HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Cratyle (dialogue complet)

Page 410

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[410] (410a) (Σωκράτης) Ὅρα τοίνυν καὶ τοῦτο τὸ ὄνομα τὸ «πῦρ» μή τι βαρβαρικὸν . Τοῦτο γὰρ οὔτε ῥᾴδιον προσάψαι ἐστὶν Ἑλληνικῇ φωνῇ, φανεροί τεἰσὶν οὕτως αὐτὸ καλοῦντες Φρύγες σμικρόν τι παρακλίνοντες· καὶ τό γε «ὕδωρ» καὶ τὰς «κύνας» καὶ ἄλλα πολλά. (Ἑρμογένης) Ἔστι ταῦτα. (Σωκράτης) Οὐ τοίνυν δεῖ ταῦτα προσβιάζεσθαι, ἐπεὶ ἔχοι γἄν τις εἰπεῖν περὶ αὐτῶν. Τὸ μὲν οὖν πῦρ καὶ τὸ ὕδωρ ταύτῃ (410b) ἀπωθοῦμαι· δὲ δὴ ἀὴρ ἆρά γε, Ἑρμόγενες, ὅτι αἴρει τὰ ἀπὸ τῆς γῆς, «ἀὴρ» κέκληται; ὅτι ἀεὶ ῥεῖ; ὅτι πνεῦμα ἐξ αὐτοῦ γίγνεται ῥέοντος; οἱ γὰρ ποιηταί που τὰ πνεύματα «ἀήτας» καλοῦσιν· ἴσως οὖν λέγει, ὥσπερ ἂν εἰ εἴποι πνευματόρρουν, «ἀητόρρουν» (ὅθεν δὴ βούλεται αὐτὸν οὕτως εἰπεῖν, ὅτι ἐστὶν ἀήρ). Τὸν δὲ αἰθέρα τῇδέ πῃ ὑπολαμβάνω, ὅτι ἀεὶ θεῖ περὶ τὸν ἀέρα ῥέων «ἀειθεὴρ» δικαίως ἂν καλοῖτο. Γῆ δὲ μᾶλλον σημαίνει βούλεται ἐάν τις (410c) «γαῖαν» ὀνομάσῃ· γαῖα γὰρ γεννήτειρα ἂν εἴη ὀρθῶς κεκλημένη, ὥς φησιν Ὅμηρος· τὸ γὰρ «γεγάασιν» γεγεννῆσθαι λέγει. Εἶεν· τί οὖν ἡμῖν ἦν τὸ μετὰ τοῦτο; (Ἑρμογένης) Ὦραι, Σώκρατες, καὶ ἐνιαυτὸς καὶ ἔτος. (Σωκράτης) Αἱ μὲν δὴ ὧραι Ἀττικιστὶ ὡς τὸ παλαιὸν ῥητέον, εἴπερ βούλει τὸ εἰκὸς εἰδέναι· ΗΟΡΑΙ γάρ εἰσι διὰ τὸ ὁρίζειν χειμῶνάς τε καὶ θέρη καὶ πνεύματα καὶ τοὺς καρποὺς τοὺς ἐκ τῆς γῆς· ὁρίζουσαι δὲ δικαίως ἂν «ὅραι» καλοῖντο. (410d) Ἐνιαυτὸς δὲ καὶ ἔτος κινδυνεύει ἕν τι εἶναι. Τὸ γὰρ τὰ φυόμενα καὶ τὰ γιγνόμενα ἐν μέρει ἕκαστον προάγον εἰς φῶς καὶ αὐτὸ ἐν αὑτῷ ἐξετάζον, τοῦτο, ὥσπερ ἐν τοῖς πρόσθεν τὸ τοῦ Διὸς ὄνομα δίχα διῃρημένον οἱ μὲν Ζῆνα, οἱ δὲ Δία ἐκάλουν, οὕτω καὶ ἐνταῦθα οἱ μὲν «ἐνιαυτόνὅτι ἐν ἑαυτῷ, οἱ δὲ «ἔτοςὅτι ἐτάζει· δὲ ὅλος λόγος ἐστὶν τὸ «ἐν ἑαυτῷ ἐτάζον» τοῦτο προσαγορεύεσθαι ἓν ὂν δίχα, ὥστε δύο ὀνόματα γεγονέναι, «ἐνιαυτόν» τε καὶ (410e) «ἔτοςἐξ ἑνὸς λόγου. (Ἑρμογένης) Ἀλλὰ δῆτα, Σώκρατες, πολὺ ἐπιδίδως. (Σωκράτης) Πόρρω ἤδη οἶμαι φαίνομαι σοφίας ἐλαύνειν. (Ἑρμογένης) Πάνυ μὲν οὖν. (Σωκράτης) τάχα μᾶλλον φήσεις. [410] (410a) SOCRATE. Vois donc si ce mot g-pyr ne serait pas d'origine barbare. D'abord, il ne te sera pas facile de le dériver d'un mot grec; ensuite nous savons qu'en Phrygie on emploie dans le même sens le même mot légèrement modifié, ainsi que ceux de g-hydohr (eau), et de g-kyohn (chien), et beaucoup d'autres. HERMOGÈNE. Tu as raison. SOCRATE. Il