[431] (431a) ὁ αὐτὸς γὰρ ἐν ἅπασιν τούτοις προσαγορεύεται.
Τί δ’ οὔ;
᾿Αλλ’, ἦν δ’ ἐγώ, φαίνεταί μοι βούλεσθαι λέγειν οὗτος ὁ λόγος ὥς τι
ἐν αὐτῷ τῷ ἀνθρώπῳ περὶ τὴν ψυχὴν τὸ μὲν βέλτιον ἔνι, τὸ δὲ χεῖρον, καὶ
ὅταν μὲν τὸ βέλτιον φύσει τοῦ χείρονος ἐγκρατὲς ᾖ, τοῦτο λέγειν τὸ
κρείττω αὑτοῦ —ἐπαινεῖ γοῦν—ὅταν δὲ ὑπὸ τροφῆς κακῆς ἤ τινος ὁμιλίας
κρατηθῇ ὑπὸ πλήθους τοῦ χείρονος σμικρότερον τὸ βέλτιον (431b) ὄν, τοῦτο
δὲ ὡς ἐν ὀνείδει ψέγειν τε καὶ καλεῖν ἥττω ἑαυτοῦ καὶ ἀκόλαστον τὸν
οὕτω διακείμενον.
Καὶ γὰρ ἔοικεν, ἔφη.
᾿Απόβλεπε τοίνυν, ἦν δ’ ἐγώ, πρὸς τὴν νέαν ἡμῖν πόλιν, καὶ εὑρήσεις
ἐν αὐτῇ τὸ ἕτερον τούτων ἐνόν· κρείττω γὰρ αὐτὴν αὑτῆς δικαίως φήσεις
προσαγορεύεσθαι, εἴπερ οὗ τὸ ἄμεινον τοῦ χείρονος ἄρχει σῶφρον
κλητέον καὶ κρεῖττον αὑτοῦ.
᾿Αλλ’ ἀποβλέπω, ἔφη, καὶ ἀληθῆ λέγεις.
Καὶ μὴν καὶ τάς γε πολλὰς καὶ παντοδαπὰς ἐπιθυμίας καὶ (431c) ἡδονάς
τε καὶ λύπας ἐν παισὶ μάλιστα ἄν τις εὕροι καὶ γυναιξὶ καὶ οἰκέταις καὶ
τῶν ἐλευθέρων λεγομένων ἐν τοῖς πολλοῖς τε καὶ φαύλοις.
Πάνυ μὲν οὖν.
Τὰς δέ γε ἁπλᾶς τε καὶ μετρίας, αἳ δὴ μετὰ νοῦ τε καὶ δόξης ὀρθῆς
λογισμῷ ἄγονται, ἐν ὀλίγοις τε ἐπιτεύξῃ καὶ τοῖς βέλτιστα μὲν φῦσιν,
βέλτιστα δὲ παιδευθεῖσιν.
᾿Αληθῆ, ἔφη.
Οὐκοῦν καὶ ταῦτα ὁρᾷς ἐνόντα σοι ἐν τῇ πόλει καὶ κρατουμένας
αὐτόθι τὰς ἐπιθυμίας τὰς ἐν τοῖς πολλοῖς τε (431d) καὶ φαύλοις ὑπό τε τῶν
ἐπιθυμιῶν καὶ τῆς φρονήσεως τῆς ἐν τοῖς ἐλάττοσί τε καὶ ἐπιεικεστέροις;
῎Εγωγ’, ἔφη.
Εἰ ἄρα δεῖ τινα πόλιν προσαγορεύειν κρείττω ἡδονῶν τε καὶ
ἐπιθυμιῶν καὶ αὐτὴν αὑτῆς, καὶ ταύτην προσρητέον.
Παντάπασιν μὲν οὖν, ἔφη.
῏Αρ’ οὖν οὐ καὶ σώφρονα κατὰ πάντα ταῦτα;
Καὶ μάλα, ἔφη.
