HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre IV

Page 429

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[429] καὶ τοῦτο, ὡς ἔοικε, φύσει (429a) ὀλίγιστον γίγνεται γένος, προσήκει ταύτης τῆς ἐπιστήμης μεταλαγχάνειν ἣν μόνην δεῖ τῶν ἄλλων ἐπιστημῶν σοφίαν καλεῖσθαι. ᾿Αληθέστατα, ἔφη, λέγεις. Τοῦτο μὲν δὴ ἓν τῶν τεττάρων οὐκ οἶδα ὅντινα τρόπον ηὑρήκαμεν, αὐτό τε καὶ ὅπου τῆς πόλεως ἵδρυται. ᾿Εμοὶ γοῦν δοκεῖ, ἔφη, ἀποχρώντως ηὑρῆσθαι. ᾿Αλλὰ μὴν ἀνδρεία γε αὐτή τε καὶ ἐν κεῖται τῆς πόλεως, δι τοιαύτη κλητέα πόλις, οὐ πάνυ χαλεπὸν ἰδεῖν. Πῶς δή; (429b) Τίς ἄν, ἦν δἐγώ, εἰς ἄλλο τι ἀποβλέψας δειλὴν ἀνδρείαν πόλιν εἴποι ἀλλ εἰς τοῦτο τὸ μέρος προπολεμεῖ τε καὶ στρατεύεται ὑπὲρ αὐτῆς; Οὐδἂν εἷς, ἔφη, εἰς ἄλλο τι. Οὐ γὰρ οἶμαι, εἶπον, οἵ γε ἄλλοι ἐν αὐτῇ δειλοὶ ἀνδρεῖοι ὄντες κύριοι ἂν εἶεν τοίαν αὐτὴν εἶναι τοίαν. Οὐ γάρ. Καὶ ἀνδρεία ἄρα πόλις μέρει τινὶ ἑαυτῆς ἐστι, διὰ τὸ ἐν ἐκείνῳ ἔχειν δύναμιν τοιαύτην διὰ παντὸς σώσει τὴν περὶ (429c) τῶν δεινῶν δόξαν, ταῦτά τε αὐτὰ εἶναι καὶ τοιαῦτα, τε καὶ οἷα νομοθέτης παρήγγελλεν ἐν τῇ παιδείᾳ. οὐ τοῦτο ἀνδρείαν καλεῖς; Οὐ πάνυ, ἔφη, ἔμαθον εἶπες, ἀλλαὖθις εἰπέ. Σωτηρίαν ἔγωγ’, εἶπον, λέγω τινὰ εἶναι τὴν ἀνδρείαν. Ποίαν δὴ σωτηρίαν; Τὴν τῆς δόξης τῆς ὑπὸ νόμου διὰ τῆς παιδείας γεγονυίας περὶ τῶν δεινῶν τέ ἐστι καὶ οἷα· διὰ παντὸς δὲ ἔλεγον αὐτῆς σωτηρίαν τὸ ἔν τε λύπαις ὄντα διασῴζεσθαι αὐτὴν καὶ ἐν (429d) ἡδοναῖς καὶ ἐν ἐπιθυμίαις καὶ ἐν φόβοις καὶ μὴ ἐκβάλλειν. δέ μοι δοκεῖ ὅμοιον εἶναι ἐθέλω ἀπεικάσαι, εἰ βούλει. ᾿Αλλὰ βούλομαι. Οὐκοῦν οἶσθα, ἦν δἐγώ, ὅτι οἱ βαφῆς, ἐπειδὰν βουληθῶσι βάψαι ἔρια ὥστεἶναι ἁλουργά, πρῶτον μὲν ἐκλέγονται ἐκ τοσούτων χρωμάτων μίαν φύσιν τὴν τῶν λευκῶν, ἔπειτα προπαρασκευάζουσιν, οὐκ ὀλίγῃ παρασκευῇ θεραπεύσαντες ὅπως δέξεται ὅτι μάλιστα τὸ ἄνθος, καὶ οὕτω δὴ βάπτουσι. (429e) καὶ μὲν ἂν τούτῳ τῷ τρόπῳ βαφῇ, δευσοποιὸν γίγνεται τὸ βαφέν, καὶ πλύσις οὔτἄνευ ῥυμμάτων οὔτε μετὰ ῥυμμάτων δύναται αὐτῶν τὸ ἄνθος ἀφαιρεῖσθαι· δἂν μή, οἶσθα οἷα δὴ γίγνεται, ἐάντέ τις ἄλλα χρώματα βάπτῃ ἐάντε καὶ ταῦτα μὴ προθεραπεύσας. Οἶδα, ἔφη, ὅτι καὶ ἔκπλυτα καὶ γελοῖα. Τοιοῦτον τοίνυν, ἦν δἐγώ, ὑπόλαβε κατὰ δύναμιν ἐργάζεσθαι καὶ ἡμᾶς, [429] et les hommes de cette race sont naturellement très rares, auxquels il (429a) appartient de participer à la science qui, seule parmi les sciences, mérite le nom de sagesse. C'est très exact, dit-il. Nous avons donc trouvé, je ne sais de quelle manière, l'une des quatre vertus cherchées, et en quel point de la cité