ne faut donc pas tourmenter les mots de cette espèce, car on n'en pourrait parler qu'au hasard. J'écarte donc g-pyr et g-hydohr. (410b) Mais, Hermogène, le nom de l'air g-aehr, l'a-t-on tiré de ce qu'il enlève, g-airei, ce qui est sur la terre? ou bien de ce qu'il est dans un flux perpétuel, g-aei g-rei ou encore de ce que ce flux de l'air produit les vents, que les poètes désignent par le mot g-aehtas ? C'est donc comme si on disait g-pneumatorroun ou aehroroun, qui s'écoule en souffle, en vents, d'où viendrait g-aehr. L'éther, g-aithehr, me paraît ainsi appelé de ce qu'il court toujours en circulant autour de l'air, g-aei g-thei g-reohn g-peri g-aera; le vrai nom serait donc g-aeitheehr. Quant au mot g-geh, terre, la signification en sera plus manifeste en prononçant (410c) g-gaia; g-gaia, c'est g-gennehteira, génératrice, au sens d'Homère, qui emploie g-gegaasi pour g-gegennehsthai, être engendré. HERMOGÈNE. A la bonne heure. SOCRATE. Et qu'est-ce qui vient après ? HERMOGÈNE. Les saisons, g-hohrai, et l'année, g-eniautos, g-etos. SOCRATE. D'abord, si tu veux retrouver l'origine probable du mot g-hohrai, il faut le prononcer g-horai, suivant l'ancien usage attique. Les saisons sont ainsi appelées du mot g-horizoh, terminer, parce qu'elles déterminent l'hiver, l'été, l'époque des vents et de chaque production de la terre. (410d) Quant aux deux mots g-eniautos et g-etos, il me semble qu'ils reviennent au même. On aura voulu désigner ce qui met chaque chose au jour et l'éprouve en soi- même, g-auto g-en g-heautoh g-exetazohn, et on aura partagé cette phrase en deux mots, comme nous avons vu qu'on avait divisé le nom de Jupiter, les uns disant g-Zehna, les autres g-Dia : ainsi les uns auront nommé l'année g-etos, parce qu'elle éprouve, g-etazei, les choses, et les autres g-eniautos, parce que c'est en elle-même, g-en g-heautoh, qu'elle les éprouve : en somme, mon explication est que l'on a divisé en deux l'expression de ce qui éprouve en soi-même, de manière à former d'une seule et même idée les deux mots (410e) g-etos etg-eniautos. HERMOGÈNE. Véritablement, Socrate, tu fais de grands progrès. SOCRATE. Il me semble que me voilà déjà loin dans la route de la sagesse. HERMOGÈNE. Oui vraiment. SOCRATE. Tout à l'heure, tu en verras bien d'autres.


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Dernière mise à jour : 18/02/2010