[25] XXV - Οὐκοῦν τοιόνδε τι, ἦ δ᾽ ὃς ὁ Σωκράτης, δεῖ ἡμᾶς ἀνερέσθαι ἑαυτούς,
τῷ ποίῳ τινὶ ἄρα προσήκει τοῦτο τὸ πάθος πάσχειν, τὸ διασκεδάννυσθαι,
καὶ ὑπὲρ τοῦ ποίου τινὸς δεδιέναι μὴ πάθῃ αὐτό, καὶ τῷ ποίῳ τινὶ <οὔ>· καὶ
μετὰ τοῦτο αὖ ἐπισκέψασθαι πότερον (ἡ) ψυχή ἐστιν, καὶ ἐκ τούτων θαρρεῖν
ἢ δεδιέναι ὑπὲρ τῆς ἡμετέρας ψυχῆς;
- Ἀληθῆ, ἔφη, λέγεις.
- (78c) Ἆρ᾽ οὖν τῷ μὲν συντεθέντι τε καὶ συνθέτῳ ὄντι φύσει προσήκει τοῦτο
πάσχειν, διαιρεθῆναι ταύτῃ ᾗπερ συνετέθη· εἰ δέ τι τυγχάνει ὂν ἀσύνθετον,
τούτῳ μόνῳ προσήκει μὴ πάσχειν ταῦτα, εἴπερ τῳ ἄλλῳ;
- Δοκεῖ μοι, ἔφη, οὕτως ἔχειν, ὁ Κέβης.
- Οὐκοῦν ἅπερ ἀεὶ κατὰ ταὐτὰ καὶ ὡσαύτως ἔχει, ταῦτα μάλιστα εἰκὸς εἶναι
τὰ ἀσύνθετα, τὰ δὲ ἄλλοτ᾽ ἄλλως καὶ μηδέποτε κατὰ ταὐτά, ταῦτα δὲ
σύνθετα;
- Ἔμοιγε δοκεῖ οὕτως.
- Ἴωμεν δή, ἔφη, ἐπὶ ταὐτὰ ἐφ᾽ ἅπερ ἐν τῷ ἔμπροσθεν (78d) λόγῳ. Αὐτὴ ἡ
οὐσία ἧς λόγον δίδομεν τοῦ εἶναι καὶ ἐρωτῶντες καὶ ἀποκρινόμενοι, πότερον
ὡσαύτως ἀεὶ ἔχει κατὰ ταὐτὰ ἢ ἄλλοτ᾽ ἄλλως; Αὐτὸ τὸ ἴσον, αὐτὸ τὸ καλόν,
αὐτὸ ἕκαστον ὃ ἔστιν, τὸ ὄν, μή ποτε μεταβολὴν καὶ ἡντινοῦν ἐνδέχεται; Ἢ
ἀεὶ αὐτῶν ἕκαστον ὃ ἔστι, μονοειδὲς ὂν αὐτὸ καθ᾽ αὑτό, ὡσαύτως κατὰ
ταὐτὰ ἔχει καὶ οὐδέποτε οὐδαμῇ οὐδαμῶς ἀλλοίωσιν οὐδεμίαν ἐνδέχεται;
- Ὡσαύτως, ἔφη, ἀνάγκη, ὁ Κέβης, κατὰ ταὐτὰ ἔχειν, ὦ Σώκρατες.
- Τί δὲ τῶν πολλῶν καλῶν, οἷον ἀνθρώπων ἢ ἵππων ἢ (78e) ἱματίων ἢ ἄλλων
ὡντινωνοῦν τοιούτων, ἢ ἴσων (ἢ καλῶν) ἢ πάντων τῶν ἐκείνοις ὁμωνύμων;
Ἆρα κατὰ ταὐτὰ ἔχει, ἢ πᾶν τοὐναντίον ἐκείνοις οὔτε αὐτὰ αὑτοῖς οὔτε
ἀλλήλοις οὐδέποτε ὡς ἔπος εἰπεῖν οὐδαμῶς κατὰ ταὐτά;
- Οὕτως αὖ, ἔφη ὁ Κέβης, ταῦτα· οὐδέποτε ὡσαύτως ἔχει.
- (79a) Οὐκοῦν τούτων μὲν κἂν ἅψαιο κἂν ἴδοις κἂν ταῖς ἄλλαις αἰσθήσεσιν
αἴσθοιο, τῶν δὲ κατὰ ταὐτὰ ἐχόντων οὐκ ἔστιν ὅτῳ ποτ᾽ ἂν ἄλλῳ ἐπιλάβοιο
ἢ τῷ τῆς διανοίας λογισμῷ, ἀλλ᾽ ἔστιν ἀιδῆ τὰ τοιαῦτα καὶ οὐχ ὁρατά;
- Παντάπασιν, ἔφη, ἀληθῆ λέγεις.
| [25] XXV. — Il faut, reprit Socrate, nous poser à nous-mêmes une question comme celle-ci :
A quelle sorte de choses appartient-il de souffrir cet accident qu’est la dispersion, et
pour quelle sorte, de choses avons-nous à le craindre, pour quelle sorte, non ? Après
cela, nous aurons encore à examiner à laquelle de ces deux sortes appartient l’âme et,
d’après cela, à conclure ce que nous avons à espérer ou à craindre pour notre âme à
nous.
— Cela est vrai, dit-il.
— Or, n’est-ce pas à ce qui a été composé et à ce que la nature compose qu’il appartient
de se résoudre de la même manière qu’il a été composé, et s’il y a quelque chose qui ne
soit pas composé, n’est-ce pas à cela seul plus qu’à toute autre chose qu’il appartient
d’échapper à cet accident ?
— Il me semble qu’il en est ainsi, dit Cébès.
— Dès lors il est très vraisemblable que les choses qui sont toujours les mêmes et dans le
même état ne sont pas les choses composées, et que les choses qui sont tantôt d’une
façon, tantôt d’une autre, et qui ne sont jamais les mêmes, celles-là sont les choses
composées ?
— Je le crois pour ma part.
— Venons maintenant, reprit Socrate, aux choses dont nous parlions précédemment.
L’essence elle-même, que dans nos demandes et nos réponses nous définissons par l’être
véritable, est-elle toujours la même et de la même façon, ou tantôt d’une façon, tantôt de
l’autre ? L’égal en soi, le beau en soi, chaque chose en soi, autrement dit l’être réel,
admet-il jamais un changement, quel qu’il soit, ou chacune de ces réalités, étant
uniforme et existant pour elle-même, est-elle toujours la même et de la même façon et
n’admet-elle jamais nulle part en aucune façon aucune altération ?
— Elle reste nécessairement, Socrate, répondit Cébès, dans le même état et de la même
façon.
— Mais que dirons-nous de la multitude des belles choses, comme les hommes, les
chevaux, les vêtements ou toute autre chose de même nature, qui sont ou égales ou belles
et portent toutes le même nom que les essences ? Restent-elles les mêmes, ou bien, tout
au rebours des essences, ne peut-on dire qu’elles ne sont jamais les mêmes, ni par
rapport à elles-mêmes, ni par rapport aux autres ?
— C’est ceci qui est vrai, dit Cébès : elles ne sont jamais les mêmes.
— Or ces choses, on peut les toucher, les voir et les saisir par les autres sens ; au
contraire, celles qui sont toujours les mêmes on ne peut les saisir par aucun autre moyen
que par un raisonnement de l’esprit, les choses de ce genre étant invisibles et hors de la
vue.
— Ce que tu dis est parfaitement vrai, dit-il.
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