[2,24] Ἑξῆς δὲ τούτοις θέλων παραστῆσαι ὅτι ἀλγεινὰ καὶ
ἀνιαρὰ ἦν τὰ συμβάντα αὐτῷ καὶ ὅτι οὐχ οἷόν τε ἦν βουληθέντα
αὐτὸν ποιῆσαι εἶναι αὐτὰ μὴ τοιαῦτα λέγει· Τί οὖν
ποτνιᾶται καὶ ὀδύρεται καὶ τὸν τοῦ ὀλέθρου φόβον εὔχεται
παραδραμεῖν, λέγων ὧδέ πως· «Ὦ πάτερ, εἰ δύναται τὸ
ποτήριον τοῦτο παρελθεῖν;» Καὶ ἐν τούτοις δὲ ὅρα τὸ τοῦ
Κέλσου κακοῦργον, ὅτι μὴ ἀποδεξάμενος τὸ φιλάληθες τῶν
ἀναγραψάντων τὰ εὐαγγέλια, δυνηθέντων μὲν παρασιωπῆσαι
τά, ὡς Κέλσος οἴεται, ἔγκλητα οὐ σιωπησάντων δὲ διὰ
πολλοὺς λόγους, οὓς ἐν καιρῷ τις ἀποδώσει τὸ εὐαγγέλιον
διηγούμενος, κατηγορεῖ τῆς εὐαγγελικῆς λέξεως προσεκτραγῳδῶν
καὶ τιθεὶς μὴ τὰ ἀναγεγραμμένα· οὐ γὰρ
εὑρίσκεται, πῶς ὁ Ἰησοῦς ὀδύρεται. Καὶ παραφράζει μὲν
τὸ «Πάτερ, εἰ δυνατόν ἐστι, παρελθέτω τὸ ποτήριον
τοῦτο», οὐκέτι δὲ καὶ τὸ αὐτόθεν ἐμφαῖνον τὴν πρὸς τὸν
πατέρα εὐσέβειαν αὐτοῦ καὶ μεγαλοψυχίαν ἑξῆς δὲ τούτῳ
ἀναγεγραμμένον παρατίθεται οὕτως ἔχον· «Πλὴν οὐχ ὡς
ἐγὼ θέλω, ἀλλ´ ὡς σύ.» Ἀλλ´ οὐδὲ τὴν πρὸς τὸ βούλημα
τοῦ πατρὸς περὶ τῶν κεκριμένων αὐτὸν παθεῖν εὐπείθειαν
τοῦ Ἰησοῦ δηλουμένην ἐν τῷ «Εἰ οὐ δύναται τοῦτο παρελθεῖν,
ἐὰν μὴ αὐτὸ πίω, γενηθήτω τὸ θέλημά σου» προσποιεῖται
ἀνεγνωκέναι, ὅμοιόν τι ποιῶν τοῖς κακουργότερον ἀκούουσι
τῶν θείων γραφῶν ἀσεβέσι καὶ «ἀδικίαν εἰς τὸ ὕψος»
λαλοῦσι. Καὶ γὰρ ἐκεῖνοι τοῦ μὲν «Ἐγὼ ἀποκτενῶ»
δοκοῦσιν ἀκηκοέναι καὶ πολλάκις ἡμῖν αὐτὸ ὀνειδίζουσι, τοῦ
δὲ «ζῆν ποιήσω» οὐδὲ μέμνηνται· τοῦ ὅλου ῥητοῦ
δηλοῦντος τοὺς ἐπὶ κοινῷ κακῷ ζῶντας καὶ ἐνεργοῦντας
κατὰ κακίαν ἀποκτείννυσθαι ἀπὸ τοῦ θεοῦ, ζωὴν δ´ αὐτοῖς
κρείττονα ἀντεισάγεσθαι καὶ ἣν δῴη ἂν ὁ θεὸς τοῖς «τῇ
ἁμαρτίᾳ» ἀποθανοῦσιν. Οὕτω δ´ ἐκεῖνοι ἤκουσαν μὲν τοῦ
«Πατάξω» οὐκέτι δὲ ὁρῶσι τὸ «κἀγὼ ἰάσομαι»· ὅ τι
ὅμοιόν ἐστι τῷ λεγομένῳ ὑπὸ ἰατροῦ, διελόντος σώματα
καὶ τραύματα χαλεπὰ ποιήσαντος ἐπὶ τῷ ἐξελεῖν αὐτῶν τὰ
βλάπτοντα καὶ ἐμποδίζοντα τῇ ὑγιείᾳ, καὶ οὐ καταλήξαντος
εἰς τοὺς πόνους καὶ τὴν διαίρεσιν ἀλλ´ ἀποκαθιστῶντος τῇ
θεραπείᾳ τὸ σῶμα ἐπὶ τὴν προκειμένην αὐτῷ ὑγίειαν. Ἀλλὰ
καὶ οὐκ ἤκουσαν ὅλου τοῦ «Αὐτὸς γὰρ ἀλγεῖν ποιεῖ καὶ
πάλιν ἀποκαθίστησιν» ἀλλὰ μόνου τοῦ «ἀλγεῖν ποιεῖ».
