| [417] (Ἑρμογένης)
Ταῦτα τὰ περὶ τὸ ἀγαθόν τε καὶ καλόν, συμφέροντά (417a) τε καὶ λυσιτελοῦντα καὶ ὠφέλιμα καὶ κερδαλέα καὶ τἀναντία τούτων.
(Σωκράτης)
Οὐκοῦν τὸ μὲν  «συμφέρον»  ἤδη που κἂν σὺ εὕροις ἐκ τῶν πρότερον ἐπισκοπῶν· τῆς γὰρ ἐπιστήμης ἀδελφόν τι φαίνεται. Οὐδὲν γὰρ ἄλλο δηλοῖ ἢ τὴν ἅμα φορὰν τῆς ψυχῆς μετὰ τῶν πραγμάτων, καὶ τὰ ὑπὸ τοῦ τοιούτου πραττόμενα  «συμφέροντά»  τε καὶ  «σύμφορα»  κεκλῆσθαι ἀπὸ τοῦ συμπεριφέρεσθαι ἔοικε, τὸ δέ γε  «κερδαλέον»  ἀπὸ τοῦ (417b) κέρδους.  «Κέρδος»  δὲ νῦ ἀντὶ τοῦ δέλτα ἀποδιδόντι ἐς τὸ ὄνομα δηλοῖ ὃ βούλεται· τὸ γὰρ ἀγαθὸν κατ᾽ ἄλλον τρόπον ὀνομάζει. Ὅτι γὰρ κεράννυται ἐς πάντα διεξιόν, ταύτην αὐτοῦ τὴν δύναμιν ἐπονομάζων ἔθετο τοὔνομα· δέλτα <δ᾽> ἐνθεὶς ἀντὶ τοῦ νῦ  «κέρδος»  ἐφθέγξατο.
(Ἑρμογένης)
 «Λυσιτελοῦν»  δὲ τί δή;
(Σωκράτης)
Ἔοικεν, ὦ Ἑρμόγενες, οὐχὶ καθάπερ οἱ κάπηλοι αὐτῷ χρῶνται, ἐὰν τὸ ἀνάλωμα ἀπολύῃ, οὐ ταύτῃ λέγειν (417c) μοι δοκεῖ τὸ  «λυσιτελοῦν,»  ἀλλ᾽ ὅτι τάχιστον ὂν τοῦ ὄντος ἵστασθαι οὐκ ἐᾷ τὰ πράγματα, οὐδὲ τέλος λαβοῦσαν τὴν φορὰν τοῦ φέρεσθαι στῆναί τε καὶ παύσασθαι, ἀλλ᾽ ἀεὶ λύει αὐτῆς ἄν τι ἐπιχειρῇ τέλος ἐγγίγνεσθαι, καὶ παρέχει ἄπαυστον καὶ ἀθάνατον αὐτήν, ταύτῃ μοι δοκεῖ ἐπιφημίσαι τὸ ἀγαθὸν λυσιτελοῦν· τὸ γὰρ τῆς φορᾶς λύον τὸ τέλος  «λυσιτελοῦν»  καλέσαι.  «Ὠφέλιμον»  δὲ ξενικὸν τοὔνομα, ᾧ καὶ Ὅμηρος πολλαχοῦ κέχρηται, τῷ  «ὀφέλλειν» · ἔστι δὲ τοῦτο τοῦ αὔξειν καὶ †ποιεῖν ἐπωνυμία. 
(417d) (Ἑρμογένης)
Τὰ δὲ δὴ τούτων ἐναντία πῶς ἔχει ἡμῖν;
(Σωκράτης)
Ὅσα μὲν ἀπόφησιν αὐτῶν, ὥς γέ μοι δοκεῖ, οὐδὲν δεῖ ταῦτα διεξιέναι.
(Ἑρμογένης)
Ποῖα ταῦτα;
(Σωκράτης)
 «Ἀσύμφορον»  καὶ  «ἀνωφελὲς»  καὶ  «ἀλυσιτελὲς»  καὶ  «ἀκερδές.» 
(Ἑρμογένης)
Ἀληθῆ λέγεις.
(Σωκράτης)
Ἀλλὰ  «βλαβερόν»  γε καὶ  «ζημιῶδες.» 
(Ἑρμογένης)
Ναί.
