HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Cratyle (dialogue complet)

Page 430

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[430] (430a) (Σωκράτης) Ἀλλἀγαπητὸν καὶ τοῦτο. Πότερον γὰρ ἀληθῆ ἂν φθέγξαιτο ταῦτα φθεγξάμενος ψευδῆ; τὸ μέν τι αὐτῶν ἀληθές, τὸ δὲ ψεῦδος; καὶ γὰρ ἂν καὶ τοῦτο ἐξαρκοῖ. (Κρατύλος) Ψοφεῖν ἔγωγἂν φαίην τὸν τοιοῦτον, μάτην αὐτὸν ἑαυτὸν κινοῦντα, ὥσπερ ἂν εἴ τις χαλκίον κινήσειε κρούσας. (Σωκράτης) Φέρε δή, ἐάν πῃ διαλλαχθῶμεν, Κρατύλε· ἆροὐκ ἄλλο μὲν ἂν φαίης τὸ ὄνομα εἶναι, ἄλλο δὲ ἐκεῖνο οὗ τὸ ὄνομά ἐστιν; (Κρατύλος) Ἔγωγε. (Σωκράτης) Οὐκοῦν καὶ τὸ ὄνομα ὁμολογεῖς μίμημά τι εἶναι τοῦ (430b) πράγματος; (Κρατύλος) Πάντων μάλιστα. (Σωκράτης) Οὐκοῦν καὶ τὰ ζωγραφήματα τρόπον τινὰ ἄλλον λέγεις μιμήματα εἶναι πραγμάτων τινῶν; (Κρατύλος) Ναί. (Σωκράτης) Φέρε δήἴσως γὰρ ἐγὼ οὐ μανθάνω ἅττα ποτἔστιν λέγεις, σὺ δὲ τάχἂν ὀρθῶς λέγοιςἔστι διανεῖμαι καὶ προσενεγκεῖν ταῦτα ἀμφότερα τὰ μιμήματα, τά τε ζωγραφήματα κἀκεῖνα τὰ ὀνόματα, τοῖς πράγμασιν ὧν μιμήματά ἐστιν, οὔ; (430c) (Κρατύλος) Ἔστιν. (Σωκράτης) Πρῶτον μὲν δὴ σκόπει τόδε. ἆρἄν τις τὴν μὲν τοῦ ἀνδρὸς εἰκόνα τῷ ἀνδρὶ ἀποδοίη, τὴν δὲ τῆς γυναικὸς τῇ γυναικί, καὶ τἆλλα οὕτως; (Κρατύλος) Πάνυ μὲν οὖν. (Σωκράτης) Οὐκοῦν καὶ τοὐναντίον τὴν μὲν τοῦ ἀνδρὸς τῇ γυναικί, τὴν δὲ τῆς γυναικὸς τῷ ἀνδρί; (Κρατύλος) Ἔστι καὶ ταῦτα. (Σωκράτης) Ἆροὖν αὗται αἱ διανομαὶ ἀμφότεραι ὀρθαί, ἑτέρα; (Κρατύλος) ἑτέρα. (Σωκράτης) ἂν ἑκάστῳ οἶμαι τὸ προσῆκόν τε καὶ τὸ ὅμοιον ἀποδιδῷ. (Κρατύλος) Ἔμοιγε δοκεῖ. (430d) (Σωκράτης) Ἵνα τοίνυν μὴ μαχώμεθα ἐν τοῖς λόγοις ἐγώ τε καὶ σὺ φίλοι ὄντες, ἀπόδεξαί μου λέγω. Τὴν τοιαύτην γάρ, ἑταῖρε, καλῶ ἔγωγε διανομὴν ἐπἀμφοτέροις μὲν τοῖς μιμήμασιν, τοῖς τε ζῴοις καὶ τοῖς ὀνόμασιν, ὀρθήν, ἐπὶ δὲ τοῖς ὀνόμασι πρὸς τῷ ὀρθὴν καὶ ἀληθῆ· τὴν δἑτέραν, τὴν τοῦ ἀνομοίου δόσιν τε καὶ ἐπιφοράν, οὐκ ὀρθήν, καὶ ψευδῆ ὅταν ἐπὀνόμασιν . (Κρατύλος) Ἀλλὅπως μή, Σώκρατες, ἐν μὲν τοῖς ζωγραφήμασιν (430e) τοῦτο, τὸ μὴ ὀρθῶς διανέμειν, ἐπὶ δὲ τοῖς ὀνόμασιν οὔ, ἀλλἀναγκαῖον ἀεὶ ὀρθῶς. (Σωκράτης) Πῶς λέγεις; τί τοῦτο ἐκείνου διαφέρει; ἆροὐκ ἔστι προσελθόντα ἀνδρί τῳ εἰπεῖν ὅτι «τουτί ἐστι σὸν γράμμακαὶ δεῖξαι αὐτῷ, ἂν μὲν τύχῃ, ἐκείνου εἰκόνα, ἂν δὲ τύχῃ, γυναικός; τὸ δὲ δεῖξαι λέγω εἰς τὴν τῶν ὀφθαλμῶν αἴσθησιν καταστῆσαι. (Κρατύλος) Πάνυ γε. (Σωκράτης) Τί δέ; Πάλιν αὐτῷ τούτῳ προσελθόντα εἰπεῖν ὅτι «τουτί ἐστιν σὸν ὄνομα» ; Ἔστι δέ που καὶ τὸ ὄνομα μίμημα ὥσπερ τὸ ζωγράφημα. [430] (430a) SOCRATE Je n*en veux pas davantage : l'homme qui émettrait ces sons, mentirait-il ou dirait-il la vérité, ou seulement une partie de vrai et une partie de faux? Car cela me suffirait encore. CRATYLE. Moi, je dirais