[3,70] Εἶτα ἀνθυποφέρει ὡσπερεὶ λεγόμενον ὑφ´ ἡμῶν τὸ
δυνήσεται πάντα ὁ θεός, οὐδὲ τοῦθ´ ὁρῶν πῶς λέλεκται, καὶ
τίνα πάντα ἐν τούτῳ παραλαμβάνονται, καὶ πῶς δύναται. Περὶ
ὧν οὐκ ἀναγκαῖον νῦν λέγειν, οὐδὲ γὰρ αὐτός, καίτοι γε
δυνάμενος πρὸς αὐτὸ στῆναι πιθανῶς, ἔστη· τάχα μηδὲ
παρακολουθῶν τῇ λεχθησομένῃ ἂν κατὰ τούτου πιθανότητι,
ἢ παρακολουθῶν μὲν θεωρῶν δὲ καὶ τὴν πρὸς τὸ λεγόμενον
ἀπάντησιν. Δύναται δὲ καθ´ ἡμᾶς πάντα ὁ θεός, ἅπερ
δυνάμενος τοῦ θεὸς εἶναι καὶ τοῦ ἀγαθὸς εἶναι καὶ σοφὸς
εἶναι οὐκ ἐξίσταται. Ὁ δὲ Κέλσος φησὶν ὡς μὴ νοήσας,
πῶς λέγεται ὁ θεὸς πάντα δύνασθαι, ὅτι οὐκ ἐθελήσει οὐδὲν
ἄδικον, διδοὺς ὅτι δύναται μὲν καὶ τὸ ἄδικον, οὐ θέλει δέ.
Ἡμεῖς δέ φαμεν ὅτι, ὥσπερ οὐ δύναται τὸ πεφυκὸς γλυκαίνειν
τῷ γλυκὺ τυγχάνειν πικράζειν παρὰ τὴν αὐτοῦ μόνην αἰτίαν,
οὐδὲ τὸ πεφυκὸς φωτίζειν τῷ εἶναι φῶς σκοτίζειν, οὕτως
οὐδ´ ὁ θεὸς δύναται ἀδικεῖν· ἐναντίον γάρ ἐστιν αὐτοῦ τῇ
θειότητι καὶ τῇ κατ´ αὐτὴν πάσῃ δυνάμει ἡ τοῦ ἀδικεῖν
δύναμις. Εἰ δέ τι τῶν ὄντων δύναται ἀδικεῖν τῷ καὶ πρὸς τὸ
ἀδικεῖν πεφυκέναι, δύναται ἀδικεῖν οὐκ ἔχον ἐν τῇ φύσει
τὸ μηδαμῶς δύνασθαι ἀδικεῖν.
| [3,70] Il nous fait ensuite appuyer notre sentiment sur cette maxime, Que Dieu
peut tout : mais il ne sait comme quoi il faut entendre ni ce tout, ni ce
pouvoir. Il n'est pas besoin de l'expliquer ici; car bien que ce soit une
maxime qu'on peut combattre par quelques raisons apparentes, il ne s'est
pas mis en devoir de le faire; soit qu'il ne se soit pas aperçu de
l'apparence de ces raisons, ou que, s'en étant aperçu, il ait vu en même
temps la solidité des réponses qu'on y ferait. Selon nous, Dieu peut tout
ce qui ne l'empêche point d'être Dieu, d'être bon ni d'être sage. Mais
Celse fait voir combien il le prend mal, quand il dit, Que Dieu ne voudra
jamais rien d'injuste : par où il donne à entendre que Dieu peut bien ce
qui est injuste, mais qu'il ne le veut pas. Au lieu que pour nous nous
disons, que comme les choses qui sont naturellement douces ne sauraient
produire l'amertume, par cela même qu'elles ont naturellement de la
douceur; et que comme ce qui est naturellement lumineux ne saurait
produire les ténèbres, parce qu'il a naturellement de là lumière : ainsi,
Dieu ne saurait rien faire d'injuste, parce que ce serait un pouvoir
contraire à sa divinité et à sa toute- puissance. Et, s'il y a quelqu'être
qui ait naturellement le pouvoir de faire ce qui est injuste, il faut
qu'il l'ait, parce que dans sa nature il n'y a rien qui répugne à l'injustice.
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