(Σωκράτης)
Καὶ τὸ μέν γε  «βλαβερὸν»  τὸ (417e) βλάπτον τὸν ῥοῦν εἶναι λέγει· τὸ δὲ  «βλάπτον»  αὖ σημαίνει βουλόμενον ἅπτειν· τὸ δὲ  «ἅπτειν»  καὶ δεῖν ταὐτόν ἐστι, τοῦτο δὲ πανταχοῦ ψέγει. τὸ βουλόμενον οὖν ἅπτειν ῥοῦν ὀρθότατα μὲν ἂν εἴη  «βουλαπτεροῦν,»  καλλωπισθὲν δὲ καλεῖσθαί μοι φαίνεται  «βλαβερόν.» 
 | [417] HERMOGÈNE.
Les termes qui se rapportent au bon et au beau dont nous venons de 
nous occuper, (417a) l'avantageux, le profitable, l'utile, le lucratif, et leurs 
contraires.
SOCRATE.
En faisant usage de nos observations précédentes, tu trouveras toi-même 
facilement l'origine du mot g-xympheron, avantageux. Il a un air de 
famille avec le nom de la science, g-epistehmeh. En effet, il ne désigne autre 
chose qu'un mouvement simultané, g-syn g-phora, de l'âme avec les choses ; 
et tout ce qui résulte de ce mouvement, s'appelle g-sympheron et g-symphoron, 
avantageux, du mot g-symperipheresthai, être emporté simultanément 
alentour.
HERMOGÈNE
Soit.
SOCRATE,
g-Kerdaleon, lucratif, vient (417b) de g-kerdos, gain. Et ce dernier mot, 
en mettant un g-n à la place du g-d, s'explique de lui-même. Il ne signifie autre 
chose que le bien. On a établi ce nom pour exprimer la propriété que 
possède le bien de se mêler, g-kerannutai, en pénétrant tout; et en 
changeant le g-d en g-n, on a prononcé g-kerdos.
HERMOGÈNE. 
Que dis-tu du mot g-lysiteloun, profitable ?
SOCRATE.
Je ne pense pas, Hermogène, que ce mot ait été établi d'abord dans 
le sens que lui donnent les marchands, comme signifiant (417c) ce qui 
libère de la dette; il désigne, je crois, ce qu'il y a de plus rapide dans l'être, 
ce qui ne permet pas aux choses de s'arrêter, ni au mouvement de cesser 
et de prendre fin, l'affranchissant toujours, g-lyohn, de ce qui voudrait 
l'amener à cette fin, g-telos, et ne lui accordant ni terme ni repos. C'est pour 
cette raison que le bien même me paraît aussi pouvoir s'appeler 
g-kysiteloun, cest-à-dire ce qui affranchit le mouvement de sa fin, g-lyon g-to 
g-telos g-tehs g-phoras. Quant à g-ohphelimon, utile, c'est un mot étranger, dont 
Homère a fait souvent usage sous la forme du verbe g-ophellein; c'est 
un mot qui exprime l'augmentation, l'accomplissement.
(417d) HERMOGÈNE.
Mais que dirons-nous des contraires de ces mots?
SOCRATE.
Il me semble inutile de nous occuper de ceux qui ne contiennent que 
la négation des mots déjà expliqués.
HERMOGÈNE.
Lesquels ?
SOCRATE.
g-Asymphoron, inutile, g-anohpheles, non avantageux, g-alysiteles, non 
profitable, et g-akerdes, non lucratif.
HERMOGÈNE.
Tu as raison.
SOCRATE.
Mais parlons de g-blaberon, nuisible et de g-zehmiohdes, funeste,
HERMOGÈNE.
A la bonne heure.
SOCRATE.
D'abord g-blaberon, nuisible, (417e) désigne ce qui retarde le flux des 
choses, g-to g-blapton g-ton g-roun. Le mot g-blapton, à son tour, signifie qui 
veut enchaîner, g-boulomenon g-aptein. En effet, g-aptein exprime la même 
chose que g-dein, enchaîner, et c'est ce que blâme toujours celui qui a 
institué les noms. En conséquence, ce qui veut arrêter le mouvement 
pouvait naturellement s'appeler g-boulapteroun, ou, pour plus d'élégance 
dans la prononciation, g-blaberon.
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