HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

LONGUS, Daphnis et Chloé, livre IV

Chapitre 17

  Chapitre 17

[4,17] Οὐκ ἀντέσχε κλάοντι καὶ αὖθις τοὺς πόδας καταφιλοῦντι νεανίσκος μεγαλόφρων καὶ οὐκ ἄπειρος ἐρωτικῆς λύπης, ἀλλ´ αἰτήσειν αὐτὸν παρὰ τοῦ πατρὸς ἐπηγγείλατο καὶ κομίσειν εἰς τὴν πόλιν αὑτῷ μὲν δοῦλον, ἐκείνῳ δὲ ἐρώμενον. Εἰς εὐθυμίαν δὲ καὶ αὐτὸν {ἐκεῖνον} θέλων προαγαγεῖν ἐπυνθάνετο μειδιῶν εἰ οὐκ αἰσχύνεται Λάμωνος υἱὸν φιλῶν, ἀλλὰ καὶ σπουδάζει συγκατακλιθῆναι νέμοντι αἶγας μειρακίῳ· καὶ ἅμα ὑπεκρίνετο τὴν τραγικὴν δυσωδίαν μυσάττεσθαι. δέ, οἷα πᾶσαν ἐρωτικὴν μυθολογίαν ἐν τοῖς τῶν ἀσώτων συμποσίοις πεπαιδευμένος, οὐκ ἀπὸ σκοποῦ καὶ ὑπὲρ αὑτοῦ καὶ ὑπὲρ τοῦ Δάφνιδος ἔλεγεν· »οὐδεὶς ταῦτα, δέσποτα, ἐραστὴς πολυπραγμονεῖ· ἀλλ´ ἐν οἵῳ ποτε ἂν σώματι εὕρῃ τὸ κάλλος, ἑάλωκε. Διὰ τοῦτο καὶ φυτοῦ τις ἠράσθη καὶ ποταμοῦ καὶ θηρίου. Καίτοι τίς οὐκ ἂν ἐραστὴν ἠλέησεν, ὃν ἔδει φοβεῖσθαι τὸν ἐρώμενον; Ἐγὼ δὲ σώματος μὲν ἐρῶ δούλου, κάλλους δὲ ἐλευθέρου. Ὁρᾷς ὡς ὑακίνθῳ μὲν τὴν κόμην ὁμοίαν ἔχει, λάμπουσι δὲ ὑπὸ ταῖς ὀφρύσιν οἱ ὀφθαλμοὶ καθάπερ ἐν χρυσῇ σφενδόνῃ ψηφίς; Καὶ τὸ μὲν πρόσωπον ἐρυθήματος μεστόν, τὸ δὲ στόμα λευκῶν ὀδόντων ὥσπερ ἐλέφαντος. Τίς ἐκεῖθεν οὐκ ἂν εὔξαιτο λαβεῖν ἐραστὴς λευκὰ φιλήματα; Εἰ δὲ νέμοντος ἠράσθην, θεοὺς ἐμιμησάμην. Βουκόλος ἦν Ἀγχίσης, καὶ ἔσχεν αὐτὸν Ἀφροδίτη· αἶγας ἔνεμε Βράγχος, καὶ Ἀπόλλων αὐτὸν ἐφίλησε· ποιμὴν ἦν Γανυμήδης, καὶ αὐτὸν τῶν ὅλων βασιλεὺς ἥρπασε. Μὴ καταφρονῶμεν παιδός, καὶ αἶγας ὡς ἐρώσας πειθομένας εἴδομεν· ἀλλ´ εἰ ἔτι μένειν ἐπὶ γῆς ἐπιτρέπουσι τοιοῦτον κάλλος, χάριν ἔχωμεν τοῖς Διὸς ἀετοῖς[4,17] Le jeune homme, de bonne nature, ne put souffrir de voir ainsi Gnathon pleurer et derechef lui baiser les mains et les pieds, mêmement qu'il avait éprouvé que c'est de la détresse d'amour. Si lui promit qu'il demanderait Daphnis à son père, et l'emmènerait comme pour être son serviteur à la ville, où lui Gnathon en pourrait faire tout ce qu'il voudrait; puis, pour un peu le conforter, lui demanda en riant s'il n'aurait point de honte de baiser un petit pâtre tel que ce fils de Lamon, et le grand plaisir que ce lui serait d'avoir à ses côtés couché un gardeur de chèvres; et en disant cela il faisait un fi, comme s'il eût senti la mauvaise odeur du bouc. Mais Gnathon, qui avait appris aux tables des voluptueux tant qu'il se peut dire et conter de propos d'amour, pensant avoir bien de quoi justifier sa passion, lui répondit d'assez bon sens: « Celui qui aime, ô mon cher maître, ne se soucie point de tout cela; ainsi n'y a chose au monde, pourvu que beauté s'y trouve, dont on ne puisse être épris. Tel a aimé une plante, tel un fleuve, tel autre jusqu'à une bête féroce, et si pourtant quelle plus triste condition d'amour que d'avoir peur de ce qu'on aime? Quant à moi, ce que j'aime est serf par le sort, mais noble par la beauté. Vois-tu comment sa chevelure semble la fleur d'hyacinthe, comment au-dessous des sourcils ses yeux étincellent ne plus ne moins qu'une pierre brillante mise en oeuvre, comment ses joues sont colorées d'un vif incarnat! et cette bouche vermeille ornée de dents blanches comme ivoire, quel est celui si insensible et si ennemi d'Amour qui n'en désirât un baiser ? J'ai mis mon amour en un pâtre; mais en cela j'imite les Dieux. Anchise gardait les boeufs, Vénus le vint trouver aux champs ; Branchus paissait les chèvres, et Apollon l'aima ; Ganimède était berger, et Jupiter le ravit pour en avoir son plaisir. Ne méprisons point un enfant auquel nous voyons les bêtes mêmes si obéissantes ; mais bien plutôt remercions les aigles de Jupiter, qui souffrent telle beauté demeurer encore sur la terre. »


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Dernière mise à jour : 15/02/2007