Καὶ μὴν εἴπερ αὖ ἐν ἄλλῃ πόλει ἡ αὐτὴ δόξα ἔνεστι τοῖς (431e) τε
ἄρχουσι καὶ ἀρχομένοις περὶ τοῦ οὕστινας δεῖ ἄρχειν, καὶ ἐν ταύτῃ ἂν εἴη
τοῦτο ἐνόν. ἢ οὐ δοκεῖ;
Καὶ μάλα, ἔφη, σφόδρα.
᾿Εν ποτέροις οὖν φήσεις τῶν πολιτῶν τὸ σωφρονεῖν ἐνεῖναι ὅταν
οὕτως ἔχωσιν; ἐν τοῖς ἄρχουσιν ἢ ἐν τοῖς ἀρχομένοις;
᾿Εν ἀμφοτέροις που, ἔφη.
῾Ορᾷς οὖν, ἦν δ’ ἐγώ, ὅτι ἐπιεικῶς ἐμαντευόμεθα ἄρτι ὡς ἁρμονίᾳ
τινὶ ἡ σωφροσύνη ὡμοίωται;
Τί δή;
| [431] car en tous ces cas c'est la même personne qui est désignée.
Sans doute.
Mais cette expression me paraît vouloir dire qu'il y a dans l'âme humaine deux
parties : l'une supérieure en qualité et l'autre inférieure; quand la supérieure par
nature commande à l'inférieure, on dit que l'homme est maître de lui-même - c'est un
éloge assurément; mais quand, par le fait d'une mauvaise éducation ou de quelque
mauvaise fréquentation la partie supérieure, qui est plus petite, se trouve dominée
par la masse des éléments (431b) qui composent l'inférieure, on blâme cette
domination comme honteuse, et l'on dit de l'homme dans un pareil état qu'il est
esclave de lui-même et déréglé.
Cette explication me paraît juste, dit-il.
Jette donc les yeux, repris-je, sur notre jeune cité; tu y trouveras l'une de ces
conditions réalisée, et tu diras que c'est avec raison qu'elle est appelée maîtresse
d'elle-même, si tout ce dont la partie supérieure commande à l'inférieure doit être
appelé tempérant et maître de soi-même.
J'y jette les yeux et je vois que tu dis vrai.
Certes, on y trouverait aussi, en grand nombre et de (431c) toutes sortes, passions,
plaisirs et peines, surtout chez les enfants, les femmes, les serviteurs et la foule des
hommes de peu qu'on appelle libres.
Certainement.
Mais pour les sentiments simples et modérés que le raisonnement dirige et
qu'accompagnent l'intelligence et la droite opinion, tu ne les rencontreras que chez
de rares personnes, celles, douées d'une excellente nature, qu'a formées une excellente éducation.
C'est vrai.
Ne vois-tu pas également que dans ta cité les désirs de la foule des hommes de peu
sont dominés par les désirs (431d) et par la sagesse du plus petit nombre des hommes vertueux?
Je le vois.
Si donc on peut dire d'une cité qu'elle est maîtresse de ses plaisirs, de ses passions et
d'eIle-même, c'est de celle-ci qu'il faut le dire.
Assurément.
Mais ne faut-il pas aussi l'appeler tempérante en considération de tout cela?
Très certainement.
Et si dans une autre cité gouvernants et gouvernés ont la même opinion touchant
ceux qui doivent commander (431e), dans la nôtre aussi résidera cet accord, n'est-ce-pas?
Sans aucun doute.
Eh bien ! quand les citoyens sont disposés de la sorte, chez lesquels diras-tu que se
trouve la tempérance? chez les gouvernants ou les gouvernés?
Chez les uns et les autres, répondit-il.
Ainsi, tu vois que nous devinions juste tout à l'heure, quand nous disions que la
tempérance ressemble à une harmonie.
Pourquoi donc?
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