[425] (425a) ἐξ ὧν τά τε ὀνόματα καὶ τὰ ῥήματα συντίθενται· καὶ πάλιν ἐκ τῶν ὀνομάτων καὶ ῥημάτων μέγα ἤδη τι καὶ καλὸν καὶ ὅλον συστήσομεν, ὥσπερ ἐκεῖ τὸ ζῷον τῇ γραφικῇ, ἐνταῦθα τὸν λόγον τῇ ὀνομαστικῇ ἢ ῥητορικῇ ἢ ἥτις ἐστὶν ἡ τέχνη. Μᾶλλον δὲ οὐχ ἡμεῖς, ἀλλὰ λέγων ἐξηνέχθην. Συνέθεσαν μὲν γὰρ οὕτως ᾗπερ σύγκειται οἱ παλαιοί· ἡμᾶς δὲ δεῖ, εἴπερ τεχνικῶς ἐπιστησόμεθα σκοπεῖσθαι αὐτὰ πάντα, (425b) οὕτω διελομένους, εἴτε κατὰ τρόπον τά τε πρῶτα ὀνόματα κεῖται καὶ τὰ ὕστερα εἴτε μή, οὕτω θεᾶσθαι· ἄλλως δὲ συνείρειν μὴ φαῦλον ᾖ καὶ οὐ καθ᾽ ὁδόν, ὦ φίλε Ἑρμόγενες.
(Ἑρμογένης)
Ἴσως νὴ Δί᾽, ὦ Σώκρατες.
(Σωκράτης)
Τί οὖν; Σὺ πιστεύεις σαυτῷ οἷός τ᾽ ἂν εἶναι ταῦτα οὕτω διελέσθαι; ἐγὼ μὲν γὰρ οὔ.
(Ἑρμογένης)
Πολλοῦ ἄρα δέω ἔγωγε.
(Σωκράτης)
Ἐάσομεν οὖν, ἢ βούλει οὕτως ὅπως ἂν δυνώμεθα, καὶ ἂν σμικρόν τι αὐτῶν οἷοί τ᾽ ὦμεν κατιδεῖν, ἐπιχειρῶμεν, (425c) προειπόντες, ὥσπερ ὀλίγον πρότερον τοῖς θεοῖς, ὅτι οὐδὲν εἰδότες τῆς ἀληθείας τὰ τῶν ἀνθρώπων δόγματα περὶ αὐτῶν εἰκάζομεν, οὕτω δὲ καὶ νῦν αὖ εἰπόντες (ἡμῖν) αὐτοῖς ἴωμεν, ὅτι εἰ μέν τι χρῆν (ἔδει) αὐτὰ διελέσθαι εἴτε ἄλλον ὁντινοῦν εἴτε ἡμᾶς, οὕτως ἔδει αὐτὰ διαιρεῖσθαι, νῦν δὲ τὸ λεγόμενον κατὰ δύναμιν δεήσει ἡμᾶς περὶ αὐτῶν πραγματεύεσθαι; δοκεῖ ταῦτα, ἢ πῶς λέγεις;
(Ἑρμογένης)
Πάνυ μὲν οὖν σφόδρα ἔμοιγε δοκεῖ.
(425d) (Σωκράτης)
Γελοῖα μὲν οἶμαι φανεῖσθαι, ὦ Ἑρμόγενες, γράμμασι καὶ συλλαβαῖς τὰ πράγματα μεμιμημένα κατάδηλα γιγνόμενα· ὅμως δὲ ἀνάγκη. Οὐ γὰρ ἔχομεν τούτου βέλτιον εἰς ὅτι ἐπανενέγκωμεν περὶ ἀληθείας τῶν πρώτων ὀνομάτων, εἰ μὴ ἄρα <βού>λει, ὥσπερ οἱ τραγῳδοποιοὶ ἐπειδάν τι ἀπορῶσιν ἐπὶ τὰς μηχανὰς καταφεύγουσι θεοὺς αἴροντες, καὶ ἡμεῖς οὕτως εἰπόντες ἀπαλλαγῶμεν, ὅτι τὰ πρῶτα ὀνόματα οἱ θεοὶ ἔθεσαν καὶ διὰ ταῦτα ὀρθῶς ἔχει. Ἆρα (425e) καὶ ἡμῖν κράτιστος οὗτος τῶν λόγων; ἢ ἐκεῖνος, ὅτι παρὰ βαρβάρων τινῶν αὐτὰ παρειλήφαμεν, εἰσὶ δὲ ἡμῶν ἀρχαιότεροι βάρβαροι;
| [425] (425a) dont nous composerons des noms et des verbes ; enfin, de ces noms
et de ces verbes nous formerons quelque chose de grand, de beau et d'un, le discours,
qui sera dans l'art des noms, dans la rhétorique, et dans tous les arts analogues,
ce qu'est dans la peinture la représentation d'un être animé. Ou plutôt ce
ne sera pas nous qui ferons cela : je me suis laissé entraîner à mes
propres paroles : dès longtemps toutes ces combinaisons, ont été
formées par les anciens; et tout et que nous avons à faire, si nous voulons
les étudier en connaisseurs, (425b) c'est de les diviser comme nous avons
fait jusqu'ici, et d'examiner de la même manière si les noms, soit primitifs,
soit dérivés, sont convenables ou s'ils ne le sont pas. Procéder autrement
et par voie de composition, ce serait mal s'y prendre et faire fausse route,
mon cher Hermogène.
HERMOGÈNE.
Très probablement, Socrate.
SOCRATE.
Quoi donc, te croirais-tu capable de procéder à de semblables
divisions? Pour moi, je n'ai pas en moi cette confiance.
HERMOGÈNE.
Ni moi non plus, assurément.
SOCRATE.
Laissons donc cela : ou bien, veux-tu que nous le tentions et y
fassions de notre mieux, (425c) quelque peu de succès que nous devions
espérer, en nous expliquant bien d'avance, comme nous l'avons déjà fait
pour les dieux ? Sans rien savoir de la vérité, nous voulions seulement,
disions-nous, essayer d'interpréter les opinions des hommes à leur égard;
de même à présent, disons-nous à nous-mêmes que si nous devons
jamais, nous ou d'autres, parvenir à des résultats satisfaisants sur cette
question, ce ne peut être que par le moyen dont nous avons parlé. Mais
enfin il faut, comme on dit, nous y employer de toutes nos forces. Que t'en
semble?
HERMOGÈNE.
Je suis tout à fait de ton avis.
(425d) SOCRATE.
Il peut sembler ridicule, Hermogène, de dire que des lettres, des
syllabes, fassent connaître les choses par imitation. Il faut bien, pourtant,
qu'il en soit ainsi. Nous n'avons rien de mieux à dire sur la vérité des mots
primitifs, à moins de faire comme les auteurs de tragédies, qui ont recours
dans l'embarras aux machines de théâtre et font apparaître les
dieux, et de nous tirer d 'affaire en alléguant que ce sont les dieux eux-mêmes
qui ont institué, les premiers noms, et que par conséquent ces
noms sont convenables. Sera-ce là (425e) notre meilleur et dernier
argument, ou bien en reviendrons-nous à notre supposition de tout à
l'heure, que ces noms nous sont venus de certains peuples barbares, plus
anciens que nous ?
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