[4,8] Καὶ ἦν μὲν καινὸν πένθος ἀνθῶν· ἀλλ´ οἱ μὲν
πτοούμενοι τὸν δεσπότην ἔκλαον· ἔκλαυσε δ´ ἄν τις καὶ
ξένος ἐπιστάς· ἀποκεκόσμητο γὰρ ὁ τόπος καὶ ἦν λοιπὸν
γῆ πηλώδης. Τῶν δὲ εἴ τι διέφυγε τὴν ὕβριν, ὑπήνθει καὶ
ἔλαμπε καὶ ἦν ἔτι καλὸν καὶ κείμενον. Ἐπέκειντο δὲ
καὶ μέλιτται αὐτοῖς συνεχὲς καὶ ἄπαυστον βομβοῦσαι καὶ
θρηνούσαις ὅμοιον. Ὁ μὲν οὖν Λάμων ὑπ´ ἐκπλήξεως
κἀκεῖνα ἔλεγε·
»Φεῦ τῆς ῥοδωνιᾶς, ὡς κατακέκλασται· φεῦ τῆς
ἰωνιᾶς, ὡς καταπεπάτηται· φεῦ τῶν ὑακίνθων καὶ τῶν
ναρκίσσων, οὓς ἀνώρυξέ τις πονηρὸς ἄνθρωπος. Ἀφίξεται
τὸ ἦρ, τὰ δὲ οὐκ ἀνθήσει· ἔσται τὸ θέρος, τὰ
δὲ οὐκ ἀκμάσει· μετόπωρον, τὰ δὲ οὐδένα στεφανώσει.
Οὐδὲ σύ, δέσποτα Διόνυσε, τὰ ἄθλια ταῦτα ἠλέησας
ἄνθη, οἷς παρῴκεις καὶ ἔβλεπες, ἀφ´ ὧν ἐστεφάνωσά σε
πολλάκις; Πῶς δείξω νῦν τὸν παράδεισον τῷ δεσπότῃ;
Τίς ἐκεῖνος θεασάμενος ἔσται; Κρεμᾷ γέροντα ἄνθρωπον
ἐκ μιᾶς πίτυος ὡς Μαρσύαν· τάχα δὲ καὶ Δάφνιν, ὡς
τῶν αἰγῶν ταῦτα εἰργασμένων.«
| [4,8] Mais vaines étaient toutes leurs plaintes.
Si n'était pas merveille que eux qui redoutaient
l'ire de leur seigneur en pleurassent,
car un étranger même à qui le fait n'eût point
touché en eût bien pleuré de voir un si beau
lieu ainsi dévasté, la terre toute en désordre
jonchée du débris des fleurs, dont à peine
quelqu'une, échappée à la malice de l'envieux,
gardait ses vives couleurs, et ainsi gisante
était encore belle. Les abeilles volaient
alentour en murmurant continuellement,
comme si elles eussent lamenté ce dégât, et
Lamon, tout éploré, disait telles paroles :
Ah! mes beaux rosiers. comme ils sont
rompus ! Ah ! mes voiliers, comme ils sont
foulés ! Mes hyacinthes et mes narcisses
sont arrachés! C'a bien été quelque méchant
et mauvais homme qui me les a ainsi
perdus. Le printemps reviendra, et ceci
ne fleurira point ; l'été retournera, et ce
lieu demeurera sans parure; l'automne, il
n'y aura point ici de quoi faire un bouquet
seulement. Et toi, sire Bacchus, n'as-tu
point eu de pitié de ces pauvres fleurs,
que l'on a ainsi, toi présent et devant tes
yeux, diffamées, desquelles je t'ai fait tant
de couronnes ! Comment maintenant
montrerai-je à mon maître son jardin ?
Que me dira-t-il quand il le verra si
piteusement accoutré ? Ne fera-t-il pas
pendre ce malheureux vieillard, comme
Marsyas, à l'un de ces pins ? Si fera, et
à l'aventure Daphnis aussi quant et quant,
pensant que ç'aura été sa faute pour avoir
mal gardé ses chèvres. »
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