que cet homme ne fait que du bruit, ne fait que battre l'air inutilement, comme celui qui frappe sur un vase d'airain. SOCRATE. Voyons donc, Cratyle, si nous pourrons nous entendre. Admets-tu que le nom et l'objet nommé soient deux choses distinctes ? CRATYLE. Oui. SOCRATE. Accordes-tu aussi que le nom est en quelque manière une image (430b) de la chose? CRATYLE. Certainement. SOCRATE. Sans doute tu conviens que les peintures sont aussi des imitations d'un autre genre. CRATYLE. Oui. SOCRATE. Voyons donc ; il faut que je n'entende pas ton idée, qui d'ailleurs peut être fort juste. Est-il ou n'est-il pas possible de rapporter et d'attribuer respectivement ces deux sortes d'imitations, savoir les noms et les peintures, aux objets qu'elles reproduisent? (430c) CRATYLE. Oui, cela est possible. SOCRATE. Remarque bien ceci. D'abord, je puis rapporter l'image de l'homme à l'homme, celle de la femme à la femme, et ainsi du reste. CRATYLE. Oui. SOCRATE. Je puis aussi rapporter, tout au contraire, l'image de l'homme à la femme et celle de la femme à l'homme, CRATYLE. Cela est encore possible. SOCRATE. Ces applications différentes seront-elles justes l'une et l'autre, ou seulement l'une des deux? CRATYLE. L'une des deux seulement. SOCRATE. C'est-à-dire, je pense, celle qui rapportera à chaque objet ce qui lui appartient et lui ressemble. CRATYLE. C'est mon opinion. (430d) SOCRATE. . Pour ne pas nous faire l'un a l'autre des querelles de mots, amis comme nous le sommes, accorde-moi ce que je vais te dire : lorsqu'on applique à une chose une image qui lui ressemble, que l'image soit un nom ou la représentation d'un être animé, je dis que cette application est faite avec propriété; et si c'est de noms qu'il s'agit, je dis de plus qu'elle est vraie. Je dis que l'application est impropre quand elle rapporte le dissemblable au dissemblable, et en outre qu'elle est fausse si c'est l'application d'un nom. CRATYLE. Mais il se pourrait bien, Socrate, que ce défaut de propriété dans l'application ne se rencontrât (430e) que dans la peinture, et que le rapport des noms aux choses fut toujours juste. SOCRATE. Que dis-tu? Y a-t-il la moindre différence? Un homme vient et dit à un autre : Voici ton image ; ne peut-il pas lui montrer en effet son image, ou lui montrer celle d'une femme? J'appelle montrer offrir une chose au sens de la vue. CRATYLE. Fort bien. SOCRATE. Mais quoi, le même homme ne pourrait-il pas venir dire à l'autre : ceci est ton nom ? Il est entendu que le nom est une imitation comme le tableau.


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Dernière mise à jour : 18/02/2010