HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre IV

Page 430

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[430] ὅτε ἐξελεγόμεθα τοὺς στρατιώτας καὶ (430a) ἐπαιδεύομεν μουσικῇ καὶ γυμναστικῇ· μηδὲν οἴου ἄλλο μηχανᾶσθαι ὅπως ἡμῖν ὅτι κάλλιστα τοὺς νόμους πεισθέντες δέξοιντο ὥσπερ βαφήν, ἵνα δευσοποιὸς αὐτῶν δόξα γίγνοιτο καὶ περὶ δεινῶν καὶ περὶ τῶν ἄλλων διὰ τὸ τήν τε φύσιν καὶ τὴν τροφὴν ἐπιτηδείαν ἐσχηκέναι, καὶ μὴ αὐτῶν ἐκπλύναι τὴν βαφὴν τὰ ῥύμματα ταῦτα, δεινὰ ὄντα ἐκκλύζειν, τε ἡδονή, παντὸς χαλεστραίου δεινοτέρα οὖσα τοῦτο δρᾶν (430b) καὶ κονίας, λύπη τε καὶ φόβος καὶ ἐπιθυμία, παντὸς ἄλλου ῥύμματος. τὴν δὴ τοιαύτην δύναμιν καὶ σωτηρίαν διὰ παντὸς δόξης ὀρθῆς τε καὶ νομίμου δεινῶν τε πέρι καὶ μὴ ἀνδρείαν ἔγωγε καλῶ καὶ τίθεμαι, εἰ μή τι σὺ ἄλλο λέγεις. ᾿Αλλοὐδέν, δὅς, λέγω· δοκεῖς γάρ μοι τὴν ὀρθὴν δόξαν περὶ τῶν αὐτῶν τούτων ἄνευ παιδείας γεγονυῖαν, τήν τε θηριώδη καὶ ἀνδραποδώδη, οὔτε πάνυ νόμιμον ἡγεῖσθαι, ἄλλο τέ τι ἀνδρείαν καλεῖν. (430c) ᾿Αληθέστατα, ἦν δἐγώ, λέγεις. ᾿Αποδέχομαι τοίνυν τοῦτο ἀνδρείαν εἶναι. Καὶ γὰρ ἀποδέχου, ἦν δἐγώ, πολιτικήν γε, καὶ ὀρθῶς ἀποδέξῃ· αὖθις δὲ περὶ αὐτοῦ, ἐὰν βούλῃ, ἔτι κάλλιον δίιμεν. νῦν γὰρ οὐ τοῦτο ἐζητοῦμεν, ἀλλὰ δικαιοσύνην· πρὸς οὖν τὴν ἐκείνου ζήτησιν, ὡς ἐγᾦμαι, ἱκανῶς ἔχει. ᾿Αλλὰ καλῶς, ἔφη, λέγεις. Δύο μήν, ἦν δἐγώ, ἔτι λοιπὰ δεῖ κατιδεῖν ἐν τῇ (430d) πόλει, τε σωφροσύνη καὶ οὗ δὴ ἕνεκα πάντα ζητοῦμεν, δικαιοσύνη. Πάνυ μὲν οὖν. Πῶς οὖν ἂν τὴν δικαιοσύνην εὕροιμεν, ἵνα μηκέτι πραγματευώμεθα περὶ σωφροσύνης; ᾿Εγὼ μὲν τοίνυν, ἔφη, οὔτε οἶδα οὔτἂν βουλοίμην αὐτὸ πρότερον φανῆναι, εἴπερ μηκέτι ἐπισκεψόμεθα σωφροσύνην· ἀλλεἰ ἔμοιγε βούλει χαρίζεσθαι, σκόπει πρότερον τοῦτο ἐκείνου. (430e) ᾿Αλλὰ μέντοι, ἦν δἐγώ, βούλομαί γε, εἰ μὴ ἀδικῶ. Σκόπει δή, ἔφη. Σκεπτέον, εἶπον· καὶ ὥς γε ἐντεῦθεν ἰδεῖν, συμφωνίᾳ τινὶ καὶ ἁρμονίᾳ προσέοικεν μᾶλλον τὰ πρότερον. Πῶς; Κόσμος πού τις, ἦν δἐγώ, σωφροσύνη ἐστὶν καὶ ἡδονῶν τινων καὶ ἐπιθυμιῶν ἐγκράτεια, ὥς φασι κρείττω δὴ αὑτοῦ ἀποφαίνοντες οὐκ οἶδὅντινα τρόπον, καὶ ἄλλα ἄττα τοιαῦτα ὥσπερ ἴχνη αὐτῆς λέγεται. γάρ; Πάντων μάλιστα, ἔφη. Οὐκοῦν τὸ μὲν κρείττω αὑτοῦ γελοῖον; γὰρ ἑαυτοῦ κρείττων καὶ ἥττων δήπου ἂν αὑτοῦ εἴη καὶ ἥττων κρείττων· [430] en choisissant les guerriers et en les élevant dans (430a) la musique et dans la gymnastique. N'imagine pas qu'autre ait été notre intention : nous tenions à ce qu'ils prissent une teinture aussi belle que possible des lois, afin que, grâce à leur nature et à une éducation appropriée, ils eussent, sur les choses à craindre et le reste, une opinion indélébile, qui ne pût être effacée par ces dissolvants terribles que sont le plaisir - plus puissant dans son action que tout alcali ou toute lessive -, (430b) la douleur, la crainte et le désir - plus puissants que tout autre dissolvant. C'est cette force qui sauvegarde constamment l'opinion droite et légitime, touchant les choses qui sont ou ne sont pas à craindre, que j'appelle, que je pose comme courage, si tu n'y objectes rien. Mais je n'y objecte rien, dit-il, car il me semble que si l'opinion droite sur ces mêmes choses n'est pas le fruit de l'éducation, si elle est sauvage ou servile, tu ne la regardes point comme stable, et tu l'appelles d'un autre nom. Ce que tu dis est très exact, avouai-je. J'admets donc ta définition du courage. Oui, admets-la, du moins comme celle du courage politique, et tu auras raison. Mais sur ce point, si tu veux, nous discuterons bien mieux une autre fois; pour le moment ce n'est pas le courage que nous cherchons, mais la justice. En voilà donc assez, je pense, sur ce sujet-là. C'est juste, dit-il. Dès lors, repris-je, deux vertus nous restent encore à (430d) trouver dans la cité, la tempérance, et l'objet de toute notre recherche, la justice. Parfaitement. Eh bien ! comment pourrions-nous trouver la justice sans plus nous occuper de la tempérance? Je n'en sais rien, répondit-il; mais je ne voudrais pas qu'elle se montrât à nous la première si nous ne devions plus examiner la tempérance. Si tu veux me faire plaisir, examine d'abord cette dernière. Mais, certes, je veux bien; j'aurais tort de refuser. (430e) Examine donc, dit-il. C'est ce que je vais faire. Et, à voir les choses d'ici, elle ressemble, plus que les vertus précédentes, à un accord et à une harmonie. Comment? La tempérance est en quelque sorte un ordre, une maîtrise qui s'exerce sur certains plaisirs et certaines passions, comme l'indique - d'une façon que je n'entends pas trop - l'expression commune « maître de soi-même », et quelques autres semblables qui sont, pour ainsi dire, des traces de cette vertu, n'est-ce pas? Très certainement. Or l'expression « maître de soi-même » n'est-elle pas ridicule? Celui qui est maître de lui-même est aussi, je suppose, esclave de lui-même, et celui qui est esclave, (431a) maître;


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Dernière mise à jour : 1/03/2006