Οὕτω τοίνυν καὶ ὁ παρὰ τῷ Κέλσῳ Ἰουδαῖος ἐκτεθειμένος
τὸ «Ὦ πάτερ, εἴθε δύναιτο τὸ ποτήριον τοῦτο παρελθεῖν»,
οὐκέτι δὲ καὶ τὰ ἑξῆς καὶ τὰ παριστάντα τὴν Ἰησοῦ πρὸς
τὸ πάθος παρασκευὴν καὶ εὐτονίαν. Καὶ ταῦτα δέ, πολλὴν
ἔχοντα διήγησιν ἀπὸ σοφίας θεοῦ οἷς ὁ Παῦλος ὠνόμασε
«τελείοις» εὐλόγως παραδοθησομένην, λέγων· «Σοφίαν
δὲ λαλοῦμεν ἐν τοῖς τελείοις», ἐπὶ τοῦ παρόντος ὑπερτιθέμενοι
ἐπ´ ὀλίγον ὑπομιμνησκόμεθα τῶν πρὸς τὸ προκείμενον
χρησίμων.
| [2,24] Celse continue : et pour montrer que ce que Jésus souffrait lui causait
une douleur qu'il ne pouvait faire qui ne fût pas douleur, il ajoute :
Pourquoi donc fait-il de telles plaintes et de telles lamentations, et
pourquoi souhaite-t-il d'être délivré de cette mort qui faisait le sujet
de sa crainte, s'exprimant ainsi, à peu près : "Ô mon Père, s'il se pouvait
que ce calice s'éloignât de moi "? C'est encore ici un trait de la
malignité de Celse. Au lieu de reconnaître la sincérité des évangélistes,
qui pouvaient passer sous silence tout ce qui sert de prétexte à ses
reproches, mais qui ne l'ont pas voulu faire pour une infinité de raisons
qu'on en donnerait, s'il était question d'expliquer les Évangiles, il
abuse de ce qu'ils disent; et, pour avoir lieu de déclamer, il y mêle des
choses qu'ils ne disent point. Car ils n'ont jamais parlé des lamentations
qu'il veut que Jésus ait faites. Il rapporte bien, quoiqu'en des termes un
peu différents, la prière que Jésus faisait à son Père : "Mon Père, que ce
calice s'éloigne de moi, s'il est possible" (Matth., XXVI, 39); mais il ne
rapporte point ce qui suit, où l'obéissance de Jésus et sa fermeté
paraissent si visiblement: "Qu'il en soit pourtant, non selon ma volonté,
mais selon la tienne". Et il ne fait pas semblant non plus d'avoir lu ces
autres paroles, où notre Sauveur achève de faire voir que, sur l'arrêt de
sa passion, il était pleinement résigné à la volonté de son Père : "Si ce
calice ne peut passer sans que je le boive, que ta volonté soit faite"
(Matth., XXVI, 42). Celse imite en cela ces malheureux qui, faisant une
ouverte profession d'impiété, tournent en un mauvais sens les passages de
l'Écriture. Ils ont bien remarqué qu'elle dit, Je ferai mourir (Deut.
XXXII, 39), et ils nous le reprochent souvent; mais ils ne se souviennent
nullement qu'elle ajoute :Je ferai vivre, pour montrer, par ces deux
expressions jointes ensemble, que si Dieu fait mourir ceux qui vivent dans
l'iniquité et qui ne sont au monde que pour la ruine publique, il leur
rend une vie beaucoup meilleure, et telle qu'il la donne à ceux qui
meurent au péché. Ils ont bien encore pris garde qu'elle dit : Je
frapperai (Is., LVII, 17. et 18): mais ils ne voient pas qu'elle ajoute :
Je guérirai ; nous représentant Dieu comme un médecin qui fait de grandes
et de douloureuses incisions à son malade, non dans le dessein de le
défigurer ou de lui faire du mal, mais pour lui arracher du corps ce qui
empêche sa guérison, et pour rétablir sa santé, qui est ce qu'il a en vue.
Ils ne lisent pas non plus tout d'une suite : C'est lui qui fait la plaie,
et c'est lui qui la consolide (Job, V, 18) ; mais ils s'arrêtent à ces
premières paroles : "C'est lui qui fait la plaie". Celse, ou son juif, tout
de même, se contentant de faire dire à Jésus : Ô mon Père, s'il se pouvait
que ce calice s'éloignât de moi; il supprime ce qui suit, où Jésus
témoigne sa résignation et sa constance. Il y aurait ici beaucoup de
choses à dire, qu'on puiserait dans la sagesse de Dieu, et qui seraient
propres pour ceux que saint Paul nomme parfaits : Nous prêchons, dit-il,
la sagesse aux parfaits (1 Cor., II, 6). Mais il faut réserver cela pour
une autre occasion, et se contenter maintenant de toucher en deux mots ce
qui fait notre sujet.
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