[2,23] Μετὰ ταῦτα λέγει ὅτι, εἰ δέδοκτο αὐτῷ ταῦτα, καὶ
τῷ πατρὶ πειθόμενος ἐκολάζετο, δῆλον ὅτι θεῷ γε ὄντι καὶ
βουλομένῳ οὔτ´ ἀλγεινὰ οὔτ´ ἀνιαρὰ ἦν τὰ κατὰ γνώμην
χρώμενα. Καὶ οὐχ ἑώρακέ γε αὐτὸς ἑαυτῷ παρὰ πόδας
ἐναντία εἰπών. Εἰ γὰρ ἔδωκεν ὅτι ἐκολάζετο, ἐπεὶ δέδοκτο
αὐτῷ ταῦτα, καὶ τῷ πατρὶ πειθόμενος ἐμπαρεῖχεν ἑαυτόν,
δῆλον ὅτι ἐκολάζετο, καὶ οὐχ οἷόν τε ἦν μὴ εἶναι ἀλγεινὰ
τὰ {προσαγόμενα ὑπὸ τῶν κολαζόντων}· ἀπροαίρετον γὰρ
ὁ πόνος. {Εἰ δὲ βουλομένῳ οὔτε ἀλγεινὰ οὔτε ἀνιαρὰ} ἦν τὰ
προσαγόμενα, πῶς ἔδωκε τὸ ἐκολάζετο; Οὐχ ἑώρακε δὲ
ὅτι ἅπαξ ἀναλαβὼν τὸ διὰ γενέσεως σῶμα ἀνείληφεν αὐτὸ
καὶ πόνων δεκτικὸν τυγχάνον {καὶ τῶν τοῖς σώμασι} συμβαινόντων
ἀνιαρῶν, εἰ τοῦ ἀνιαροῦ μὴ ὡς προαιρετικοῦ
ἀκούοιμεν. Ὥσπερ οὖν βουληθεὶς ἀνείληφε σῶμα οὐ πάντῃ
ἄλλης φύσεως παρὰ τὴν ἀνθρωπίνην σάρκα, οὕτως συνανείληφε
τῷ σώματι καὶ τὰ ἀλγεινὰ αὐτοῦ καὶ τὰ ἀνιαρά, ὧν
πρὸς τὸ μὴ παθεῖν κύριος οὐκ ἦν, ἐπὶ τοῖς διατιθεῖσιν
ὄντος προσάγειν {αὐτῷ τὰ ἀλγεινὰ καὶ τὰ ἀνιαρά.}
Προαπελογησάμεθα δὲ ἐν τοῖς ἀνωτέρω ὅτι βουληθεὶς μὴ ἥκειν εἰς
χεῖρας ἀνθρώπων οὐκ ἐληλύθει ἄν. Ἦλθε δέ, ἐπεὶ ἐβούλετο,
διὰ τὸ προαποδεδομένον ἐκ τοῦ αὐτὸν ὑπὲρ ἀνθρώπων
ἀποθανεῖν τῷ παντὶ χρήσιμον.
| [2,23] Il dit ensuite : S'il n'a souffert que parce qu'il l'avait ainsi résolu,
pour obéir à son Père, il est évident qu'étant Dieu, exempt de contrainte,
rien de tout ce qu'on lui a fait par sa propre volonté n'a dû lui causer
ni peine ni douleur. Mais il ne voit pas que ce qu'il pose, se contredit
manifestement : car si, comme il l'avoue, Jésus a souffert, parce qu'il
l'avait ainsi résolu, pour obéir à son Père, nous n'en demandons pas
davantage; Jésus a souffert : et s'il a souffert, il est impossible que
ceux qui l'on fait souffrir ne lui aient causé de la douleur, la
souffrance n'étant pas une chose agréable. Si rien de tout ce qu'on lui a
fait par sa propre volonté n'a du lui causer ni peine ni douleur, comment
Celse avoue-t-il qu'il a souffert? Ce qui le trompe, c'est qu'il ne
considère pas que Jésus ayant voulu naître de la même manière que nous
naissons, le corps qu'il a pris en naissant a dû nécessairement être
susceptible des mêmes peines et de la même douleur que les nôtres : si par
les peines et par la douleur on entend des choses fâcheuses à la nature.
Comme donc il a voulu prendre une chair qui n'eût pas de différence
essentielle d'avec celle des autres hommes, il l'a voulu prendre aussi
avec toutes les faiblesses et tontes les incommodités auxquelles elle est
sujette, de sorte que l'ayant une fois prise, il n'a plus été en son
pouvoir de s'exempter de douleur, et ses ennemis ont eu celui de lui en
causer. Il aurait bien pu s'empêcher de tomber entre leurs mains, comme
nous l'avons fait voir ci-dessus, mais sachant combien la mort qu'il
devait souffrir pour les hommes serait utile à tout l'univers, comme nous
l'avons aussi prouvé, il se présenta volontairement à ceux qui venaient
pour le prendre.
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