[4,71] Ἐπεὶ δὲ μετὰ ταῦτα μὴ νοήσας τὰς περὶ θεοῦ ὡς
ἀνθρωποπαθοῦς ἐν ταῖς γραφαῖς λέξεις διασύρει ὁ Κέλσος
ἐν αἷς ὀργῆς λέγονται κατὰ τῶν ἀσεβῶν φωναὶ καὶ ἀπειλαὶ
κατὰ τῶν ἡμαρτηκότων, λεκτέον ὅτι, ὥσπερ ἡμεῖς τοῖς
κομιδῇ νηπίοις διαλεγόμενοι οὐ τοῦ ἑαυτῶν ἐν τῷ λέγειν
στοχαζόμεθα δυνατοῦ, ἀλλ´ ἁρμοζόμενοι πρὸς τὸ ἀσθενὲς
τῶν ὑποκειμένων φαμὲν ταῦτα ἀλλὰ καὶ ποιοῦμεν ἃ φαίνεται
ἡμῖν χρήσιμα εἰς τὴν τῶν παίδων ὡς παίδων ἐπιστροφὴν καὶ
διόρθωσιν· οὕτως ἔοικεν ὁ τοῦ θεοῦ λόγος ᾠκονομηκέναι
τὰ ἀναγεγραμμένα, μετρήσας τῇ δυνάμει τῶν ἀκουόντων
καὶ τῷ πρὸς αὐτοὺς χρησίμῳ τὸ ἐν τῇ ἀπαγγελίᾳ πρέπον.
Καὶ καθόλου γε περὶ τοῦ τοιούτου τρόπου τῆς ἀπαγγελίας
τῶν περὶ θεοῦ ἐν τῷ Δευτερονομίῳ οὕτω λέλεκται· «Ἐτροποφόρησέ
σε κύριος ὁ θεός σου, ὡς εἴ τις τροποφορήσαι
ἄνθρωπος τὸν υἱὸν αὐτοῦ.» Οἱονεὶ ἀνθρώπου τρόπους πρὸς
τὸ ἀνθρώποις λυσιτελὲς φορῶν ὁ λόγος τοιαῦτα λέγει· οὐ
γὰρ ἐδέοντο οἱ πολλοὶ προσωποποιοῦντος θεοῦ ἁρμοζόντως
ἑαυτῷ τὰ πρὸς τοὺς τοιούσδε λεχθησόμενα. Ἀλλ´ ᾧ μέλει
τῆς τῶν θείων γραμμάτων σαφηνείας εὑρήσει ἀπ´ αὐτῶν
τὰ λεγόμενα πνευματικὰ τοῖς ὀνομαζομένοις πνευματικοῖς
συγκρίνων τὸ βούλημα τῶν τε πρὸς τοὺς ἀσθενεστέρους
λεγομένων καὶ τῶν τοῖς ἐντρεχεστέροις ἀπαγγελλομένων,
πολλάκις ἐν τῇ αὐτῇ λέξει ἑκατέρων τῷ εἰδότι ἀκούειν
αὐτῆς κειμένων.
| [4,71] Maintenant, puisque faute d'entendre l'Écriture, il fait des railleries de
ce qu'elle parle de Dieu comme d'un homme, lui attribuant de la colère
contre les impies, et des menaces contre les pécheurs, il faut dire que
comme nous ne déployons pas toutes les forces de notre esprit, pour parler
à de petits enfants, mais que nous nous accommodons à leur faiblesse,
disant et faisant ce que nous jugeons le plus propre pour leur instruction
et pour leur correction, selon la capacité de leur âge; ainsi, nous voyons
que la parole (ou le Verbe) de Dieu dispense tellement tout ce qu'elle
dit, qu'elle mesure l'excellence de ses leçons à la portée el à l'utilité
de ceux à qui elle les adresse. C'est de cette conduite perpétuelle de
Dieu, dans les voies de sa révélation, qu'il est dit dans le livre du
Deutéronome : "Le Seigneur votre Dieu vous a supportés dans vos mœurs et
dans vos manières, comme un père supporterait son fils dans les siennes"
(Deut., I, 3l). L'Écriture nous parle donc de Dieu comme s'il prenait
lui-même les mœurs et les manières d'un homme pour le bien des hommes,
parce qu'il ne serait pas avantageux, pour la plupart, qu'elle nous le
représentât traitant avec eux selon que sa grandeur le demanderait. Mais
ceux qui donnent tous leurs soins à l'intelligence des saintes Écritures y
trouveront des choses qu'elles nomment spirituelles, propres pour ceux
qu'elles nomment spirituels (I Cor., II, 13) ; et s'ils savent distinguer
le sens qui est pour les plus simples, d'avec celui qui est pour les plus
habiles, ils verront que souvent l'un et l'autre est renfermé dans un même
endroit, et s'y découvre aux personnes éclairées.
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