[25] Καὶ ἀγαπητὸν εἰ μόνον τὸ αἰσχρὸν προσῆν τῷ
πράγματι, δοῦλον ἀντ´ ἐλευθέρου δοκεῖν, οἱ δὲ
πόνοι μὴ κατὰ τοὺς πάνυ τούτους οἰκέτας. ἀλλ´
ὅρα εἰ μετριώτερά σοι προστέτακται τῶν Δρόμωνι
καὶ Τιβείῳ προστεταγμένων. ὧν μὲν γὰρ ἕνεκα,
τῶν μαθημάτων ἐπιθυμεῖν φήσας, παρείληφέ σε,
ὀλίγον αὐτῷ μέλει. "Τί γὰρ κοινόν," φασί,
"λύρᾳ καὶ ὄνῳ;" πάνυ γοῦν, —οὐχ ὁρᾷς; —ἐκτετήκασι
τῷ πόθῳ τῆς Ὁμήρου σοφίας ἢ τῆς
Δημοσθένους δεινότητος ἢ τῆς Πλάτωνος μεγαλοφροσύνης,
ὧν ἤν τις ἐκ τῆς ψυχῆς ἀφέλῃ τὸ
χρυσίον καὶ τὸ ἀργύριον καὶ τὰς περὶ τούτων
φροντίδας, τὸ καταλειπόμενόν ἐστι τῦφος καὶ
μαλακία καὶ ἡδυπάθεια καὶ ἀσέλγεια καὶ ὕβρις
καὶ ἀπαιδευσία. δεῖται δή σου ἐπ´ ἐκεῖνα μὲν
οὐδαμῶς, ἐπεὶ δὲ πώγωνα ἔχεις βαθὺν καὶ σεμνός
τις εἶ τὴν πρόσοψιν καὶ ἱμάτιον Ἑλληνικὸν
εὐσταλῶς περιβέβλησαι καὶ πάντες ἴσασί σε
γραμματικὸν ἢ ῥήτορα ἢ φιλόσοφον, καλὸν αὐτῷ
δοκεῖ ἀναμεμῖχθαι καὶ τοιοῦτόν τινα τοῖς προϊοῦσι
καὶ προπομπεύουσιν αὐτοῦ· δόξει γὰρ ἐκ τούτου
καὶ φιλομαθὴς τῶν Ἑλληνικῶν μαθημάτων καὶ
ὅλως περὶ παιδείαν φιλόκαλος. ὥστε κινδυνεύεις,
ὦ γενναῖε, ἀντὶ τῶν θαυμαστῶν λόγων τὸν πώγωνα
καὶ τὸν τρίβωνα μεμισθωκέναι.
Χρὴ οὖν σε ἀεὶ σὺν αὐτῷ ὁρᾶσθαι καὶ μηδέποτε
ἀπολείπεσθαι, ἀλλὰ ἕωθεν ἐξαναστάντα παρέχειν
σεαυτὸν ὀφθησόμενον ἐν τῇ θεραπείᾳ καὶ μὴ
λιπεῖν τὴν τάξιν. ὁ δὲ ἐπιβάλλων ἐνίοτέ σοι τὴν
χεῖρα, ὅ τι ἂν τύχῃ ληρεῖ, τοῖς ἐντυγχάνουσιν
ἐπιδεικνύμενος ὡς οὐδὲ ὁδῷ βαδίζων ἀμελής ἐστι
τῶν Μουσῶν, ἀλλ´ εἰς καλὸν τὴν ἐν τῷ περιπάτῳ
διατίθεται σχολήν.
| [25] Encore pourrais-tu t'estimer heureux si à ce poste, tu ne
subissais que la honte de faire figure d'esclave, toi qui es un
homme libre mais que tes tâches n'eussent rien à voir avec les
corvées auxquelles sont astreints les purs domestiques ! Mais, si
tu y réfléchis bien, tes obligations sont-elles plus légères que les
instructions qu'on donne à un Dromon ou à un Tibius ? Car
cette soif de savoir dont il se gargarisait pour justifier ton
embauche est bien le cadet de ses soucis. « Quelle accointance
peut-il y avoir entre une lyre et un âne ? », comme dit le
proverbe. C'est qu'il est évident, comment ne pas le voir, que
le désir d'acquérir la sagesse d'Homère, l'énergie de
Démosthène ou l'élévation de Platon consume de tels
gaillards dont l'âme, une fois dépouillée de l'or, de l'argent et
des calculs afférents, ne révèle plus que vanité, mollesse,
veulerie, débauche, orgueil et inculture ? S'il recourt à tes
services, ce n'est nullement pour se cultiver de la sorte : c'est
parce que tu arbores une barbe fournie, que tu affiches un
air vénérable et que tu t'es très élégamment jeté un manteau
grec sur les épaules, c'est parce que tu es un grammairien,
un rhéteur ou un philosophe de renom, qu'il lui a plu
d'adjoindre à son ban et à son arrière-ban un gaillard de ton
acabit. Cet acte te fera passer pour un amateur d'helléniques
savoirs et haut ami de la belle culture, si bien que tu risques
fort, mon brave, d'avoir été engagé pour ta barbe et ton paletot
plutôt que pour tes admirables discours. Il faudra donc qu'on te
voie perpétuellement en sa compagnie et jamais tu ne pourras
le lâcher d'une semelle : au contraire, tu devras te lever aux
aurores pour être aperçu parmi sa suite, sans jamais avoir la
possibilité de quitter la pose. De temps à autre, il te collera la
main sur l'épaule, en te débobinant toutes les calembredaines
qui lui passeront par la tête, pour démontrer aux passants
croisés en chemin que même quand il se déplace, il ne néglige
pas les Muses mais sait utiliser à bon escient le temps libre
que lui ménagent ses déambulations.
|