elle réside. Pour moi, observa-t-il, elle me paraît trouvée de manière satisfaisante. Quant au courage lui-même et à la partie de la cité où il réside, partie à cause de laquelle la cité est appelée courageuse, il n'est pas difficile de les voir. Comment donc? Qui dirait, poursuivis-je, qu'une cité est lâche ou (429b) courageuse eu égard à autre chose qu'à cette partie qui fait la guerre et porte les armes pour elle? Personne, répondit-il, ne le dirait eu égard à autre chose. Aussi bien ne pensé-je pas que les autres citoyens, lâches ou courageux, aient le pouvoir de donner à la cité l'un ou l'autre de ces caractères. Ils ne l'ont pas en effet. Donc, la cité est courageuse par une partie d'elle-même, et parce qu'elle possède en cette partie la force de garder (429c) constamment intacte son opinion sur les choses à craindre : à savoir que ce sont celles, en nombre et en nature, que le législateur a désignées dans l'éducation. Ou bien n'est-ce pas là ce que tu appelles courage? Je n'ai pas tout à fait compris ce que tu dis; répète-le. Je dis que le courage est une sorte de sauvegarde. Oui, mais quelle sorte de sauvegarde? Celle de l'opinion que la loi a fait naître en nous, par le moyen de l'éducation, sur les choses qui sont à craindre, leur nombre et leur nature. Et j'entendais par sauvegarde constante de cette opinion le fait pour quelqu'un de la (429d) garder sauve au milieu des peines et des plaisirs, des désirs et des craintes, et de ne point l'abandonner. Je vais t'expliquer cela par une comparaison, si tu veux. Mais je veux bien. Tu sais donc que les teinturiers, quand ils veulent teindre de la laine en pourpre, choisissent d'abord, parmi celles de diverses couleurs, une seule espèce de laine, la blanche; qu'ensuite ils la préparent, la soumettant à un long traitement, afin qu'elle prenne au mieux l'éclat de la couleur; qu'enfin ils la plongent dans la teinture. Et (429e) ce que l'on teint de cette manière est indélébile : le lavage, fait avec ou sans dissolvants, n'en ôte pas la couleur; par contre tu sais ce qui arrive quand on ne procède pas ainsi, quand on teint des laines d'une autre couleur, ou même de la laine blanche sans la préparer à l'avance. Je sais, dit-il, que la couleur passe et devient ridicule. Conçois donc, repris-je, que nous avons procédé, dans la mesure de nos forces, à une opération semblable nous aussi,


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Dernière mise à jour : 1/03/2006