HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Sur les salariés

Chapitre 3

  Chapitre 3

[3] καὶ πρῶτόν γε ὁπηνίκα περὶ τῶν τοιούτων λόγος ἐνέπεσεν, εἶτα ἐπῄνεσέ τις τῶν παρόντων τὴν τοιαύτην μισθοφοράν, τρισευδαίμονας εἶναι λέγων οἷς μετὰ τοῦ φίλους ἔχειν τοὺς ἀρίστους Ῥωμαίων καὶ δειπνεῖν δεῖπνα πολυτελῆ καὶ ἀσύμβολα καὶ οἰκεῖν ἐν καλῷ καὶ ἀποδημεῖν μετὰ πάσης ῥᾳστώνης καὶ ἡδονῆς ἐπὶ λευκοῦ ζεύγους, εἰ τύχοι, ἐξυπτιάζοντας, προσέτι καὶ μισθὸν τῆς φιλίας καὶ ὧν εὖ πάσχουσιν τούτων λαμβάνειν οὐκ ὀλίγον ἐστίν· ἀτεχνῶς γὰρ ἄσπορα καὶ ἀνήροτα τοῖς τοιούτοις τὰ πάντα φύεσθαι. ὁπότε οὖν ταῦτα καὶ τὰ τοιαῦτα ἤκουες, ἑώρων ὅπως ἐκεχήνεις πρὸς αὐτὰ καὶ πάνυ σφόδρα πρὸς τὸ δέλεαρ ἀναπεπταμένον παρεῖχες τὸ στόμα. Ὡς οὖν τό γε ἡμέτερον εἰσαῦθίς ποτε ἀναίτιον μηδὲ ἔχῃς λέγειν ὡς ὁρῶντές σε τηλικοῦτο μετὰ τῆς καρίδος ἄγκιστρον καταπίνοντα οὐκ ἐπελαβόμεθα οὐδὲ πρὶν ἐμπεσεῖν τῷ λαιμῷ περιεσπάσαμεν οὐδὲ προεδηλώσαμεν, ἀλλὰ περιμείναντες ἐξ ἑλκομένου καὶ ἐμπεπηγότος ἤδη συρόμενον καὶ πρὸς ἀνάγκην ἀγόμενον ὁρᾶν, ὅτ´ οὐδὲν ὄφελος ἑστῶτες ἐπεδακρύομεν· ὅπως μὴ ταῦτα λέγῃς ποτέ, πάνυ εὔλογα, ἢν λέγηται, καὶ ἄφυκτα ἡμῖν, ὡς οὐκ ἀδικοῦμεν μὴ προμηνύσαντες, ἄκουσον ἐξ ἀρχῆς ἁπάντων, καὶ τὸ δίκτυόν τε αὐτὸ καὶ τῶν κύρτων τὸ ἀδιέξοδον ἔκτοσθεν ἐπὶ σχολῆς, ἀλλὰ μὴ ἔνδοθεν ἐκ τοῦ μυχοῦ προεπισκόπησον, καὶ τοῦ ἀγκίστρου δὲ τὸ ἀγκύλον καὶ τὴν εἰς τὸ ἔμπαλιν τοῦ σκόλοπος ἀναστροφὴν καὶ τῆς τριαίνης τὰς ἀκμὰς εἰς τὰς χεῖρας λαβὼν καὶ πρὸς τὴν γνάθον πεφυσημένην ἀποπειρώμενος, ἢν μὴ πάνυ ὀξέα μηδὲ ἄφυκτα μηδὲ ἀνιαρὰ ἐν τοῖς τραύμασι φαίνηται βιαίως σπῶντα καὶ ἀμάχως ἀντιλαμβανόμενα, ἡμᾶς μὲν ἐν τοῖς δειλοῖς καὶ διὰ τοῦτο πεινῶσιν ἀνάγραφε, σεαυτὸν δὲ παρακαλέσας θαρρεῖν ἐπιχείρει τῇ ἄγρᾳ, εἰ θέλεις, καθάπερ λάρος ὅλον περιχανὼν τὸ δέλεαρ. [3] en tout cas depuis le jour où la conversation vint à rouler sur ce sujet et qu'un des interlocuteurs fit l'éloge de ce turbin, qualifiant de coqs en pâte ces gens qui comptent parmi leurs amis la fine fleur de la société romaine, s'envoient de plantureux gueuletons sans bourse délier, couchent dans des draps somptueux, se paient les balades les plus confortables et les plus divertissantes qui soient, allongés tout à loisir et véhiculés, s'il se trouve, par un attelage de blancs chevaux aux naseaux fringants, et qui vous parviennent encore à percevoir, pour ces relations amicales et tous ces bons procédés, un salaire rien moins que négligeable : il est bien connu, n'est-ce pas, que chez ces gens-là, tout pousse spontanément, sans semailles ni labour. J'ai bien observé que tu restais bouche bée à l'écoute de ces propos et d'autres de la même veine et que tu présentais à l'hameçon une gorge déployée. Quant à nous, désireux de rester irréprochable et pour qu'ultérieurement, tu ne puisses nous faire grief de ce qu'au moment où nous te voyions engloutir pareil croc avec la figue tout uniment, au lieu de t'empoigner, de te l'arracher avant qu'il ne se fût fiché dans ton gosier ou de te crier gare, nous ayons attendu de voir que la ligne se tende et que, ferré, tu sois tiré et emmené contre ton gré avant que de daigner nous lamenter, bras ballants et bien inutilement — pour parer définitivement, disions-nous, à pareilles remontrances qui, le cas échéant, seraient tout à fait fondées et auxquelles nous ne pourrions nous soustraire en prétendant que nous ne t'aurions pas causé de tort si nous avons omis de te prévenir, écoute mon discours de A à Z et, pour commencer, examine à l'avance le filet lui-même et ces nasses dont nul ne s'échappe, mais fais-le de l'extérieur, bien à ton aise, et non de l'intérieur, lorsque tu seras au fond des mers, tâte-moi cet hameçon cambré, les courbes rentrantes de son dard, le tranchant de sa triple pointe, éprouve-les contre ta joue rebondie et si tu ne vois pas comme ils sont affûtés à l'extrême, qu'il est impossible de les esquiver et combien douloureuses sont les blessures qu'ils infligent à ceux qu'ils déchirent brutalement et harponnent sans rémission, tu pourras alors tout à loisir, moi, me mettre au rang des lâches, qui crèvent de faim et le méritent bien, et toi, n'écoutant que ton courage, fondre sur ta proie, tel la mouette qui d'un seul coup, d'un seul, gobe l'amorce.


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Dernière mise à jour : 30/04/2009