[3,71] Μετὰ ταῦτα δὲ αὑτῷ λαμβάνει τὸ μὴ διδόμενον ὑπὸ
τῶν λογικώτερον πιστευόντων, τάχα ὑπό τινων ἀνοήτων
νομιζόμενον, ὡς ἄρα ὁμοίως τοῖς οἴκτῳ δουλεύουσι
δουλεύσας οἴκτῳ τῶν οἰκτιζομένων ὁ θεὸς τοὺς κακοὺς
κουφίζει καὶ μηδὲν τοιοῦτο δρῶντας τοὺς ἀγαθοὺς ἀπορρίπτει,
ὅπερ ἐστὶν ἀδικώτατον. Καθ´ ἡμᾶς γὰρ ἔτι οὐδένα μὴ
προτετραμμένον ἐπ´ ἀρετὴν κακὸν κουφίζει ὁ θεὸς καὶ
οὐδένα ἤδη ἀγαθὸν ἀπορρίπτει, ἀλλὰ καὶ οὐδένα οἰκτιζόμενον
παρὰ τὸ οἰκτίζεσθαι κουφίζει ἢ ἐλεεῖ, ἵνα κοινότερον τῷ
«ἐλέει» χρήσωμαι, ἀλλὰ τοὺς σφόδρα ἑαυτῶν ἐπὶ τοῖς
ἡμαρτημένοις κατεγνωκότας, ὡς ἐπὶ τούτῳ οἱονεὶ πενθεῖν
καὶ θρηνεῖν ἑαυτοὺς ὡς ἀπολωλότας ὅσον ἐπὶ τοῖς προπεπραγμένοις καὶ ἀξιόλογον ἐπιδεικνυμένους μεταβολήν, προσίεται τῆς μετανοίας χάριν ὁ θεὸς καὶ τοὺς ἐκ μεταβολῆς
κακίστου βίου. Ἀμνηστίαν γὰρ τοῖς τοιούτοις δίδωσιν
ἀρετή, ἐπιδημοῦσα αὐτῶν ταῖς ψυχαῖς καὶ ἐκβεβληκυῖα τὴν
προκαταλαβοῦσαν κακίαν. Εἰ δὲ καὶ μὴ ἀρετὴ ἀξιόλογος δὲ
προκοπὴ ἐγγένοιτο τῇ ψυχῇ, ἱκανὴ καὶ αὕτη κατὰ τὴν
ἀναλογίαν τοῦ πῶς εἶναι προκοπῆς ἐκβαλεῖν καὶ ἐξαφανίσαι
τὴν τῆς κακίας χύσιν, ὥστ´ αὐτὴν ἐγγύς που μηκέτι τυγχάνειν
ἐν τῇ ψυχῇ.
| [3,71] Après cela, Celse pose pour constant ce que les plus éclairés d'entre les
fidèles ne lui accorderont jamais, bien que ce puisse être la pensée de
quelques-uns des plus simples, savoir : Que Dieu se laissant toucher de
compassion comme les personnes pitoyables, fait grâce aux méchants qui
savent bien pleurer et gémir, mais qu'il rejette les bons qui n'en savent
pas faire autant, ce qui, dit-il, est une grande injustice. Aussi ne
disons-nous pas que Dieu fasse grâce à aucun méchant qu'il n'ait quitté le
vice pour la vertu, ni qu'il rejette aucun homme qui puisse déjà passer
pour bon. Nous ne disons pas non plus que des pleurs et des gémissements
puissent l'obliger d'eux-mêmes à faire grâce ou miséricorde, pour me
servir du mot de miséricorde, comme on s'en sert ordinairement; mais nous
disons que quand un pécheur condamne sincèrement ses propres péchés, qu'il
pleure et qu'il gémit comme convaincu que toutes ses actions passées ne
peuvent d'elles-mêmes que le perdre, et qu'il fait paraître ensuite un
désir sérieux de changer de vie, Dieu le reçoit alors â cause de sa
pénitence quelque dépravé qu'il fût auparavant ; car la vertu, qui se
vient établir dans son âme, pour en chasser le vice qui y régnait, lui
fait obtenir le pardon de ses fautes ; et bien que ce ne soit pas encore
une vertu parfaite, pourvu seulement qu'il fasse des progrès considérables
dans la sainteté, cela suffit pour le retirer de sa première corruption
qui s'affaiblit dans son cœur à mesure que la vertu s'y fortifie, et qui
bientôt y sera absolument éteinte.
|