[3,3] Ὁ μὲν δὴ Μηθυμναίων καὶ Μιτυληναίων πόλεμος
ἀδόκητον λαβὼν ἀρχὴν καὶ τέλος οὕτω διελύθη. Γίνεται
δὲ χειμὼν Δάφνιδι καὶ Χλόῃ τοῦ πολέμου πικρότερος·
ἐξαίφνης γὰρ περιπεσοῦσα πολλὴ χιὼν πάσας μὲν ἀπέκλεισε
τὰς ὁδούς, πάντας δὲ κατέκλεισε τοὺς γεωργούς.
Λάβροι μὲν οἱ χείμαρροι κατέρρεον, ἐπεπήγει δὲ κρύσταλλος·
τὰ δένδρα ἐῴκει κατακλωμένοις· ἡ γῆ πᾶσα
ἀφανὴς ἦν ὅτι μὴ περὶ πηγάς που καὶ ῥεύματα. Οὔτε
οὖν ἀγέλην τις εἰς νομὴν ἦγεν οὔτε αὐτὸς προῄει τῶν
θυρῶν, ἀλλὰ πῦρ καύσαντες μέγα περὶ ᾠδὰς ἀλεκτρυόνων
οἱ μὲν δὴ λίνον ἔστρεφον, οἱ δὲ αἰγῶν τρίχας ἔπεκον, οἱ
δὲ πάγας ὀρνίθων ἐσοφίζοντο. Τότε βοῶν ἐπὶ φάτναις
φροντὶς ἦν ἄχυρον ἐσθιόντων, αἰγῶν καὶ προβάτων ἐν τοῖς
σηκοῖς φυλλάδας, ὑῶν ἐν τοῖς συφεοῖς ἄκυλον καὶ βαλάνους.
| [3,3] Ainsi se termina la guerre entre Méthymne et
Mitylène, finie comme elle fut commencée,
par soudaine résolution.
Et là-dessus survint l'hiver, plus
fâcheux que la guerre à Daphnis et à sa
Chloé. Car incontinent la neige, tombant
en grande abondance, couvrit les chemins
et enferma les laboureurs en leurs maisons;
les torrents impétueux tombaient aval du
haut des montagnes, l'eau se gelait, les
arbres semblaient morts, on ne voyait plus
la terre, sinon alentour des fontaines et de
quelques ruisseaux ; ainsi ne se pouvaient
plus mener les bêtes aux champs, ni n'osaient
les gens mettre seulement le nez hors la
porte; mais, demeurant tous au logis,
faisaient un grand feu, alentour duquel,
dès que les coqs avaient chanté le matin,
chacun venait faire sa besogne. Les uns
retordoient du fil, les autres tissaient du
poil de chèvre, ou faisaient des collets à
prendre les oiseaux. Le soin qu'il fallait
lors avoir des boeufs était de leur donner de
la paille à manger en la bouverie, aux chèvres
et brebis de la feuillée en la bergerie,
aux pourceaux de la faine et du gland en
la porcherie.
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