière mise à jour : 1/03/2006